WOW effect !

« Life is strange » : mon gros coup de cœur vidéoludique en ce début 2015 !

Le jeu nous propulse dans la peau de Max, une étudiante effacée. Après une longue absence, elle revient dans sa ville natale, théâtre d’une mystérieuse disparition, pour mener des études en photographie. Max découvre un bahut aux personnalités colorées, parmi lesquelles Chloé, une amie d’enfance. Bientôt, notre jeune héroïne découvre un étonnant pouvoir : elle peut remonter brièvement le temps.

Croisement étonnant entre le cinéma et le jeu vidéo, « Life is strange » constitue une expérience singulière.
Si la possibilité de remonter le temps (qui n’est pas sans rappeler « L’effet papillon ») semble légèrement accessoire dans ce premier épisode, elle pourrait toutefois apporter son lot de surprises. Les choix ne peuvent être modifiés que dans le court laps de temps qui les suit. Autant bien les réfléchir car leurs conséquences ne sont pas toujours aussi immédiates et prévisibles qu’on pourrait le croire.

Mais bien plus que cette mécanique, c’est avant tout l’identité charmante du titre qui me séduit.
La caractérisation des personnages, tout d’abord. Si les protagonistes secondaires n’échappent pas aux éternels clichés de l’adolescence, du skateur tatoué au geek à lunettes, le tandem principal, Max et Chloé, est irrésistiblement accrocheur. Les deux amies d’enfance se retrouvent après une longue séparation. De l’eau a coulé sous les ponts. Avec elle ses nombreux mystères, ses innombrables zones d’ombre. Et ses grands changements. Les deux filles sont devenues radicalement différentes. De la fragile Max à la pugnace Chloé, voilà un duo que l’on a envie de suivre, de découvrir, d’accompagner dans la folle virée qui nous est proposée.
Assurément, le tandem est extrêmement prometteur.

L’ambiance universitaire qui baigne l’aventure n’échappe pas non plus aux clichés.

Et, pourtant, ça marche.

Ca marche parce que l’univers de « Life is strange » exhale un parfum irrésistiblement nostalgique, quelque chose de vaguement poétique. Cet univers ressemble à une belle boule ouatée, rassurante, familière. Mais aussi véritablement unique. Voilà pourquoi ça marche ! Parce que « Life is strange » trouve un équilibre entre cliché et originalité, entre familiarité et identité propre.

Une identité affirmée qui s’illustre en permanence.

Dans la narration, simple, paisible, mélancolique qui sait souvent se départir de vieilles mécaniques vidéoludiques astreignantes, comme les inutiles QTE.

Dans la musique, entraînante, enivrante, vraiment apaisante. Une déclaration d’amour aux oreilles !
Dans la réalisation graphique, atypique, portée par une direction artistique qui ne manque pas d’allure. La réalisation graphique prouve au passage qu’il n’est pas nécessaire de démultiplier les polygones pour créer un petit bijou.

Bref ! En un mot comme en mille, « Life is strange » fait partie de ces jeux trop rares qui relèvent un challenge si rarement atteint dans le jeu vidéo : créer une émotion authentique.

Incontournable, tout simplement ! Vivement la suite, en espérant qu'elle soit à la hauteur de l'enthousiasme immense que ce premier épisode a suscité en moi !