Call of Cthulhu
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Call of Cthulhu

Jeu de Frogwares, Focus Entertainement et Cyanide (2018Xbox One)

2025 :
Les tenues Hazmat sont opérationnelles, je vais pouvoir sortir de mon confinement alors que les bombes du virus sont tombées sur la ville de Nal le Vydeur. Rester ici va me rendre fou surtout si je reste avec le jeu Lost Via Domus et la filmographie complète de Pasolini, il faut que je sorte !
Ici Subversifried, le survivant de Canfer, je m'en vais explorer l'extérieur de mon bunker et répondre à l'appel qui m'enjoint à aller jouer à Call of Cthulhu.
Que dieu me vienne en aide.


Encore un jeu Lovecraftien après The Sinking City à croire que les derniers de la classe au fond de la salle ont découvert Lovecraft lors de la dernière pluie. Découvert ? Peut être, mais je ne crois pas qu'ils ont lu Lovecraft en fait. C'est quoi cette représentation de Cthulhu dans le menu ? Quoi ? On m'a pas averti que les dieux très anciens poussaient la fonte dans leur salle de gym à R'lyeh ?
M'est d'avis que ces ignorants n'ont pas tapé dans la bonne collection de livres et qu'ils se sont arrêtés au nom du dieu très ancien sans se rendre compte que c'était sous la plume d'August Derleth.
On va pas dire que je porte dans mon cœur le compte d'Erlette surtout quand on pond dans l'univers Lovecraftien Les Montagnes Hallucinées qui est à mon avis, une sombre et épouvantable catastrophe au détriment d'une bonne ambiance. Pourquoi tant d'animosité ? Déjà, je suis sorti de mon bunker alors que je pourrais mourir, je sens déjà les effluves néfastes du virus pénétrer ma combinaison. Et deuzio, j'ai l'impression que Derleth n'a pas compris que l'univers lovecraftien n'a pas sa place dans un monde où si tu perds le nord, tu peux te retrouver avec le sud. Les héros n'ont que faire d'une boussole de moralité, ils partent dans la direction qu'ils veulent sans chercher à se confronter à quelque chose qui les dépasse. Lisez La Trace de Cthulhu de Derleth et vous découvrirez que toutes personnes assez courageuses pour lire un livre interdit peut s'élancer du jour au lendemain dans une quête au but manichéen : rétablir l'équilibre du monde en supprimant les laquais du mal ! Chaque nouvelle de ce livre se termine avec la même conclusion : BAM ! BIM ! BOUM ! Une explosion est égale à un temple détruit et des sectateurs de machin chose qui repartent à la case départ, flûte ! Et dire qu'on a refait l'entrée, où on va sacrifier des humains maintenant ?
Ainsi, The Sinking City avait pris cette directive de poser des dilemmes moraux sortis d'un bouquin d'Agatha Christie. Call of Cthulhu se perd les pinceaux dans le tapis en proposant une aventure où le héros n'est pas seul... Accompagné par des branquignolles qui l'aident dans sa quête. Ah attendez ? C'est une blague ? Imaginez que je joue à Alone in The Dark avec toute la famille d'Edward Carnby juste derrière lui ?


"Attention aux zombies, petit !"
"Merci, grand-père !"


Et puis Fear avec California Girls en routine sonore ? Personne pour le crowfunding ?
Ou même Zombie avec... et mais il y a un zombie qui s'approche de moi, tu avais raison Papy !
Ce satané jeu ! Tu vas voir, cela va être la 23ème fois que je te finis mais je vais le faire en survie cette fois... sans mourir... oh non. Les zombies explosifs !
"Ici le survivant ! Ramène ton joli cul à l'abri ! Ce n'est pas sécurisé dehors ! Il y a des zombies partout, tu vas te faire bouffer vivante Angela !"
Pour la dernière fois, je suis Jacob Davis et je le resterai jusqu'au bout.


Alors même que je suis encerclé de zombies prêts à me dévorer vivant dans cette jungle, je continue ma critique sur Call of Cthulhu.


