Aloy est une personne très attachante. D’une part par son côté candide lorsqu’elle découvre un monde jusqu’ici encore inconnu pour elle. D’autre part parce qu’elle est robuste et déterminée. Sensible sans être fragile, droite dans ses bottes et n’hésitant pas une seconde à tenir tête aux obstacles, Aloy est une jeune femme qui ne se laisse pas faire. Et qui est aussi très douée pour apprivoiser un monde sauvage qui regorge de mystères dans ses moindres recoins. Enfin, je ne la trouve pas sexualisée comme d’autres personnages féminins peuvent l’être. Ce qui n’empêche pas d’être sensible à son élégance naturelle.
Aloy ne se définit pas par un tour de poitrine généreux, mais par ses motivations, sa forte personnalité et son adresse. La première descente en rappel effectuée du haut d’une falaise, durant laquelle se déclenche une courte animation où l’on observe la jeune exploratrice se jeter franchement dans le vide, avant d’effectuer une agile pirouette pour lancer sa corde au niveau du point d’accroche et finir avec une descente aussi rapide que légère, le tout avec une aisance renversante, a achevé de faire émerger ce sentiment de respect total envers elle.


Il était temps que j’écrive quelques lignes au sujet de ce jeu. J’ai énormément accroché (les 80h que je lui ai accordé en disent long), grâce à beaucoup de choses : son ambiance particulière mêlant paisible vie sauvage et mystères technologiques ; son histoire captivante au sujet des siècles passés ; son système de jeu riche en combinaisons ; la rencontre de ses tribus insolites disséminées dans des lieux de vie à l’esthétique recherchée ; et surtout ses décors grandioses. Le monde d’Horizon s’ouvre progressivement à nous, nous laissant peu à peu entrevoir ses secrets. Ce qui aide beaucoup à s’attacher à Aloy qui le découvre en même temps que nous. Ça a été un véritable plaisir d’arpenter ces terres sauvages, de se promener en forêt, de traverser des prairies ondulant au gré du vent, de braver le froid glacial de montagnes enneigées, de cheminer dans d’arides déserts, d’explorer une jungle luxuriante. Sans oublier ces infrastructures oubliées dissimulant une technologie très avancée. Sans doutes aucuns, Horizon bénéficie d’une magnifique qualité visuelle.


Les premiers pas effectués dans les ruines resteront un moment inoubliable. Au milieu des carcasses de voitures, des routes craquelées et des immeubles abandonnés, la végétation et la vie sauvage sont reines. En ces lieux emprunts de mystères, difficile de résister à l’envie d’aller fouiner. Malheureusement, je reproche au jeu cette frustration éprouvée à plusieurs reprises durant mes tentatives spontanées d’exploration. J’ai très souvent voulu découvrir des endroits qui semblaient intéressants par moi-même. Et quasiment à chaque fois je me suis retrouvé, au mieux face à mur invisible, au pire devant rien d’extraordinaire. L’accès à certains lieux n’est pas autorisé tant que le jeu ne l’a pas décidé. En effet, cela ne se fera qu’au cours de certaines quêtes. Sauf en de très rares cas comme cette fantastique découverte du premier creuset, ou pour collectionner des éléments facultatifs comme des documents ou des enregistrements vocaux, il est vain de vouloir partir à l’aventure nous-mêmes car le jeu nous conduira de toute façon à l’endroit désiré à un moment donné.


Ainsi la progression se fait tout en douceur, nous permettant de cette manière d’appréhender l’ensemble du contenu du titre de Guerrilla et de maîtriser peu à peu les différentes capacités d’Aloy afin de mener son enquête à bien. D’ailleurs, niveau jouabilité, la jeune femme est parfaitement maniable, elle dispose d’une panoplie d’équipements suffisamment conséquente pour jouer comme on le souhaite et pour s’adapter à toutes les situations. L’apprentissage des différentes armes et pièges se fait très facilement, mais c’est assez difficile de replonger dedans lorsqu’on laisse le jeu de côté quelques mois. La gestuelle procédurale du personnage est quelque chose que j’affectionne particulièrement, car elle lui donne cette petite étincelle de vie supplémentaire rendant sa manipulation étrangement agréable (depuis Noctis de Final Fantasy XV, ce truc me procure toujours une sensation grisante !).


Le bestiaire complète parfaitement tout cela. Les « espèces » de robots sont nombreuses et leurs comportements propres tout aussi variés. Il est important de connaître les forces et les faiblesses de chaque bête pour faciliter les combats, au risque de vite se faire dépasser. À plus de trois ennemis, la fuite a parfois été la meilleure option pour ne pas finir en compote, surtout au début. Un poil dommage que les machines « herbivores », auparavant inoffensives, deviennent si rapidement agressives à notre vue. Cela est justifié par l’histoire du jeu, mais cette mécanique entrave nettement mes envies de balades bucoliques. Car dans la nature nous sommes très régulièrement confrontés à un ou plusieurs groupes de bestioles qu’il sera nécessaire de contourner plus ou moins discrètement, ou bien d’affronter directement. Quoi qu’il en soit, l’écosystème formé par cette faune mécanique apparaît cohérent et participe à l’immersion dans le monde d’Horizon.


Malgré l’intrigue qui m’a beaucoup plu, j’ai parfois eu du mal à rester connecté à l’histoire principale. En effet le monde ouvert incite à sortir des sentiers pour aller découvrir des objectifs annexes et les heures défilent rapidement lorsqu’on se laisse absorber dans cet univers terriblement envoutant. Heureusement, l’ensemble se tient et je salue haut et fort le travail colossal qui a été effectué pour sa création. Le jeu est riche en rencontres de tous genres et en conversations, au cours desquelles les personnages sont un peu statiques et font plutôt penser à des mannequins, malgré la belle modélisation des visages et leurs parures exotiques.


L’aventure supplémentaire proposée séparément apporte un chouette contenu. Le peuple Banuk a été le plus discret d’entre tous jusqu’à présent, ça a été l’occasion d’en connaître plus sur la culture de cette tribu du nord. Passer quelques heures dans ces contrées glaciales au cours d’un été particulièrement chaud a été appréciable ! Et puis cette exploration d’un ancien barrage en compagnie d’un curieux archéologue vaut largement le détour.


À l’heure d’aujourd’hui, des rumeurs circulent au sujet d’une suite potentielle. Nous sommes peut-être à quelques semaines de savoir si Aloy poursuivra sa découverte du monde. Et si telle est sa décision, je la rejoindrai sans tarder ! Même jusqu’à l’horizon.

Vakarius
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le 20 mai 2019

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