Au début, on se dit que c'est pas possible, les graphismes propres, l'ambiance lisse du complexe, l'armure de Samus, son animation, les cinématiques sur une fille pas comme les autres... tout ça sent le 8/10.
Malheureusement, le jeu peut sembler trop long au regard du nombre événements qui s'y déroulent, en nombre très succinct et en importance très discutable. On passe son temps à aller d'une pièce à une autre, avec bien souvent un mini-boss ou boss particulier à battre, on va d'une pièce de sauvegarde à une autre, et cela sans fin, sans fin... à certains moments (après un boss généralement), on a enfin terminé sa mission secondaire (qui est le scénario principal) d'exploration de telle ou telle zone à la con du complexe, mais le chef plutôt casse-couilles (qui bride l'équipement de Samus volontairement, mais oui bien sûr) nous réassigne illico à un objectif des plus plan-plan. (gagné, explorer une zone, avec des suites de salles et finalement de salles de sauvegardes qui s'enchaînent sans fin, sans fin...)
Il n'y a même aucun charme à découvrir les nouveaux lieux, tant ceux-ci sont basiques. (pas d'architecture, juste des pseudo pans de planète style Metroid Prime (confinés et cubiques donc) qui sont "superposés" au complexe, ne me demandez pas comment j'ai rien compris... puis le classicus monde de la lave etc...)
Pour ce qui est des combats (ce qui reste du jeu, donc), ils sont très dynamiques et sympathiques, donnant un peu ce qu'une vraie Samus ferait contre des monstres envahissants, au contraire des épisodes 8-16 bits et même des Prime, où tout est très basique et plan-plan. Bref, ils donnent au jeu une classe indéniable, mis avec les graphismes, les animations et les sensations de tir très présentes.
Point positif : la difficulté est progressive, on découvre de nouveaux monstres régulièrement et en nombre de plus en plus grand, ce qui jalonne tout de même l'aventure un minimum, ouf !
Pour conclure, le scénario entrave rudement le libre arbitre du joueur, devant sans cesse suivre des couloirs sous les ordres d'un supérieur, ce qui rompt avec la tradition de la série, et pas pour le meilleur : le jeu peu sembler long et monotone. C'est sans compter sur les combats pêchus et à difficulté progressive.
En fait, tout se mettra en place après de longues heures de jeu, avec un scénario qui avance enfin, des boss d'anthologie et une liberté rendue, histoire d'aller à la recherche des bonus pour rendre Samus invincible ; d'ailleurs vers la fin du jeu l'accumulation de fonctions débloquées (les fonctions s'accumulent oui, pas besoin de switcher entre l'une et l'autre, ce qui est bien mieux au final) rend Samus très forte et témoigne enfin de ce qu'une technologie du futur pourrait faire avec un super-soldat. C'est très appréciable, et pour la première fois dans un Metroid 3D on retrouvera les fonctions d'armure de Super Metroid, ce qui est très seyant.
Hélas, on fait la première dizaine d'heure complètement à l'aveuglette, ce qui, comme dit plus haut, peut manquer d'accrocher le joueur complètement, sinon l'ennuyer définitivement. De plus, la recherche des bonus au fur et à mesure du déblocage des fonctions de Samus peut sembler totalement vide, vu qu'on ne fait que se balader dans les divers pans déjà parcourus, et ceux-ci sont plutôt longs. Une fonction de téléportation ou une façon d'aller directement aux points intéressants (sans les rendre évidents pour autant, par exemple en mémorisant le fait de locker un objet requérant une fonction indisponible) aurait été la bienvenue.
Dans les dix premières heures, il y a la difficulté croissante qui peut limiter les dégâts, et dans la partie recherche il y a le plaisir de manipuler l'héroïne au mieux de sa forme, même s'il aurait mieux fallu nous donner plus de conscience dans les dix premières heures, et faire en sorte que la recherche de bonus soit moins vide. (encore qu'elle soit facultative, c'est plutôt une obsession de ma part en fait)
Sans ces défauts, le jeu aurait valu facilement 10, vu la classe infinie de Samus en armure (et même sans, un peu trop de seins peut-être pour être tout à fait crédible), des combats dynamiques, des fonctions de l'armure toujours délicieusement retranscrites, et des combats d'anthologie qui suivent les dix premières heures. Ce sera donc "seulement" un 8, gros coup de cœur, mais qui s'est en fait révélé seulement au tout début et vers la fin.