Little Nightmares
7.2
Little Nightmares

Jeu de Tarsier Studios et Namco Bandai Games Inc. (2017PlayStation 4)

Le jeu qui réveillait vos peurs d’enfant

Depuis quelques années, les jeux indépendants créés de nombreuses surprises allant jusqu’à rivaliser avec les grosses licences. Broforce, Life is strange, Inside, Guns gore and cannoli, cette année, un petit nouveau a fait son entrée. Développé par les suédois de Tarsier Studios, Little Nightmares vous plonge dans un conte sinistre, un monde sombre et étrange exploitant vos peurs liées à votre enfance…


Fans de l’univers de Tim Burton : ce jeu est pour vous !


Dès son annonce puis ses premières images, Little Nightmares a extrait de nos têtes cette aura de mystère attisant la curiosité. Totalement différent de tous les jeux qu’on a pu voir jusque là. Univers sombre, glauque et malsain, un petit style Japonais additionné à une légère teinte de gothique, difficile pour les fans du grand Tim Burton ou du film Coraline (son héroïne en ciré jaune explorant un univers terrifiant) de voir que les créateurs de Little Nightmares se sont inspirés de ces derniers et donc, difficile de ne pas sauter sur le jeu dès sa sortie.


La direction artistique saute aux yeux, envoute et charme, tout comme cette bande son magistrale. Mélodies discrètes mais entêtantes, elles résonnent dans nos oreilles. Quoique son esthétisme en dise, Little Nightmares a son univers et son identité. Tout ne sera pas que contemplation où il se passera toujours quelque chose aussi bien au dessus de vous qu’au premier plan ou au fond. On est dans un jeu vidéo, on ne regarde pas un film. Néanmoins, ce jeu a tout du jeu interactif où tout s’anime devant nos yeux ébahis par tant de détails. La vulnérabilité de Six sera au centre de la mécanique de notre jeu.


Dans notre jeu, notre personnage évolue dans un monde déplaisant où l’on ne porte visiblement pas les enfants dans son cœur (référence au film La cité des enfants ?). Equipée seulement d’un briquet (sans aucun doute la métaphore de la petite « lueur d’espoir »), la petite fille devra se battre contre les choses monstrueuses qui l’entourent. Seulement, attention, au cours de l’aventure, des choses étranges en rapport avec elle vous seront montrés, créant un véritable choc, nous demandant qui est le plus monstrueux dans l’histoire. Little Nightmares : l’histoire la plus ambigüe et curieuse qu’on est plus voir.


Bienvenue dans l’Antre


Dans Little nightmares, vous vous déplacez librement dans un lieu immense ressemblant à une charmante maison de poupée géante. VOUS êtes la poupée. Prenant les commandes d’une enfant, tout a été pensé de sorte à ce que le joueur agisse comme un enfant agirait. Se glisser dans des endroits interdits, se sentir observer, vivre l’angoisse à l’idée de se retrouver seul dans le noir, apercevoir des ombres et entendre des bruits bizarres peu rassurants, découvrir des choses que les adultes ne voient pas, aller au-delà des apparences, être face à des êtres hostiles au visage et corps déformés, Little nightmares, une aventure à la fois magique et lugubre où vos rêves tourneront vite aux cauchemars et peurs que vous aviez étant enfant.


On reste constamment sur ses gardes, on court, on glisse, on faut usage de son intelligence et de son ingéniosité, on s’infiltre, on se cache, on escalade des tiroirs et autres meubles gigantesques, on s’accroche à des cordes/câbles/crochets, on fuit, jamais on affronte. En effet, la petite Six est beaucoup trop frêle pour combattre des ogres répugnants, grassouillets et cauchemardesques (saletés de consanguins !). D’ailleurs, tout au long de l’aventure, vous le ressentirez dans la prise en main et le gameplay. Vous êtes une souris dans un monde de géants.


Il n’y aura pas que ruses et fuites, quelques énigmes jamais trop difficiles permettront d’éviter la redondance. Rafraichissant. N’allez pas croire que ce jeu est une partie de santé. De décors en décors, de plateaux en plateaux, le danger est partout, changeant à chaque fois de visage et de lieu. D’une cuisine où votre appétit laissera vite place au dégout et à l’angoisse, d’un dortoir où dorment des enfants gardés par un être court sur pattes, aveugle, guidé uniquement par les bruits de vos petits pas sur le planché grinçant et ses bras démesurément grands à un hall élégant bien qu’affichant sur ses murs des portraits morbides, la noirceur est utilisée au premier degré.


