Poussiéreux

Ca doit être le destin, fin 2020, j'ai rejoué à "Pharaon", un des jeux de mon enfance et découvert sur le tard "Zeus", j'avais adoré me replonger dans ces city-builders et là : Nebuchadnezzar !

Si vous êtes comme moi, tout de suite vous vous dites : "C'est le nom du vaisseau dans Matrix !". Mais si vous avez un peu plus de culture que moi vous comprendrez qu'après l'Egypte et la Grèce, on ira en Mésopotamie guidé par Gilgamesh lui-même.

Et là au lancement du jeu, c'est le drame ! En effet si le jeu est réalisé par Nepos Games, un petit studio localisé à Prague, c'est quand même pas très beau. Si on met devant un néophyte une capture d'écran de Pharaon, de Zeus et de Nebuchadnezzar, il sera incapable de déterminer, lequel des 3 est sortie en 2021. Pour toutes les personnes qui espéraient un retour de ces city-builders à l'ancienne, c'est décevant de ne pas voir un Pharaon-like moderne mais une simple itération de ces anciens jeux cultes.

Vous l'avez compris, les vieux de la vielle ne seront pas dépaysés, les mécaniques sont les mêmes : Vous avez des objectifs de population et autres à atteindre, vous devez apporter les ressources demandées par vos concitoyens pour améliorer leurs habitations et construire des monuments. Face à un jeu si fidèle à ses modèles, toutes les légères différences sautent aux yeux !

La première c'est l'absence totale des casernes de pompiers et d'architecte ... et c'était bien LA chose qu'il fallait changer, il s'agissait du point de frustration le plus grand de Pharaon, la ville passait son temps à bruler ou à s'effondrer alors tant mieux ! Mais d'autres absences se font sentir :
En effet, il n'y a pas d'armée, il n'y a pas de religion (je préfère pas de religion du tout qu'une religion à la Pharaon mais quand même), et pas de système d'imposition et de salaires à reverser. Le jeu perd quand même en richesse, et il s'agit d'un genre de jeu assez répétitif où tu fais les mêmes choses à chaque mission alors c'est vraiment dommageable.

Le jeu n'en est pas plus simple pour autant : tout un système de micro-gestion a été implanté. On va créer des marchés qui distribueront les marchandises et c'est manuellement que l'on va tracer le trajet des distributions pour chaque ressource (même si on peut copier-coller les trajets dans un même marché.) Alors si c'était une option cela serait assez sympathique pour vraiment voir concrètement cet élément et l'optimiser mais on passe notre temps à créer des trajets pour le puit, le marché, l'administration et on doit changer les trajets à chaque fois qu'on va rajouter une rangée de maison ou qu'on modifie la disposition des routes. Pis encore, pour acheminer des ressources produites dans un coin de notre ville, il faudra créer un Caravansérail, qui amènera les ressources d'un entrepôt à un autre, et évidement on fait le tracé nous même.

On commencera à se rendre compte un peu mieux à chaque mission que Nebuchadnezzar est avant tout un jeu où on doit optimiser l'espace disponible. Les cartes sont petites, beaucoup de micro-gestion, beaucoup de bâtiments nécessaire pour le transport de marchandise, de grands monuments, et la pollution et l'attrait à prendre en compte.
Et si le jeu est plus facile niveau finance que ces prédécesseurs, réussir à réaliser les objectifs de Prestige sera un défi de plus en plus important.

Nebuchadnezzar n'est bien sûr pas un mauvais jeu, il fera plaisir aux nostalgiques mais ce n'est pas le jeu providentiel que nous attendions, ce sera au moins un bon moment.