Cette critique sera sans doute un peu courte, car il n'y a malheureusement pas grand-chose à dire… Je pourrais même presque résumer Kirby's Epic Yarn en un mot : DOMMAGE. Ce qui est dommage, c'est que Kirby's Epic Yarn dispose de sérieux atouts pour séduire, mais qui sont contrebalancés par un défaut très gênant, qui "ruine" l'expérience de jeu.
En premier lieu, citons l'esthétique singulière du jeu plutôt attractive, qui personnellement me fait un peu penser au Yoshi's Story de la N64 (qui, par une étonnante coincidence, a le même défaut, même si moins prononcé). L'environnement n'est pratiquement constitué que de laine, tout comme le bestiaire et Kirby lui-même, ce qui transcende même le plus anodin des décors, qui sont pour leur part fortement intéractifs (en tirant sur les espèces de languettes).
La panoplie de mouvements est également très bien fournie : Kirby peut de base choper les ennemis pour les transformer en billes de laine, et accessoirement les balancer sur d'autres opposants. Il peut aussi se transformer selon la situation : en voiture pour tracer la route, en poisson pour nager, en parachute pour contrôler la réception d'un saut, en poids pour écraser les monstres… Et puis, il y a ce que j'appellerais les mutations, qui interviennent ponctuellement dans certains niveaux, en buggy, en taupe ou encore en soucoupe volante, qui diversifient encore plus le gameplay…
Enfin, si on a un tant soit peu la fibre de la collectionnite aiguë et de la recherche du 100%, on peut chercher à récolter un maximum de perles, permettant de débloquer stages bonus et autres défis chronométrés, ou tout simplement de décorer son appartement virtuel… La durée de vie pourra(it) alors aisément flirter avec la quinzaine d'heures de jeu…
Sauf que… le jeu est tout simplement dénué de challenge. J'avais pas joué à un jeu offrant si peu de résistance depuis le jeu flash You Have To Burn The Rope, et encore, celui-ci avait été codé dans le but de dénoncer cette course à la simplification et l'assistanat permanent (son sous-titre étant on ne peut plus explicite). Dans Kirby's Epic Yarn, c'est simple, ON NE PEUT PAS MOURIR. Lorsque Kirby est touché, il perd les gemmes accumulées (comme Sonic avec ses anneaux). S'il n'en a plus lorsqu'il se fait retoucher... ben il ne se passe rien, on continue tranquillement de progresser dans le niveau, c'est limite si le jeu ne te balance pas un "bah, c'est pas grave, tu feras mieux la prochaine fois". L'intérêt fond alors comme neige au soleil...
Et surtout, qu'on ne me parle pas de soft destiné aux enfants ou autres trucs du genre, les trentenaires dont je fais partie ont grandi avec des jeux relativement ardus (SMB, Castlevania, Mega Man, Metroid…) et ça ne les a pas dégoûté du jeu vidéo, bien au contraire, car vaincre un jeu qui oppose un minimum de résistance apporte un sentiment de satisfaction, d'accomplissement, voire de fierté. Il y avait aussi la possibilité de proposer plusieurs niveaux de difficulté, pouvant contenter une large palette de joueurs…
Au final, si on peut féliciter le jeu d'avoir voulu se renouveler un minimum dans ses mécaniques, le manque de challenge général le dessert grandement. Certes, les jeux Kirby n'ont jamais été très durs, mais faut pas non plus nous prendre pour des paraplégiques. Je ne demande pas un retour aux années 80 (certains jeux étaient carrément infinissables), mais de trouver un juste milieu entre défi de l'extrême et foutage de gueule…