J’adorai ces jaquettes des années 1980/1990 : la classe folle d’un jeu auquel on ne jouera jamais, qui s’avère n’être qu’une bouillie de pixels, ces mondes qui s’ouvraient à nous avant même d’ouvrir la boîte et surtout une ambiance qui se dessinait dans notre esprit sans avoir pu toucher au jeu. Alors bon c’est sûr qu’avec trente ans d’écart, ça ressemble à une grosse arnaque. Et les éditeurs le savaient très bien, en abusaient et survendaient des produits qui faisaient avant tout rêver les mômes, bêtement innocents qu’ils étaient encore.
D’où la jaquette de Golden Axe sur Megadrive.
Allez hop le « guerrier » en slip façon Conan (pauvre Robert E. Howard…), la « guerrière » en bikini façon Red Sonja (bien qu’elle ait une jauge de mana plus importante et donc puisse s’apparenter à une magicienne, on a préféré la laisser en sous vêtement ça fait plus vendeur) et le « nain » (pas besoin de mettre des guillemets car il s’agit bien d’un nain façon The Hobbit de Tolkien avec chapeau pointu et grosse hache, qui s’apparente lui aussi au guerrier mais qui se définit uniquement par sa race, ce qui n’est pas très bien, mais bon… JAPON !) sont dans une aventure pour sauver le royaume qui va mal, très mal. Honnêtement l’histoire se limite à une narration minimaliste justifiant les niveaux sur l’oiseau, dans la forêt, dans le château, et ainsi de suite.
Donc déjà jouer dans son salon plutôt que dans une salle d’arcade est un sacré atout : outre les odeurs et bruits, c’est bien moins cher. Parce que putain ! Excusez de la grossièreté mais qu’est ce que c’est difficile ! Enfin difficile cher, difficile faut payer pour chaque « continue ». Parce que maîtriser les ennemis nécessite un timing spécifique et une bonne connaissance des paterns de chacun. Entre les chevaliers et leurs allonges, les montures qui crachent des boulent de feu, les squelettes qui mettent deux plombes à crever, il faut faire attention si on ne veut pas mourir péniblement à chaque niveau. Sachant qu’après les trois morts et trois « continues » le joueur doit recommencer au début, il s’agit donc de progresser précautionneusement.
Et figurez vous qu’une bonne progression se fait beaucoup mieux à deux. Sachant que cela signifierait le double de pièces de monnaie en salle d’arcade, les économies sont proportionnellement substantielles. Surtout le jeu à deux permet une bien meilleure répartition des ennemis et pour peu que les deux joueurs s’organisent correctement, la ballade devient beaucoup moins frustrante. D’autant plus sur Megadrive Mini. Parce que les sauvegardes sont obligatoires dès lors qu’on ne veut pas recommencer cinquante fois depuis le début. Ce qui confirme bien qu’à cette époque là, les gamins devaient vraiment prendre du temps pour s’acharner sur chaque jeu.
Et sinon, on s’amuse quand même vraiment beaucoup. Alors c’est sûr ça date de 1989, donc c’est limité au niveau des possibilités de gameplay ou graphiquement mais le retour à l’essentiel est excellent. Retrouver le délire suranné d’une époque au doux parfum de sueur et de narration bas du front fait chaud au cœur de tout amateur de retrogaming. Reste que le portage sur Megadrive reste bien en dessous de ce qui se faisait sur arcade, mais encore plus largement en dessous que ce qui reste de nos souvenirs de quadras...