Mass Effect 2 par Memento
De l'exaltante première aventure de Shepard résultait la frustration de ne pas avoir pu découvrir plus en avant chacune des races de l'espace concilien. Le codex fourmillait d'éléments mais qui nous pendaient au nez, incapable de les corroborer de vive voix. Alors, dès le début de l'aventure, nous est vendu un melting-pot comme on osait à peine en rêver : Butariens, Krogans, Galariens, et que sais-je encore : ils sont tous au rendez-vous, accompagnés de nouvelles races. Les premières sonorités se font grisantes tandis que l'on replonge dans cet univers si particulier qu'est celui de Mass Effect.
Le début de l'aventure, d'abord haletant, prend directement suite à la fin des évènements de Mass Effect 1. De la même manière que dans ce dernier, le scénario tisse peu à peu la finalité de l'intrigue, tout en soulevant de vives interrogations au sein de l'équipage, évoquant parfois à mi-mots des craintes de circonstance. Cela est de mise par l'aspect parfois dérangeant des ennemis et leur mode de fonctionnement, et participe a conforter l'atmosphère que j'évoquais plus tôt. Toutefois, malgré un scénario maitrisé de bout en bout, l'intrigue principale est assez brève et les révélations manquent parfois d'impact : il m'est arrivé de constater que l'une ou l'autre des révélations n'avaient que peu d'emprise sur les différents personnages. Si la surprise et la découverte sont de mise, donc, Mass Effect 2 reste à cet égard un pont entre le début et la fin : toujours passionnant, mais un peu moins. Quoi qu'il en soit, cet épisode, bien que partiellement sabordé par un aspect social fortement mis en avant (et sur lequel je reviendrai plus après) permet de découvrir de nouveaux éléments primordiaux qu'ils convient de replacer dans la trilogie Mass Effect. Le codex, une nouvelle fois, nous plonge plus en avant dans l'incroyable univers tissé par Bioware : histoire, anecdotes et personnages nous permettent de mieux en saisir la portée. Attention toutefois, le texte se heurte visiblement à des questions de lisibilité en ce qui concerne la version Xbox 360, problème dont Bioware a d'ores et déjà annoncé qu'il ne serait pas patché.
Il est quelque chose d'acquis et qui tend à m'irriter passablement : cloisonner la catégorie des RPG comme répondant à des critères extrêmement rigides tels que moult compétences et objets à débloquer. Et si je disais que les changements qu'apporte ici Mass Effect 2 font du bien ? Que Mass Effect 2 est tout autant un RPG que le premier, sinon meilleur ? Au gré de mécaniques de jeu un peu plus prévisibles (pourcentage d'avancement des nébuleuses et des systèmes, objets systématiquement signalés à l'écran) et de quelques bugs mineurs, la nouvelle production de Bioware est devenue plus intuitive sans avoir sacrifié ce qui faisait le cœur du premier épisode : la densité de son univers. Mass Effect n'a absolument rien perdu de sa superbe et se condense ici à son meilleur en nous permettant une nouvelle fois de jouer un rôle humain au devant de l'immensité de l'univers. Est-ce que vous aimiez avoir un inventaire remplis à ras-bord dans le premier ? Moi, non. Mass Effect 2 est la suite tant attendue, de celle qu'on voit rarement, mais qui s'adressera en priorité aux personnes ayant fait le premier, tant il en est perclus de références. Ceux qui n'en font pas partie y trouveront tout de même un jeu exceptionnel qu'il convient de ne rater sous aucun prétexte.