Darksiders
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Darksiders

Jeu de Vigil Games, Nordic Games et THQ (2010PC)

J’ai commencé Darksiders peu après sa sortie. J’y ai joué environ 6h à l’époque et c’était vaguement plaisant. Les design très excessifs de Joe Madureira se mariaient bien avec les couleurs chatoyantes et un rendu visuel honnête, les musiques étaient génériques, mais pleines de chœurs et de fureur, et le gameplay oscillait entre le bon et l’ennuyeux. Le problème, c’est qu’après les premières sessions de jeu, je n’ai jamais vraiment eu envie de le relancer. Ce n’est certainement pas l’histoire qui aurait pu m’y faire revenir et je savais que le jeu s’éternisait une bonne douzaine d’heures supplémentaires.

Alors comme c’était “pas mal” mais que j’avais mieux à faire de mon temps. Je lui ai collé un 6 sur 10 et me suis empressé de l’oublier.


Me voici en 2019, excité par l’excellente presse que reçoit le jeu lors de sa réédition sur Switch. Je me dis que j’ai peut-être loupé quelque chose à l’époque et je m’y recolle, sur PC, avec un bon pad et plein de bonne volonté.


Sauf que 9 ans plus tard, c’est toujours le même jeu. Le design et le rendu sont toujours plaisants, ça bouge bien et la musique bourrine, mais on se fait un peu chier.


(La même critique, mais avec des images)

https://ezhaac.com/fragstories/darksiders/

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Exploration


Le jeu est divisé en zones semi-ouvertes où tout se ressemble et où il est très difficile de se repérer, et chacune de ces zones est grosso modo un énorme donjon. Il faut plusieurs heures pour en terminer un, avec des tetra-chiées d’allers-retours pour débloquer des portes, faire tourner des valves et vidanger des salles pour accéder au prochain interrupteur qui ouvrira la prochaine porte. Et si jamais vous avez le malheur de vous arrêter au milieu d’une zone et de la reprendre quelques jours plus tard, vous êtes foutus, car vous n’aurez aucune idée de ce qu’il faut y faire, ce que vous avez visité et quelles sont les prochaines étapes.


Enigmes


On évolue dans ces zones en résolvant des petits puzzles pas trop compliqués, mais parfois un peu tirés par les cheveux. C’est dans la veine de Zelda mais Darksiders est très loin d’en avoir l’inventivité. God of War avait aussi la manie de coller des énigmes sur mon chemin, mais elles étaient suffisamment futées pour se laisser résoudre sans difficulté tout en me donnant l’impression d’être malin. Ici, c’est plus de l’ordre de l’endurance et j’avais la satisfaction d’être finalement venu à bout de tâches répétitives, laborieuses et sans grand génie.


Combat


Le système de combat est initialement très basique et bêtement bourrin. Ça s’étoffe rapidement avec des parades à placer au bon moment, de nouveaux mouvements sympa pour gérer les foules et surtout une roulade à la portée limitée qui ne vous rend pas invincible (souvent critiquée, je trouve justement que ce sont ses faiblesses qui en font l’intérêt). Pour autant, je n’ai jamais trouvé les combats vraiment satisfaisants. Ce n’est pas aussi bien réalisé qu’un GoW et moins technique qu’un Platinium Games et encore une fois, on s’ennuie un peu.

La plupart des couloirs font apparaitre des ennemis et on finit par se les envoyer, une vague après l’autre, comme à l’usine, sans grande conviction, parce qu’il n’y a jamais de réelle tension.


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Sur les boss, en revanche, c’est une autre histoire et ces derniers donnent lieu à des pics de difficulté inattendus. Rien d’insurmontable, mais les trash mobs m’avaient plongé dans une telle léthargie que je n’avais jamais appris à jouer correctement et ce n’est qu’au boss de la Chauve-souris géante que j’ai dû me sortir les doigts et réellement utiliser mon arsenal.


Mention spéciale pour la phase “à dos de griffon” qui parodie une scène de God of War 2 sans comprendre ce qui en faisait la réussite. La visée est absolument dégueulasse et surtout, ça continue encore et encore avec vagues, des vagues, des centaines de vagues, jusqu’à la nausée, parce qu’il faut bien augmenter un peu la durée de vie. J’ai vraiment cru que j’allais lâcher le niveau avant la fin.


Finalement, après m’être accroché presque jusqu’à la fin du chapitre 2, j’ai arrêté à peu près au même endroit que lors de ma première tentative. Je ne peux pas dire que c’est déplaisant à jouer, mais ce n’est jamais suffisamment intéressant ou réjouissant. Tout est un peu mou et sans relief et ça ne décolle jamais réellement.

Créée

le 24 sept. 2022

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Ezhaac

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