"Test your might !", "Come over here !", "Flawless Victory !", "Fatality !". Les mots prononcés par cette voix grave nous est si familière. Associés à la licence Mortal Kombat, elle est pour de nombreux joueurs associées à un style de jeu de combat nouveau et innovant, voire polémique, pour l'époque. Street Fighter 2 avait enclenché la révolution du jeu de combat 2D dans son gameplay, parvenant à en faire un style de jeu exigeant, précis, motivant et, bien entendu, amusant. A l'époque porté par Akklaim, Mortal Kombat initie un autre double virage : celui de la technologie graphique - diversement apprécié - et celui de la violence affichée et assumée. En effet, Mortal Kombat est la licence des gerbes de sang et de la mise à mort de l'advsersaire. C'est la naissance des fameuses Fatalités. Après un deuxième épisode au summum de la qualité de la série puis un troisième épisode plus moyen sur consoles 16-Bits, la série n'a fait que s'orienter vers les méandres de la médiocrité, ne sachant renouveler son gameplay. Le neuvième épisode de la série, simplement intitulé "Mortal Kombat", marque le retour de la série dans les sphères de la qualité en s'inspirant grandement des premiers épisodes de la licence, celles de la grande époque.
En effet, après des expériences généralement peu concluantes dans le domaine de la 3D, MK se la joue à la Street Fighter 4, c'est à dire un moteur graphique et technique 3D, permettant notamment de nombreux effets de mise en scène, au service d'un gameplay très clairement orienté 2D. Et c'est tant mieux. Car on retrouver, en plus abouti, tout ce qui faisait le charme de cette licence sur Super Nintendo notamment.
Jouer à Mortal Kombat est très différent d'une partie de Street Fighter, de King of Fighters ou plus récemment de BlazBlue. On ne joue pas ici dans la même court. Le gameplay de Mortal Kombat est un peu moins exigeant, moins varié également. Pas forcément moins bien, mais surtout moins orienté vers les élites du jeu de baston qui clameront, comme c'est leur habitude, à l'hérésie en matière de système de jeu. Celui-ci est un poil moins précis que celui d'un SF, les coups sortent plus naturellement, les coups spéciaux sont moins ciblés. Bénéficiant d'une marge d'erreur plus importantes, les combos s'enchaînent assez facilement, et seuls les combos plus complexes et les très intrusifs Juggle nécessiteront un peu de travail avant d'être sortis du premier coup.
Au final, sans chercher à tutoyer l'excellence et la précision que recherchent de nombreux titres de combat 2D, Mortal Kombat nous offre une expérience de jeu agréable et original, ne dénigrant pas totalement la technique mais assez ouverte à tous les joueurs.
Mais ce qui fait la force de cet épisode, c'est le coté "Reboot" - le terme est à la mode - de la licence. On retrouve ici avec un plaisir non dissimulé les personnages qui ont fait la renommée de la série. Bien entendu, Scorpion et Sub-Zero sont déjà sur la jaquette, mais c'est également Sonya, Rayden, le casse-burnes Johnny Cage, les droids Sektor et Cyrax ou encore les personnages cachés des premiers opus Reptile ou Noob Saibot qui viendront enrichir un rooster convainquant. Et dans un jeu comme MK, il est difficile de dire si celui-ci st équilibré. A titre personnel, j'ai l'impression qu'il l'est plutot, n'ayant pas encore rencontré de joueur présentant un avantage majeur sur un perso.
Mais au-delà du rooster, c'est tout le contenu franchisé MK que l'on prendra plaisir à retrouver dans cet opus. Et contenu, il y a ... en grande quantité. Le joueur solo aura ainsi beaucoup de matos à se mettre sous la dent en vue d'enchaîner les fatalités sur ses adversaires, que ce soit à travers les ascensions classiques, mais à un ou deux persos ou les autres modes de jeu propres à ce 9ème épisode. Le premier de ces modes est la Tour des Défis, qui vous proposera, comme son nom l'indique, de participer à tout un tas (300 !) d'épreuves vous permettant notamment de jouer avec l'intégralité des personnages du jeu. Personnellement, c'est surtout le deuxième mode de jeu original qui a particulièrement attiré mon attention : le mode Histoire.
Long et riche, celui-ci retrace, sous la forme de cut-scenes et de moults combats divisés en chapitre, toute l'histoire des trois premiers épisodes de la série. Alors ok, c'est pas du grand scénario et surtout les doublages français font très très mal, mais j'ai pris un plaisir non dissimulé à parcourir cette mythologie de série B si caractéristique de la série Mortal Kombat.
Bien entendu, chaque match disputé en solo vous permettra de récolter des petites médailles (ou des pièces, en fait c'est pas très très clair ...) que vous pourrez ensuite utiliser dans la Krypte pour débloquer pléthore de contenu caché (des artworks notamment), de nouveaux costumes pour vos personnages ou encore les indipensables fatalités.
Et l'univers MK est bien là. On retrouve les lieux phares du début de la série : le pont au-dessous duquel se cachait Reptile dans le premier épisode, la piscine d'acide du 2ème opus ou encore la sempiternelle forêt vivante et ses arbres qui gémissent. MK, c'est une faille dimensionnelle entre le 1er et le second degrés qui permet de véritablement apprécier tout cet univers construit autour de la saga !
Bien entendu, les combats en ligne sont également de la partie, même si je dois avouer que je n'ai pas été pleinement convaincu par cet aspect du jeu. Déjà, mon achat du jeu a correspondu avec le plantage du PSN, mais au-delà de ça je trouve les menus d'accès à la partie en ligne pas tout à fait instinctifs, le fameux mode Roi de la Colline n'est pas très accessible et il y a quelques bugs de connexion ... Peut-être un point un peu faiblard qui sera amélioré avec un prochain patch du jeu ...
Mais mis à part ce pan, Warner Bros est merveilleusement parvenu à donner un nouveau souffle à la série Mortal Kombat. Rien que pour cela, les joueurs que nous sommes, viscéralement - et le terme est bien choisi - attachés à cette licence, ne peuvent qu'applaudir des deux mains. Mortal Kombat 9 est définitivement un des meilleurs épisodes de la série, faisant pour moi jeu égal, à une vingtaine d'années d'intervalle, avec la qualité du 2ème épisode. Contrairement à un Street Fighter, MK est avant tout une mythologie et un univers sanglant et violent, au service d'un jeu fluide et agréable à jouer. Pas forcément toujours exigeant, mais définitivement jouissif. Et quelle richesse pour un jeu de combat 2D ...
