Pas mal ce premier épisode ! Le scénario est prometteur. Vivement la suite mardi prochain.
C'est ce qu'on pourrait se dire en finissant Mankind Divided, s'il s'agissait d'une série télé et non d'un jeu vidéo, dont la suite ne devrait pas paraître avant 4 ans.
L'histoire de ce nouveau Deus Ex, c'est celle d'un jeu qui a attrapé la maladie du prologue, simple introduction à ce monde qui a bien changé depuis les événements de Human Revolution, dans lequel les augmentés sont discriminés , simple introduction des protagonistes et forces en présences, mais qui ne raconte somme toute pas grand chose. Car c'est après un combat de boss, et ce qui semblait être la moitié du scénario, que le jeu annonce, sur fond noir, que j'ai débloqué le New game +, me laissant un terrible goût d'inachevé en travers de la gorge.
Et pourtant Mankind Divided fait terriblement bien son travail et va souvent au-delà des attentes. Une fois arrivé à Prague, le hub central du jeu, l'immersion est immédiate. On y découvre une ville en état de siège permanent où les augmentés sont discriminés, harcelés par les forces de police omniprésentes dans les rues et envoyés dans des ghettos si leurs papiers ne sont plus à jour. Ils sont bien évidemment tous considérés comme des terroristes potentiels. Un thème d'actualité qui aura une incidence sur votre expérience de jeu. Les contrôles d'identité récurrents vous font perdre un temps fou lorsque vous vous déplacez en ville et gare à prendre le bon wagon dans le métro si vous voulez éviter un tête à tête avec un agent de police un peu furax.
Autour de cet apartheid s'organise tout un écosystème ( groupes de défense des droits des augmentés, église du dieu machine, contrebandiers qui profitent de la situation pour s'en mettre pleins les poches, sociétés utopiques dans les égouts...etc) que l'on découvre en suivant les quêtes secondaires, toutes plus réussies les unes que les autres.
Le tout est renforcé par une direction artistique qui met la misère à quasiment tout ce que pouvait proposer Human Revolution et une bande son diablement efficace. Pour ce qui est de créer un univers vivant et vibrant, c'est 100% réussi. Mention spéciale à Golem City, sans doute la zone la plus dingue en terme d'atmosphère.
Et en plus on s'y amuse. Dans la lignée de Human Revolution, mécaniques de gameplay et level-design se combinent pour proposer une expérience d'infiltration aux petits oignons. La prudence, la patience, la curiosité et l'inventivité y sont systématiquement récompensés et les capacités mises à disposition par le jeu permettent les tactiques les plus osées. A vous les joies des distributeurs de boissons faisant office d'échelle vers un étage supérieur ou venant couper le champ de vision des gardes le temps de pirater une porte blindée. C'est bien simple, rien ne résiste à Adam Jensen et ses augmentations et j'ai pris un malin plaisir à découvrir toutes les opportunités offertes par l'intellect limité des membres de la maréchaussée.
Et c'est bien cette qualité et le plaisir que j'ai ressenti à fouiner dans les différents niveaux et hubs du jeux, à envoyer mes supérieurs se faire voir, à enquêter sur mes ennemis et à saper leurs plans les plus ingénieux qui ne fait que rendre la conclusion de cet épisode plus amère. Là où Human Revolution vous trimballait dans des machinations gigantesques qui changeaient la face du monde , Mankind Divided s'achève sur une maigre victoire sans enjeu, après un développement pas très inspiré et des personnages oubliables. La dernière chose que l'on verra de ce Deus Ex sera une cinématique post-générique avec les vrais méchants illuminatis qui préparent les prochaines étapes du plan machiavélique et vous aurez le plaisir de constater que pour eux, ce que vous avez accompli au long de ces quelques 40 heures de jeu se résume à un simple contretemps dans le keikaku et que finalement, bah vous allez devoir repasser à la caisse dans quelques années pour avoir les deux autres tiers du script ce qui est pour le moins désagréable.
Mais bon, malgré tout...
C'était cool.