Dishonored
7.6
Dishonored

Jeu de Arkane Studios et Bethesda Softworks (2012PC)

Après Rage, c'est dangereux voir stupide de se lancer dans la précommande intempestive d'un jeu juste parcequ'il a été longuement développé par un studio qu'on aime, pendant que la DA du jeu et les trailers semblent promettre une perle.
Et pourtant, quelle surprise.
Etant donné que nous avions le papa de la DA de half life 2 combiné a Arkane studios, j'ai précommandé tout de suite sans réfléchir (comme pour Rage...), j'ai lancé le jeu sans même savoir comment il se présenterait.
Et comme j'en suis heureux.

Se dévoile à moi, dès les premières minutes, un univers très coloré et ensoleillé, dans lequel on reconnait tout de suite la patte de Antoniov avec une ressemblance frappante à Half life 2.
Les bâtiments, leur cohérence, la construction des villes, la saleté industrielle et bien sûr la petite touche cyberpunk du jeu. Les reflets sur l'eau sont bluffants.
Les personnages ont un style très spécial, semi cartoon, un peu reminiscent de Brink, et des traits très "crus" et presque caricaturés. Ca rend superbement bien sur les hommes, un peu moins sur les femmes qui, comme d'habitude dans les jeux vidéos, ne sont pas "vraiment" caricaturées ou n'ont pas de traits qui sont amplifiés.
La DA et le level design sont très impressionnants, il y a vraiment une liberté immense à travers le niveau, non pas tant par sa taille, mais par le nombre de possibilités de finir un objectif de manière différentes... Une bouche d'égouts, une fenêtre ouverte, la porte principale, le balcon, la cave, ... Toutes ces possibilités ne sont PAS suggestives, on ne vous jette pas un chemin possible à la gueule, c'est à vous de prendre la solution qui vous fait le plus envie (dans mon cas je prenais souvent le balcon ou les voies des airs, y'a un côté jouissif à être le maître des toits!)
Tout au long du jeu, et apparemment selon vos choix (à vérifier), l'univers qui fut brillant et presque onirique va commencer à se dégrader peu à peu, devenant de plus en plus sombre, sale et oppressant. La misère des classes moyennes durant l'industrialisation au profit d'une petite bourgeoisie se fait de plus en plus ressentir, voir même vivre.
Vos choix, si j'en crois ce qui m'a été présenté, sont de soit être quelqu'un de cool qui évite autant que possible de tuer, soit (ce que vous ferez tous et que j'ai fait) d'être un assassin sanguinaire.
Enfin, en réalité il y a plus de choix que cela, et pas mal de manières de remplir une mission en vous impliquant plus ou moins, j'ignore encore de quelle manière ces choix différents impactent le jeu, étant donné que j'ai pris la route la plus simple,celle du génocide.
Ce n'est pas tant que ce jeu fait de vous un tueur sanguinaire, c'est plus une question de facilité ET de jouissance. Au début je fus quelqu'un de gentil et de soucieux, je faisais comme si je jouais à splinter cell (aux anciens hein) et j'étourdissais les méchants en les trainant et les cachant dans une pièce. Puis, au fur et à mesure, vous apprenez le fonctionnement du gameplay et les possibilités de celui-ci. Et c'est foutu. Le gameplay est beaucoup trop bien réussi et jouissif que pour ne pas en profiter dans sa première partie. Les duels à l'épée demandent littérallement du skill et un minimum de tactique, oui vous avez des simples parades et coups comme dans un Elder Scroll par exemple, mais les pnj sont des réels soldats entrainés et ont des esquives impressionantes, et vous même pouvez effectuer une parade si vous appuyez sur "bloquer" une demi seconde avant que le coup ne touche, pouvant ainsi contre attaquer avec une botte mortelle!
Ainsi, si vous spammez clic gauche comme un handicapé, les IA auront facile à lire vos pattern d'attaque et vous aurez beaucoup de mal à en venir à bout de cette manière, surtout pendant que ses potes vous flinguent. Le jeu ne vous oblige pas du tout à bien jouer, mais il vous y incite. Brillant.
Vous débloquerez également certains pouvoirs, à votre choix, et bénéficierez de deux armes à distance (un pistolet et une arbalette), ainsi que de pièges mortels et des grenades. Vous aurez même la possibilité de hacker des dispositifs qui sont supposés vous tuer, afin que ceux-ci vous fichent la paix et attaquent toute cible qui VOUS est hostile (c'est à dire presque tout le monde). Si les gardes sonnent l'alarme, vous pouvez éteindre celle-ci, tout simplement, ou la hacker pour la désactiver au préalable.
Je ne souhaîte pas vous spoil les pouvoirs ou les manières de jeu, sachez que tout est à prendre, et que vous en profiterez bien plus en ne vous faisant pas spoil ces parties. Ca me fait chier à dire mais jetez un oeil aux tutorials dans le jeu (il y en a un paquet), vous y découvrirez des mouvements qui ne sont pas expliqués au fil du jeu. Par exemple, le fait de vous accroupir pendant que vous sprintez vous fait glisser au sol pour finir accroupi. Je l'ai découvert après 17h de jeu. Cool.

