Cette boîte à out's ludique est sans fond...

... Mais est-ce un mal ?

Au sein de la multinationale japonaise Sony, se cachent, comme dans bien d'autres studios multiples et créatifs, des talents, des révolutionnaires, des gens qui veulent changer les choses. En 2008, le studio anglais de Media Molecule, qui avait encore une certaine indépendance, nous présentait Little Big Planet, un jeu « boîte à outs' » qui offrait pour commencer une vitrine de niveaux démontrant les diverses facettes et possibilités de son éditeur de niveaux colossal.

Little Big Planet, premier du nom, offrait déjà ce principe qui s'est généralisé depuis. Ce jeu communautaire, avec son logiciel de création de level design puissance mille, a fait le buzz à son époque... Il était ce que l'on pouvait nommer un jeu sans fin. Chaque jour, des gens créaient encore et encore, des niveaux... Souvent en s'inspirant d'univers connus (Star Wars, entre autre). Le défi semblait clair : « Comment, avec les outils de l'époque, puis-je rendre un tant soit peu cohérent l'univers que je veux transposer ? ». Pas facile quand Sackboy, la petite marionnette, aujourd'hui arrivé au rang de mascotte chez Sony, que l'on incarne est loin de renvoyer une image des plus sérieuses.

En parlant de sérieux, de façon générale, on voit directement l'angle pris par les créateurs. Si le monde proposé est une justification des rêvasseries de tout à chacun, il s'expose comme un bric-à-brac incommensurable de burlesques, de drôleries et d'humour appuyé. Le petit Sackboy peut toujours se déguiser. Ça ne sert toujours à que dalle mais c'est toujours marrant. Un sac en papier sur la tronche, des palmes aux pattes, un pinceau dans la main gauche, un gant en mousse style « baseball » dans la main droite, un paréo artisanal et des moustaches de vieux sage chinois : quand je vous dis que chez Media Molecule, ils sont complétement barrés !

Ce deuxième opus propose sensiblement le même genre d'expérience : l'accès à une sorte de besace d'imaginaire et de créations infinies (encore plus infinie qu'infinie, il fallait le faire). En plus de possibilités incroyables entraperçues dans un mode histoire plutôt conséquent – et d'une ingéniosité déconcertante - mais anecdotique comparé au reste du potentiel ludique du jeu : les accessoires mouvants (le Playstation Move, quoi) de Sony donne une profondeur et une variété encore plus riche. Ouiii, c'est possible. Ce dernier permet de rendre les différents mouvements encore plus naturels.

Alors le souci de LBP est toujours le même. Ce jeu gère magnifiquement bien la physique de la chose (même si les déplacements donnent plutôt l'impression d'être sur la Lune), les idées les plus folles sont presque réalisables : si avant, il vous était possible de créer une banane avec des antennes, vingt roues et un cri de chimpanzé en guise de klaxon, dans l'opus suivant, il s'agit surtout de conception complète des niveaux qui peuvent être générés au point de sortir presque d'une structure de jeu de plate-forme.... Il est ainsi possible de jouer au billard, de faire un Pacman rafistolé, de jouer à un FPS ou un pseudo-Space Invaders,... On est bien au-delà de tout ce qu'il était possible d'imaginer jusqu'alors.

Mais, merde quoi, comment même le geek le plus impliqué du monde peut-il s'investir autant dans un jeu à l'éditeur de création aussi riche ? Du coup, si vous êtes comme moi, vous faites le paresseux (de un, parce que vous avez d'autres jeux et bien d'autres activités à côté, de deux, parce que le talent de certains vous découragent assez rapidement). Du coup, chaque jour peut permettre de découvrir une nouvelle approche à laquelle on ne s'attendait pas. Ce qui est quand même fort appréciable, c'est l'appartenance de ce jeu qui a tout d'un jeu indépendant à la famille des grands... disons-le franchement, des jeux qui peuvent parfois paraître bien moins originaux (mais plaisant naturellement à un public plus large... un peu plus « mouton », voyez ?). LBP c'est de l'originalité, de l'audace et une apparence à contre-courant. Ce qui pourrait être reprochable à ce second opus est cet ersatz de foutue mise à jour du premier volet – visible et appréciable, c'est une certitude – qu'un jeu, tout nouveau, tout beau.
Gaeru83
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le 21 janv. 2012

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Gaël Barzin

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