Dead Rising est fun. Ne serait-ce que parce qu'on y affronte des hordes de zombies comme on le ferait dans la vraie vie : en prenant tout ce qui nous passe sous la main. Piller les nombreux magasins pour se fringuer, récupérer des objets, manger un morceau, devient vite un réflexe enfantin, d'autant qu'il est possible de se déguiser, assumant la volonté manifeste d'être ridicule, d'avoir un personnage qui ne colle pas à l'ambiance. On essaye, on expérimente ; on s'équipe, on s'arme. On le ferait certainement plus et plus souvent si le jeu nous le permettait.
Mais Dead Rising est aussi bardé de défauts. Le personnage est lourdaud ; la maniabilité pas très ergonomique, pas configurable, et les mouvements ont tendance à s'empiler sur les mêmes touches (qui n'a pas sans le faire exprès sauté dans un groupe de zombies ?). C'est aussi un des rares jeux qui ne m'ait pas permis de simplement... régler la luminosité, la nuit venant. L'IA des survivants mériterait bien un coup de pied au cul, en passant, parce que c'est pratique de pouvoir donner une arme à certains d'entre-eux, mais demeure l'envie de les trainer par les cheveux en les voyant se rentrer dedans, ou peiner à enjamber un obstacle.
Au final, la très relative difficulté du jeu dévoile surtout un système extrêmement dirigiste, rendant les différents objectifs chronométrés tout en procurant très peu d'alternative. Il aurait sans doute été bienvenue de rendre le jeu plus agréable à la majorité des joueurs : ceux qui ne feront qu'une fois l'aventure, de prime abord plus occupés à trouver de bonnes armes. Instaurer une certaine tension est un objectif louable mais je trouve le jeu particulièrement injuste et frustrant, et un système à la GTA, permettant de réaliser la plupart des objectifs à sa convenance aurait mieux convenu à un jeu loin d'être irréprochable.