Niveau difficulté, j'ai terminé le jeu en difficile et je suis mort un certain nombre de fois, ceci-dit ce n'est pas dû à la difficulté et je trouve le jeu très bien calibré dans cette difficulté là. Vous crevez en 3 coups d'épée ou de pistolet si vous vous faites griller, mais c'est à vous de profiter de vos avantages pour qu'aucun garde ne vous repère après tout.
Niveau durée de vie, j'ai terminé le jeu en environ 20h, en sautant des quètes secondaires car j'ai massacré les pnj qui donnaient celles-ci. (oui vous pouvez faire ça aussi) Durant cette vingtaine d'heures, il n'y a pas une seule minute où je me suis ennuyé, pas une. Inutile de préciser que, nombre de décisions différentes étant possibles, et qu'un autre arc que celui du psychopathe est possible, je vais refaire le jeu plusieurs fois, et ce, avec plaisir.
Niveau bande son, il n'y a pas réellement de musique, mais un travail très impressionnant au niveau de l'ambiance et plus particulièrement des dialogues et de la spacialisation des bruits. Je me suis surpris à savoir où les ennemis se trouvaient en les entendant de loin, mais j'étais également surpris de leurs conversations, de la manière dont les voix se distorsionnent lorsque vous utilisez votre "blink", ... Chapeau.
Niveau gameplay, comme cité plus haut, le jeu est exceptionnel, je n'ai jamais autant pris mon pied avec une arme de corps à corps dans un FPS, avec des mécaniques d'infiltration aussi bien intégrées dans un univers aussi fascinant. A nouveau, chapeau.
Niveau graphismes, nous restons sous unreal engine 3, et celui-ci est exploité à son paroxysme. Si ce n'est que pour les textures qui ont du mal par moments sous ce moteur, les rendus et les effets de lumières sont somptueux. Le seul vrai bémol que je pourrais reprocher au jeu, c'est son FOV (angle de vue) qui est rêglable à maximum 85°. C'est vraiment très peu (60° par défaut) pour jouer sur PC et je me suis retrouvé avec une migraine meurtrière avant que je finisse par m'habituer. Si le jeu offrait la possibilité de passer à 100° voir 110°, je pense qu'il en serait d'autant meilleur.
Niveau scénario, je ne souhaîte rien vous gâcher. Il y a beaucoup d'éléments mystérieux qui restent sans réponse jusqu'au bout, et je trouve ça personellement fascinant, ça ajoute à la cohérence de l'univers et ça donne plus envie au joueur d'en découvrir à son sujet.

Bref, vous l'avez compris, ce jeu sera pour moi ce qu'il y a eu de mieux en jeu à vue subjective depuis half life 2. Une véritable révélation et pas une once de frustration après avoir terminé le jeu.
S'il y a un jeu auquel il faudra jouer cette année, à travers les suites ratées (salut diablo 3), c'est bien Dishonored.
Lamren
9
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur.

Créée

le 15 oct. 2012

Critique lue 731 fois

4 j'aime

Lamren

Écrit par

Critique lue 731 fois

4

D'autres avis sur Dishonored

Dishonored
Vnr-Herzog
8

Another brick in Dunwall

La cité de Dunwall est au bord du gouffre. Alors que la peste ronge petit à petit ses rues, c'est désormais tout son édifice politique qui s'écroule avec l'assassinat de l'impératrice. Autrefois...

le 8 oct. 2012

83 j'aime

15

Dishonored
bangawa
7

Bac à sable pour assassin surpuissant.

10 heures, c'est ce qu'il m'a fallu pour finir Dishonored en privilégiant le meurtre silencieux avant tout. 10 heures à osciller entre plaisir certains et déception avérée. Car même si Dishonored...

le 11 oct. 2012

71 j'aime

4

Dishonored
Sheenay
5

Vous m'avez annoncé une révolution ?

La déception de l'attente. C'est dur, c'est fatal, c'est comme l'acier froid de Corvo en plein coeur. Ou en pleine gorge, selon les préférences. Pour une des rare fois de ma petite existence, je me...

le 9 oct. 2012

64 j'aime

17

Du même critique

The Prodigies
Lamren
7

Un des premiers films d'animations sérieux

Je me sens obligé de donner un compte rendu de mes impressions en constatant la manière injuste dont ce film se fait défoncer de tous les côtés sans vraiment de raison, pendant que shrek et autres...

le 10 juin 2011

21 j'aime

8

Big Mamma - De père en fils
Lamren
1

Un porn animal aurait été moins gore

Ce "film" est le film le plus violent que j'aie jamais vu, le pire violeur en série qui ait jamais été libéré sur notre pauvre civilisation... Et j'en ai fais les frais. Dès le début, vos oreilles se...

le 26 avr. 2011

5 j'aime

Dishonored
Lamren
9

Half thief 3

Après Rage, c'est dangereux voir stupide de se lancer dans la précommande intempestive d'un jeu juste parcequ'il a été longuement développé par un studio qu'on aime, pendant que la DA du jeu et les...

le 15 oct. 2012

4 j'aime