"Ces jambes sont vraiment à vous ?"

La princesse du royaume a été enlevée par un soldat renégat, vous devez la sauver (et le monde avec), voila à peu de choses prêt le scénario de ce Final Fantasy premier du nom, auquel il faudrait juste ajouter que pour sauver le monde il faudra redonner leurs éclats aux quatre cristaux symbolisant les quatre éléments : la terre, le feu, l'eau et le vent.

A première vue... les chimères, les jobs, les mages blancs et noirs et même les bases de l'ATB, j'ai l'étrange impression que tout était déjà présent, même si j'ai joué à la version GBA (sans me soucier du contenu annexe) et qu'il est donc possible que certains de ces éléments aient été ajoutés lors de ce remake, et encore, ce n'est pas tout car certains éléments n'ont pas été repris : la vitesse permettant de taper plusieurs fois en un seul tour (multipliant ainsi les dégâts, seulement pour l'attaque physique malheureusement) ou la gestion originale des magies : celles-ci sont des équipements qui s'achètent (quelqu'un a dit matérias ?) et sont divisés en deux catégories et huit niveaux, selon la classe et le niveau de votre personnage vous pourrez donc équiper certaines magies et d'autres non, sachant que vous avez un nombre limité d'emplacements (trois par niveaux, vous obligeant à choisir parmi quatres possibilités) et un nombre maximum de magies équipables (qui monte tous les deux niveaux), ce qui est étrangement complexe quand on sait que le jeu aura bientôt 30ans.

En effet, comme une autre critique le disait, Final Fantasy I est un jeu moderne, que l'on croirai sorti bien plus tard et qui n'avait besoin que d'une mise à jour graphique et sonore pour ne pas faire tâche au milieu des années 2000, pourtant, si certaines mécaniques semblent bien plus récentes que le jeu lui-même, d'autres ont prit un méchant coup de vieux : musique unique pour toutes les villes (certes, elle est magnifique, mais j'aurai préféré en avoir une par cités), worldmap sans grandes indications, donjons labyrinthiques sans mini-map et courbe de difficulté pour le moins étrange m'ont mené à une expérience pleine de frustrations, par exemple, où est donc ce challenge qui manque tant à certains dans les derniers FFs ?

Les donjons où l'on se perd bien trop facilement obligent à faire le plein d'expérience et de niveaux, transformant le moindre combat en une suite de pression de la touche de sélection pour lancer des attaques au corps à corps, le mage blanc finissant même par tuer en un seul coup la majorité des monstres qui étaient censés stopper mon avancée, au moins les boss réussirent à opposer une légère menace, et encore, pas tous. Je ne parlerai pas de "l'ancêtre des super-boss", la fameuse sentinelle et ses 2000 points de vies qui sont tombés en trois tours, ne me laissant même pas le temps de réellement comprendre où était censé être le danger, quand des groupes de neufs (oui neuf, encore une idée géniale !) petits ennemis m'ont fait bien plus de dégâts sur différents personnages, rendant les soins en plein combat un poil plus compliqués.

Au final, pour le joueur post-FFVII, post-FFX et même post-FFXIII que je suis, il m'a été compliqué de jouer à ce jeu sans le voir comme un embryon de ce qui a été fait par la suite, car c'est bien cela qu'il est : le jeu qui lança une des licences les plus cultes du monde du J-RPG et du jeu vidéo en général en créant les bases des chefs d'œuvres qui ont vu le jour ces deux dernières décennies. Un jeu plein de potentiel, rempli de bonnes idées mais qui a quand même sacrément vieilli.

6/10