Quand la peur séduit


Pas de dialogues, pas de scènes cinématiques. Où sommes-nous ? Qui sommes-nous ? Qui est cette Geisha masquée et quel lien a-t-elle avec nous ? Qui sont ses gnomes voulant nous aider ? Qui sont ses enfants à la destinée tragique retenus contre leur gré? Que ce passe-t-il dans ce mystérieux vaisseau ? Et qu'est ce que le cuistot fait mijoter dans sa marmite?! Les questions fusent puisqu’il n’y a ni dialogues, ni mentions des noms et présentations des personnages, encore moins de scènes cinématiques, seuls quelques éléments placés dans les décors nous mettent sur une piste (à moins que vous soyez curieux et que vous jetiez un coup d’œil sur le site officiel). Tout ça a pour conséquence de nous amener à établir des théories, des hypothèses par rapport à ce qu’il se passera au fil de cette aventure et la manière elle prendra fin.


Sans trop en dire d’un point de vue scénaristique, il y a plusieurs niveaux de lectures. Choix scénaristique original et intéressant. Little Nightmares n’est pas à mettre entre toutes les mains. Ames sensibles, s’abstenir. Toutes les règles et codes du film d’épouvante sont là. Seulement, pas de sang ni autre violence, encore moins de jumpscare (à moins que vous soyez un ou une grande sensible). Tout est suggéré, votre imagination et votre peur feront le reste. Pour ce qui est des points négatifs, on regrettera la durée de vie bien trop courte et frustrante (comptez 8heures), et ces quelques soucis de perspectives et autre changements de plans.


Difficile d’évaluer les distances entre les plateformes. On les rate en sautant, on court de traviole tombant dans le vide (parce que parfois, vous devez être rapide, enchainer phases furtives et fuites), on se fait chopper en faisant une erreur stupide (on ne sait pas ce qui nous arrive lorsqu’on atterrit dans les mains des ogres mais ça doit pas être beau à voir), oui, l’échec arrive souvent dans Little Nightmares, vous risquez de souvent recommencer certains passages. Cependant, ces légers défauts sont tout à fait pardonnables devant la beauté et l’originalité de ce jeu.


Un point très positif pour vous consoler de la courte durée de vie de Little Nightmares, un DLC divisé en trois chapitres intitulé « The secrets of the maw » se penchera sur une histoire parallèle à celle de Six, celle d’un jeune garçon lui aussi retenu dans le vaisseau et cherchant à s’en échapper. De quoi augmenter le plaisir, prolonger cette aventure appétissante. Pour 9,99euros, il serait dommage pour les fans de se priver.


Au final, troublant, mystérieux, séduisant, captivant, efficace, indécent, Little Nightmares où quand vous revivez vos pires cauchemars d’enfants en un seul jeu. Pur génie créatif, un chef d’œuvre vidéoludique.

Jay77
9
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur.

Créée

le 25 août 2017

Critique lue 252 fois

Jay77

Écrit par

Critique lue 252 fois

D'autres avis sur Little Nightmares

Little Nightmares
LoutrePerfide
8

Test: Little Nightmares, la cité de l'enfant perdu.

Développé par Tarsier Studios et publié par BANDAI NAMCO Entertainment, Little Nightmares est un jeu de plateforme puzzle qui joue sur nos peurs primaires et sur une ambiance pour le moins glauque...

le 28 avr. 2017

27 j'aime

97

Little Nightmares
Skritz
7

Inside en moins bien ?

Avant d'entrer dans le vif du sujet, difficile de passer à coté : Little Nightmare présente énormément de points communs avec Inside et on peut dire sans trop hésiter qu'il s'en est largement...

le 2 juin 2017

15 j'aime

Little Nightmares
Ritz
5

Quand Miyazaki rencontre Tim Burton

Critique garantie sans spoilers. Jeu terminé en ~8h. Jeu fait sur Nintendo Switch dans sa version "Complete Edition" (3 DLC inclus) Sur le papier et si on ne fie qu'à sa description, Little...

Par

le 12 nov. 2018

12 j'aime

1

Du même critique

Spider-Man: Far From Home
Jay77
4

Spiderman s’exporte en Europe

Même les super héros ont droit de prendre des vacances. Surtout après avoir vécu la pire des épreuves en affrontant Thanos. Suite direct d’Avengers Endgame, Spider-man Far From Home confronte son...

le 3 juil. 2019

15 j'aime

19

Aladdin
Jay77
7

Le prince Ali Ababwa fait peau neuve

Le diamant d'innocence, solitaire, acrobate, amateur de pommes, accompagné de son singe espiègle et le génie de la lampe, fait un retour évènement sur grand écran. Après avoir conquis le cœur des...

le 22 mai 2019

14 j'aime

5

Bird Box
Jay77
8

Fermez les yeux…enfin sauf pour regarder ce film

Le chat noir collant aux basques de Sandra Bullock dans Gravity, ne l'a finalement pas quitté. Cinq ans après en avoir bavé dans l'espace, Netflix plonge Sandra Bullock en plein cœur d'un survival...

le 27 déc. 2018

14 j'aime