Call of Duty par ci, Call of Duty par là, ceux qui me connaissent personnellement peuvent savoir ô combien j'exècre cette série qui a réussi à s'imposer dans le paysage vidéoludique avec force, en allant jusqu'à façonner une bonne partie du marché de par sa réussite; et je dois dire que sur ce tour de force certain je peux en effet tirer mon chapeau à Activision. Pour la petite anecdote, le succès de CoD a tellement changé les mentalités qu'un jour où j'essayais Street Fighter X Tekken en magasin peu après sa sortie, un trio de gamins d'une dizaine d'années pas plus est venu me demander cash pourquoi je jouais à ce truc débile et pas à Call of comme tout le monde, faisant fi de la politesse de rigueur quand on s'adresse à une personne au moins deux fois plus âgée que soi...

Il faut dire que pour ma part CoD ne propose juste rien où je puisse me retrouver. Dans le jeu vidéo, j'aime l'évasion, l'imaginaire, le plaisir et le divertissement; ce n'est pas pour rien que je suis avant tout fan de séries comme les Super Mario, Legend of Zelda et autres Final Fantasy pour rien. Je n'ai rien contre les FPS pourtant, pour peu qu'ils proposent quelque chose de particulier, comme une saga de science fiction épique à l'instar de Halo, ou un univers glauque, angoissant et grandiloquant comme la Rapture de Bioshock, je suis même friand du genre ! Mais je ne retrouve rien de tout celà dans Call of Duty, qui est à mes yeux froid, générique, banal voire même vulgaire : son militaro-réalisme à outrance me donnerait presque la nausée, à cent lieues de ce que je recherche donc quand je m'assied le pad à la main... Et pourtant je m'y suis quand même essayé, histoire de ne pas cracher dans la soupe pour rien et pouvoir parler en connaissance de cause.

J'ai donc joué à Modern Warfare premier du nom, gracieusement prêté par un pote, il ne faut pas déconner non plus ! Et mes impressions furent plutôt bien confirmées : au diable l'évasion, quand le scénario du jeu me renvoie au JT, quand les décors sont choquants de banalités, quand les séquences s'enchainent mécaniquement, méthodiquement, comme une liste de provisions que l'on coche au fil des rayons du supermarché, sans vraiment chercher à surprendre le joueur (à deux exceptions près que j'aborderai un peu plus loin) et bien je m'emmerde ! On se retrouve à enchainer les fusillades sans but, dans des décors peu inspirés, auprès de personnages vides et inintéressants, on traverse le niveau jusqu'au prochain objectif qui s'avère n'être quasiment qu'un checkpoint à atteindre pour mieux recommencer... Passionnant ! Attention, pas que le gameplay soit mal foutu, heureusement vous me direz quand tirer sur des gens représente 99,99% du jeu, si en plus c'est pour le faire avec des commandes qui répondent mal on se demanderait bien pourquoi Call of Duty se vend aussi bien, mais on finit par jouer en mode métro boulot dodo, les séquences de jeu sont routinières, déjà vues, déjà jouées, on ne ressent aucune progression dans la campagne, aucune implication (à une exception près, je vous explique ça bientôt, on arrive presque au paragraphe concernant les exceptions), on abat les méchants à la chaine, transformant le camp adverse (si caricatural, des méchants Russes ou des méchants Arabes abattus par le fier et bel Américain que l'on incarne et ses amis du pays de l'oncle Sam...) en préparation pour lasagnes surgelées et à l'heure actuelle, deux ans après avoir fini le jeu, je cherche toujours où pouvait bien se cacher le plaisir dans cette campagne solo (blablabla exception blablabla ça arrive). On me dis souvent que de toute façon on s'en fout de jouer seul à Call of, que de toute façon tout l'intérêt du jeu se trouve en mode multi en ligne, ce à quoi je facepalm purement et simplement, car aller sur des serveurs jouer à qui c'est qu'à la plus grosse ne m'a jamais intéressé et me laissera toujours de marbre, quel que soit le genre de jeu !

Mais cassons donc la routine, voici le paragraphe tant attendu parlant des exceptions dans la routine du jeu ! Commençons par la séquence de rail shooting à bord d'un hélicoptère. Ok, ça change des phases au sol, mais c'est tout aussi chiant, voire même plus : l'écran est entièrement noir et gris, on tire sur des cibles lumineuses sans aucune impression de puissance quelle qu'elle soit (ce qui est pourtant bien souvent l'intérêt des phases rail shooters), on y joue d'une façon purement et simplement détachée, renforçant mon impression de non implication dans le jeu. Pire, il est possible de rater cette séquence car il n'y a aucun moyen de différencier les méchants Russes des gentils Américains avec le style graphique de la séquence ! Bref, ce plan séquence change du reste du jeu mais est à jeter, tout simplement. Un petit peu plus loin vient la scène qui m'a le plus plu du jeu (et oui !), une longue séquence d'infiltration parfaitement bien scriptée et mise en scène dans les décombres de Pripyat où l'on incarne un sniper traçant sa route jusqu'à sa cible. La mise en scène du niveau est très réussie, on se sent vraiment impliqué dans la mission du personnage, jusqu'à l'assassinat effectif de la cible, où la tension est à son paroxysme jusqu'à ce que l'on appuye sur la détente ! Malheureusement, après ce véritable bol d'air frais dans une campagne pas loin d'être indigeste, on retombe dans l'abattage de masse jusqu'au point d'extraction de notre sniper, offrant par là l'une des deux scènes du jeu où le challenge est bel et bien présent, malgré la soi-disant trop faible difficulté du titre due à la barre de vie auto-régénérante héritée de Halo. Niveau séquence bien hardue à terminer, impossible de ne pas citer aussi celle où l'on doit fuir un village complètement assiégé par l'ennemi et bombardé de toute part.

Une fois la campagne terminée, je dois dire que je ne comprends toujours pas l'engouement autour de la série et que je ne suis clairement pas près de rejouer à un autre opus de la poule aux oeufs d'ors d'Activision. Ma note aurait été encore plus basse s'il n'y avait pas eu la séquence d'infiltration au coeur de Pripyat, car je me suis vraiment retrouvé face à un jeu qui, s'il n'est pas foncièrement mauvais (les mécaniques de gameplay sont bien réalisées et on sent une progression du challenge au fil de la campagne), est malgré tout loin d'être bon (level design bateau, scénario convenu, malgré tout peu de relief dans la progression) et tout juste passable. Comme quoi, avec une belle campagne marketing on peut faire des merveilles auprès du grand public !
SlaughterMass
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le 6 mars 2013

Modifiée

le 10 mars 2013

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Jerem Mass

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