Oui, on passe le plus clair de notre temps à violenter de pauvres animaux sauvages plutôt que de porter secours à notre royaume.
Oui, Prompto se veut cool mais tu as juste envie de l’abandonner dans un donjon pour ne plus jamais entendre une de ses « blagues »
Oui, tes pires ennemis sont les buissons. S’ils parviennent à se placer entre toi et la caméra, tu sauras ce que ça fait d’être Ignis.
Oui, on a tous les éléments pour faire un road-trip.. Boyscout. Les personnages ne boient pas, ne fument pas, ne jurent pas, ils parlent beaucoup de la pluie et du beau temps. Bon heureusement qu’ils butent des Anaks à l’air hagard de temps à autre pour retrouver un élan de virilité !
Réticent à me lancer dans cet opus face aux immenses défauts relayés, j'ai bien fait de passer le cap car ils ne sont pas grand chose face aux qualités souvent minimisées que j'ai pu constater. Je précise que j'ai l'édition royale sur PC et donc pour ma part, peu de bugs à signaler.
Déjà la DA est à tomber par terre. Les décors, les costumes, les créatures... Un travail de titan a été fait. Et cet ancrage dans un monde moderne m'a bien plu. Ça manque peut-être un peu de cohérence dans l'ensemble mais on prend un véritable pied à parcourir ces contrées.
Le système de combat est dingue. Je me suis rarement autant éclaté à me fighter dans un RPG. On est loin du tour par tour, la stratégie n'est pas toujours mise en valeur... Mais avouons-le, c'est épique.
C'est d'ailleurs grâce à ces combats que les quêtes annexes ne m'ont pas paru trop chiantes. Le plaisir de parcourir Lucis + la possibilité de faire conduire Noctis pendant que tu vas aux toilettes + les combats cools = tant qu'on me demande pas d'aller chercher des grenouilles multicolores, ça me va.
Cette ode au voyage imprègne le jeu. Quelle belle idée de pouvoir remater les photos de la journée au campement chaque soir autour d'un bon petit plat. Dommage que les personnages soient assez archétypaux parce qu'avec des dialogues mieux écrits, on aurait vraiment ressentit cette fraternité.
Néanmoins Noctis ne manque pas d’intérêt. C'est un petit connard pendant la majeure partie de l'histoire, mais les épreuves de la vie vont faire de lui un homme. Cela passe par la perte d'êtres chers, des tensions au sein du groupe... Tout plein de retournements scénaristiques qui vont apporter une profondeur bienvenue dans un scénario assez basique de prime abord. Et à la fin du jeu, lorsqu'il accepte ses responsabilités et que sa transformation est achevée, il est sacrément charismatique et badass. Du chemin a été parcouru, le jeu te le fait sentir.
On a beaucoup reproché la seconde partie couloir de ce FF. Moi j'ai aimé cette perte de liberté (relative en plus car il y a le voyage dans le temps). Tout s'accélère dans l'histoire alors pourquoi pas dans les mécanismes de jeu ? Finies, les journées à zoner avec tes potes maintenant tu ranges ton royaume Noct !
Donc oui, on est loin de la poésie d'un Breath of the Wild, de la richesse d'un Skyrim et de la maturité d'un Witcher III... Mais on sort de là avec des souvenirs plein la tête et la douce mélancolie des retours de voyage. C'est ici que réside toute la force de cet ambitieux titre.