Final Bout-ôden

Paradoxal : qui s’avère contraire à une vraisemblance, à la logique ou au sens commun.
Exemple : J’ai rarement vu un esprit si paradoxal. Il est d’une logique implacable et pourtant il ne parvient pas à avoir des conclusions sensées. C’est un mystère pour moi. (linternaute.fr)

Aujourd’hui, on va perdre des abon...euh, parler du fort mal-aimé Dragon Ball GT – Final Bout. Les critiques et la majorité des joueurs sont plus ou moins unanimes à son sujet : c’est un mauvais jeu. Et à dire vrai, je suis globalement plutôt d’accord avec cette affirmation, et même, par extension, avec la plupart des arguments employés pour l’étayer. Or, on a ici un véritable paradoxe : ces mêmes arguments sont également tout à fait valables pour qualifier…la trilogie Butôden…qui est pourtant très largement encensée (enfin, un peu moins le troisième opus, car il napademodstauri). Et ne pas se rendre compte de cette antinomie (comme beaucoup de fans des Butôden), c’est être au mieux de mauvaise foi, au pire complètement teub...à côté de la plaque…

Personnellement, j’ai ma petite hypothèse propre à moi-même sur cet illogisme : le délit de faciès. Dragon Ball GT est aujourd’hui encore très largement honni par nombre d’aficionados du cultissime manga de Toriyama (pas forcément à tort, mais c’est aussi un peu de votre faute les gens, fallait pas le mater en VF ), et ce mépris s’est tout naturellement reporté sur ce pauvre Final Bout, qui l’utilise en toile de fond.… Et puis merde, avec la purge qu’est le récent DB Super, à un moment donné, faut apprendre à relativiser…

Mais qu’est ce donc qu’on reproche exactement à Final Bout ? Pour schématiser :

• c’est laid


• c’est lent


• c’est imprécis

Euh, ok, pourquoi pas, mais juste une chose…vous avez rejoué à Butôden 2 récemment ? Je dis ça car on peut faire avec lui exactement le même constat…

Toutefois, reprenons dans l’ordre. Des graphismes laids ? Ben en fait non, pas spécialement. Loin de moi l’idée de vouloir faire croire que le jeu explose la rétine ou impose un quelconque sommet esthétique, mais il est complètement dans les standards de l’année 1997 (Dynasty Warriors, Bushido Blade, SF EX Plus Alpha…). Butôden 2 en revanche, si on le compare à ses contemporains (Street Fighter II, Art of Fighting, Fatal Fury 2…et je parle bien là des versions SNES), le constat est sans appel : c’est bien en-dessous…

Ensuite, Final Bout, un jeu lent, des persos raides comme des piquets, des coups imprécis et peu nombreux ? Tout à fait d’accord, mais pas plus que ne l’étaient les 3 Butôden sur SNES. Déjà, ce qui donne cette impression de lenteur, c’est surtout le passage à la 3D, par définition moins dynamique. Mais ce n’est pas plus lent. Sérieusement, rejouez à n’importe quel épisode et enchaînez tout de suite après avec celui-ci : le feeling de jeu est EXACTEMENT le même ! Et puis une demie-douzaine de coups de base, 2-3 combos, 2-3 chopes, 2 super attaques pour chaque perso, c’est pas beaucoup ? Assurément. Mais ma pauv’ Lucette, c’est là encore la recette à la virgule près des Butôden ça ! Ça vous dit quelque chose l’histoire de la paille et de la poutre ?

J’ai également lu des critiques concernant le casting de cet opus…vraiment les gens ? Alors oui, il y a fort logiquement les personnages oubliables issus de DBGT (Pan, Chibi Goku, Trunks mauviette), oui, le jeu abuse à tort et à travers des déclinaisons (3 versions de Trunks et 6 de Goku!), mais tous les combattants primordiaux avec lesquels on s’attend à jouer répondent présents : Goku, Bejita, Piccolo, Gohan, Frieza, Cell, Buu… Z’allez pas chouiner parce qu’on ne peut pas incarner Bojack, Broly ou Zangya (de purs concentrés de charisme) quand même ?

Mais surtout, Final Bout possède de vrais points forts, curieusement omis par ses détracteurs…pas beaucoup, mais bien réels. L’OST par exemple. En Europe, on a même eu plus de chance qu’aux States, car tous les digits vocaux, l’intro qui déchire (interprétée par l’intemporellement génial Kageyama Hironobu), et tous les thèmes de la version nippone, excellents pour la plupart (Gohan, Bejita, le Dies Irae de "Friezart", la reprise du Hikari no Will Power…) répondent présents.

Le plus intéressant reste cependant le mode baptisé Croissance, dans lequel on entraîne un (ou plusieurs) combattant(s) à notre image : si on est plutôt un adepte du corps à corps, le perso verra peu à peu ses combos gagner en efficacité, si on est plutôt du genre équilibré, il progressera harmonieusement dans tous les domaines, etc. Le must étant de pouvoir sauvegarder ses caractéristiques et se mesurer aux personnages de ses amis (ou même ceux de ses ennemis d’ailleurs, vous jouez avec qui vous voulez…).

En bref les gens, il faut arrêter de s’enfoncer dans les arguties (#vocabulaire-disparu-en-1959). Si vous aimez les Butôden mais ne pouvez pas blairer ce Final Bout, c’est peut-être tout simplement parce que vous n’aimez pas Dragon Ball GT, point final. Et vous en avez parfaitement le droit. Mais s’il vous plaît, arrêter de mettre dans l’équation le gameplay, car c’est exactement le même. Pour voir de réels progrès de ce côté-là, il faudra attendre la génération PS2 et la série des Budokai (même si des softs comme Hyper Dimension avaient tout de même déjà posé les prémices d’un début de commencement de mieux).

En bref : FINAL BOUT = SUPER BUTÔDEN 4.