Ico est l'une des deux perles du jeu vidéo offertes par Sony et Fumito Ueda. Un jeu qui a défrayé la chronique par sa majesté, son ambiance et sa poésie. J'aurai en fait peu de choses à dire, tellement ce jeu est simple et pur.
La trame tient en une ligne : enfermé dans un immense château parce qu'il est né avec des cornes, Ico va devoir en sortir, tout en aidant une mystérieuse jeune fille toute de blanc vêtue à faire de même. Voilà, il n'en faut pas plus pour être parachuté dans un monde complètement inconnu et immense, et duquel il faut s'échapper par tous les moyens. C'est le premier jeu à proposer un concept aussi hallucinant, mettant en scène un jeune garçon armé d'un simple bâton et une jeune fille mystérieuse et chétive qui ne parlent pas la même langue, mais qui ont besoin l'un de l'autre pour survivre. Le joueur est entraîné dans l'histoire et ne découvre la vérité que tard dans le jeu, et même dans Ico, il reste beaucoup d'obscurités...
L'autre point impressionnant est le gameplay. Il n'y a aucune barre de vie, magie, etc... aucune indication. L'immersion dans le jeu est absolue et l'on passe vite des heures à essayer de trouver son chemin, car c'est assez incroyable de constater qu'il n'y a pas de carte ! Ico se déplace avec aisance et vous êtes constamment en train de grimper aux murs, de sauter et d'activer divers mécanismes afin de progresser. Il ne faut pas non plus oublier Yorda (la jeune fille) à qui vous devez donner la main pour avancer, mais aussi aider pour les sauts difficiles et protéger des "ombres" du château qui veulent la reprendre. Pour ce qui est du combat, Ico possède un simple combo avec son bâton (qu'il peut troquer contre d'autres armes). C'est game over si Yorda est re-capturée ou si vous tombez dans le vide.
A cela s'ajoute des décors majestueux et une musique d'ambiance particulièrement efficace aux bons moments. Le château dans lequel vous évoluez est gigantesque, et il vous arrivera de vous perdre ou de repasser par des lieux déjà visités. A certains moments, on se laisse perdre juste pour admirer les paysages ou pour découvrir les quelques secrets du jeu. L'architecture est tout bonnement magistrale, ce qui plonge le joueur dans un monde ahurissant. Pour un passionné d'architecture comme moi, c'est un réel plaisir que d'évoluer dans ce monde. Vous visiterez tout, des caves aux tours, en passant par les geôles et les extérieures.
Ico est un jeu sacrément impressionnant. Soutenu par un gameplay plus que basique mais sublimé, le jeu dégage une ambiance et une poésie rare, voire inégalée dans le domaine. Seule la caméra est parfois un peu capricieuse, et le jeu est assez court si on trace sans s'arrêter. Même si certains joueurs ne seront pas réceptifs à cet univers, il faut tout de même se replacer dans le contexte de l'époque. Alors que GTA III lançait la mode des open world et que les aspects graphiques devenaient de plus en plus important, Ico est arrivé comme une grosse claque. Un rappel pour nous dire que le jeu vidéo, ce n'est pas seulement un loisir, c'est aussi un art.