Du neuf avec du neuf et un peu de vieux

C'est reparti pour un test à la Mass, avec aujourd'hui un titre édité de manière on ne peut plus opportuniste par Activision (comment ça, c'est synonyme ?) et développé par Eurocom, il s'agit de Goldeneye 007 sur Wii, remake de... Goldeneye 007 sur Nintendo 64, Best FPS Ever !!

Mais avant tout, un petit flashback sur le jeu originel, conçu par Rare en 1997. Adapté du film de James Bond, Goldeneye était une véritable révolution dans le monde du jeu vidéo sur console, proposant pour la première fois un FPS de qualité, relativement maniable et offrant la possibilité de se fragger à quatre devant son téléviseur. Le jeu rencontrera un succès largement mérité, tant le level design était réussi, proposant divers objectifs plus ou moins nombreux selon le niveau de difficulté, tels que subtiliser une carte de sécurité à un scientifique, pirater un ordinateur, détruire une planque de munitions... Bref, un réel bijou adulé par une communauté toute entière et qui restera à jamais dans les mémoires.

C'est donc en jouant sur cette fibre émotionnelle fortement empreinte de nostalgie qu'Activision a annoncé, en grandes pompes, un remake de ce jeu de légende lors de l'E3 2010 (coupant là tout espoir de voir arriver sur le Xbox Live un Goldeneye HD après la sortie de Perfect Dark); une annonce qui divisera les foules d'ailleurs, mais là n'est pas la question, attaquons plutôt notre test après ce rafraichissement de mémoire.

Le jeu est sorti sur Wii, et avant toute chose premier constat face aux détracteurs de la détection de mouvements : le joueur est libre de jouer à ce nouveau Goldeneye de la façon de son choix, combo Wiimote+Nunchuck, manette classique, Wii Zapper, manette Gamecube, tout le monde pourra trouver l'approche du gameplay qui lui conviendra le plus. J'ai pour ma part adopté l'option Gamecube, à mon sens la plus intéressante avec la manette classique pro (la noire donc).

Bien que jouant sur la fibre nostalgique des fans de la première version, ce remake revisite allègrement le scénario du film d'origine, le rendant plus proche d'un Quantum of Solace avec cette approche technologique plus moderne. Exit Pierce Brosman du coup, et bienvenue à Daniel Craig, le nouveau Bond, dans ce Goldeneye 2.0 qui peine parfois à convaincre de part les écarts pris sur le scénario de 1995. Ainsi, Valentin Zukovski, sombre mafieux russe dans le synopsis d'origine, devient ici une espèce d'ersatz du Gay Tony de GTA IV, tenancier d'une boite branchée en Espagne. Les visages des personnages ont également changé, diminuant quelque peu l'immersion pour les fans du film et du premier jeu.

Les premières minutes du jeu vous font croire que vous naviguez en terrain connu, en plaçant l'action dans une reconstitution du premier niveau du jeu 64, mais très vite le rythme du jeu se révèle beaucoup plus soutenu, plus moderne et proche d'un Call of Duty; et passé le premier tunnel c'est un tout nouveau barrage qui s'offre au joueur, dévoilant là l'ambition de Eurocom de proposer un tout nouveau jeu plutôt que de s'être reposé sur ses lauriers en liftant les textures du premier volet.

Ce nouveau Goldeneye reprend le coté infiltration inauguré par son grand frère, en le poussant plus loin, car il est désormais en effet possible de finir certains niveaux sans se retrouver au beau milieu de fusillade en jouant bien. Sont également repris les objectifs en pleine mission, même s'ils se retrouvent ici réduits à utiliser le smartphone de Bond sur divers éléments du décor, pour soit les pirater soit les photographier. Un peu maigre donc, quand on se souvient de la variété des objectifs et des objets de la mouture 64.

En poursuivant le jeu, force est d'admettre que nous sommes là face à un très bon FPS, très moderne et soutenu, proposant une relecture emplie d'hommages au titre de Rare. Ainsi, tout au fil des nouveaux niveaux, on retrouvera diverses séquences marquantes d'antan, tels que la poursuite en char dans les rues de Moscou, la scène de protection de Natalya pendant qu'elle pirate le satellite (toujours aussi pénible comme passage d'ailleurs !) entre autres. Goldeneye sur Wii propose donc un mode solo très plaisant, rythmé et résolument inscrit dans son époque, servi par un moteur graphique relativement flatteur pour la console sur laquelle il tourne.

Concernant le multi-joueur, en plus de proposer un bon vieux mode écran splitté à quatre joueurs comme son homologue 64, Goldeneye offre un mode online propulsant jusqu'à 16 protagonistes sur des champs de bataille tirés de la campagne solo, ou tout simplement inédits. Étant un joueur plutôt orienté solo, je n'ai pas beaucoup testé ce online, mais de ce que j'en ai vu, il y a bien un reproche qui me vient en tête : autant pour la campagne solo il est bon de découvrir de nouveaux environnements, autant pour se tirer allègrement dessus en multi, quel dommage de ne pas retrouver quelques cartes directement tirées de la version originale, Facility en tête !

En bref, Eurocom parvient à nous présenter ici un excellent FPS sur Wii, qui loin de singer son modèle, propose une expérience très divertissante du début à la fin, et après tout n'est-ce pas là tout l'intérêt d'un jeu vidéo ?