En tout cas, je m'en sors mieux que mon héros durant les cinématiques. Un balai dans le cul et du verre pilé sous les aisselles, ça fait pas bon ménage m'a t-on dit.
Bien sûr, je suis perdu dans cette jungle. Impossible de retrouver mon chemin jusqu'au bunker. Le survivant avait probablement raison, je vais mourir dans ce milieu hostile.
Mince, je fabule ! Le héros de ce jeu, le très estimé Edward Pierce, a lui aussi perdu le sens du scénario. A vadrouiller plusieurs fois dans l'asile sous prétexte que c'est effrayant n'apporte aucune légitimité à l'histoire. Et ça, je n'ai pas besoin de lire les marcs de café pour comprendre que c'est le signe d'un scénario qui patine. 3 fois, vous retournez dans le même lieu qui n'avance le récit en aucun cas, le scientifique fou est vraiment fou, check, le scientifique fou est toujours fou et il fait des expérimentations, check, le scientifique fou est encore plus fou et il travaille pour les dieux très anciens. Ouh, trop de révélations à la fois.
Vous voulez pas activer la première ? Si à chaque lieu qu'on visite, on finit par ne pas découvrir grand-chose autant dire qu'à la fin, on finira avec un ersatz de final.
De toutes façons, pour passer du coq à l'âne, on a des volontaires. Arrivé au moment où le scénario prépare ses funérailles en achetant son cercueil (librairie), les développeurs ont phagocyté la structure narrative en employant des flashbacks car oui, le Necronomicon permet à son propriétaire de combler le scénario en le téléportant dans la tête de quelqu'un d'autre.
Non content de détruire le processus d'enquête, le jeu refourgue une série d'allers-retours miteux dans l'hôpital, de manière à ce qu'on profite d'être dans le corps d'une infirmière pendant une propagation de folies collectives.
Espérons que je ne tombe pas sur le Nécronomicon en ce moment... Ou même qu'il ne me refile pas la place d'un réalisateur de génie pour me donner celle d'un éboueur dans le Massachusetts.
Après avoir vécu la vie de l'infirmière, l'histoire peut à nouveau avancer ou presque...
Vous savez, déjà que les séquences Flashback sont à bannir, vous n'allez pas y rajouter des séquences de rêves ? Allons. Soyons sérieux.
Autant faire comme Layers of Fear à ce stade de la flemmite aiguë : des séquences de rêves qui se suivent sans avoir de réel sens.
Hormis le fait que je sois friand de ce genre de scènes, faire patauger le joueur dès qu'on a aucune autre idée pour rallonger le temps de jeu. Heureusement, The Sinking City avait réussi à gérer le temps entre les différentes séquences. Malheureusement, Call of Cthulhu abuse de ce procédé à la fin du jeu, en tirant sur la corde raide qui représente la patience du joueur. Arrêtez de me faire poireauter ! La fin, vite !
C'eut été trop facile ! Edward Pierce se retrouve piégé dans la prison ce qui nous donne l'occasion de sortir la deuxième fournée de flashbacks !
Beaucoup trop de questions sont soulevés par ces flash, que veulent les dieux très anciens au final ? J'en ai plutôt marre d'être ballotté dans tous les sens alors dites moi mon but qu'on en finisse ! C'est nauséeux pour même pas deux francs, les méchants nous narguent en apparaissant un peu n'importe où, des personnes ressuscitent, disparaissent, d'autres sont abandonnés par l'histoire (Kat et le policier). Est ce que les méchants veulent que je les rejoigne avec toutes ces chamailleries ?
On finit le jeu sur un quatuor de choix si on a fait des actions particulières dans le jeu. En faisant n'importe quoi (boire comme un trou), j'ai quand même reçu trois fins, certains ont même eu du premier coup les 4 fins. Chapeau !
Et moi dans tout ça ? Qu'ai je choisi ?..... Ah mais attendez, ils ont pas compris ? Si je fais certains choix dans le jeu, pourquoi je devrais pouvoir choisir ma fin ? Bougre d'asticot, ça n'a pas de sens !
L'intérêt d'une fin, c'est de la découvrir, comme dans Bioshock ! J'ai pas embrassé les dieux très anciens, tué et abandonné deux alliés, bu comme Richard Pryor pour entendre mon personnage faire "Je vais te faire exploser le citron et ton cul cthulhu !"
Allez, je chipote. J'ai fait les trois fins et comme dirait Dewey :
"Je m'attendais vraiment à rien, et je suis quand même déçu."
Recyclage dans l'air puisque trois des fins se retrouvent dans The Sinking City. Suicide, folie, et rébellion.
Mais la meilleure des fins, c'est quand on pointe son flingue sur soi-même. J'aimerai que les jeux m'offrent cette alternative un peu plus souvent car, plutôt mourir que de continuer ce petit jeu.


Plutôt mourir que de finir Zombie en hardcore ! L'arène est juste en face de moi et cette fois, je ne me tuerai pas avec une mine, ou bien sans avoir assez de balles pour les tuer tous.


"Ici le survivant ! Arrête Archie ! Ne finis pas le jeu ! A quoi ça sert de toutes façons ? Ne quitte pas le bunker ! Je te le dis, c'est de la folie, devant toi, c'est un jeu encore plus pourri qui t'attend. Reviens, le programme Ubisoft Plus va s'occuper de toi. Souviens toi, il te reste Rogue et Watch Dogs à faire SUPERHOTSUPERHOTSUPERHOT. Ne me laisse pas seul dans ce bunker, il faut appuyer sur le bouton et ne plus remplir de rapports d'erreur..."


Laisse tomber, tu n'existes pas. C'est pour ça que ta tête n'apparaît pas à la fin du jeu. Tu es dans MA tête.
Il semblerait que la jungle se termine là, comme Zombie. A vrai dire, je m'attendais à un peu plus de difficulté. Bref, je suis libre maintenant, plus de pilules de Joy pour moi ! Libre enfin du programme Ubisoft à tel point que je n'ai plus d'identité. Je ne suis plus Subversifried.
Mais... depuis le début, je n'étais pas sur une île. Je suis perdu ailleurs... dans un endroit complètement dévasté. C'est ça la réalité ? Après Canfer ?
Les terres désolés de la capitale...
Time to find my way back home... Via domus.


(A suivre dans la critique de Fallout 4)

Diegressif
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Créée

le 29 mars 2020

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