NFS sur un nouveau départ ?

Pour être honnête, quand un jeu sort, je regarde souvent les critiques de gens familiers avec la série. Là, je n'ai rien fait d'autre que regarder des vidéos et acheter le jeu un mois après sa sortie, et quand je vois maintenant d'autres critiques, je suis un peu déboussolé. Certes, Payback n'est pas LE jeu de courses ou même LE Need For Speed qui fait renaître la série de ses cendres, et ses emprunts douteux à Forza Horizon et The Crew, son système Freemium ou encore celui de loot totalement pété font tâche, mais je pense que, pour la première fois en plusieurs années, la série prend un bon tournant. Je m'explique.

Un des gros arguments de vente de Payback est son scénario, plus creusé que dans NFS 2015, ou encore Most Wanted 2012 (qui n'en avait pas du tout, couplé à un système de progression très atypique qui ne donnaient au jeu quasiment aucun intérêt - souvenez vous de ça j'y reviendrai), un peu orienté Fast and Furious.

C'est cliché : un crew, constitué d'un jeune homme blanc et talenteux (jamais fait auparavant !), de son accolyte noir au grand coeur (jamais fait auparavant !), leur amie super vénère blanche garçon manqué (jamais fait auparavant !), qui se font trahir par une vague conaissance qui travaille pour une méchante organisation qui veut contrôler toute la ville (jamais fait auparavant !), et qui prennent leur revanche (jamais fait auparavant !) à l'issue d'une course monumentale qui rénuit tout les meilleurs pilotes du pays (vous avez la blague, c'est bon). C'est cheesy as fuck, le doublage est monumentalement insupportable, l'histoire ne sert pas vu que c'est un jeu de courses, et pourtant. C'était plus ou moins la recette des anciens Need For Speed, qui d'ailleurs ont plutôt mal vieilli, et c'est cringy, mais au final, les persos, bien que caricaturaux et parfois insupportables, entretiennent un peu cette flamme qui empêchent d'aller vendre le jeu au bout de 2 heures.

Niveau gameplay pur : comme déjà dit, le système de loot et de gain est vraiment trop facile, on gagne trop en trop peu de temps. Ceci dit un des principaux reproches à NFS 2015 c'est qu'il fallait farmer comme un porc pendant des heures pour obtenir une voiture moyenne.

Au niveau du système Freemium : on aime ou on aime pas, reste que la réalité c'est que ça existe et oui 80% des jeux l'intègrent aujourd'hui, et à part quelques exceptions parmi les jeux AAA (Battlefront 2 c'est toi que je vise), ça reste assez bien intégré et pas envahissant, on peut progresser à peine plus lentement qu'on joueur qui verse son argent. Payback fait partie de ces jeux, malgré son statut de "AAA" (qui ne l'est plus vraiment car la série est tombée dans l'oubli depuis quelques années).

La customisation visuelle, pierre angulaire des NFS, reprend le même système que celui de NFS 2015, avec plus de pièces et d'options de combinaisons, vraiment trop limitées dans le précédent opus. "Ah ce pare-chocs là est pas mal, ah oui mais je peux pas l'installer avec mon aile actuelle, tant pis je vais la changer, ah mais ça rend trop moche avec mon bas de caisse", etc, etc, etc.

Le gros morceau, c'est surtout au niveau de l'handling des bousins : et c'est franchement pas trop crade.
Most Wanted 2005 et Carbon ? "Parfait." ProStreet et Undercover ? "Insupportable, les bagnoles sont faites en fibre de carbone ou quoi ?" Shift 1 et 2 ? "Ah trop dur." Hot Pursuit 2010 ? "Ca va mais c'est trop lourd et ça encourage le drift de noob." The Run ? "Q U O I" Most Wanted 2012 ? "Autant rejouer à Burnout Paradise." Rivals ? "Horrible." 2015 ? "Des tanks sur une patinoire." Payback ?
Les voitures ont un feel lourd, comme des vraies bagnoles, pas comme des buggys qui driftent et qui sautent quoi. D'ailleurs, paranthèse sur l'offroading : c'est très limité au niveau des zones et c'est plutôt anecdotique, mais le peu qu'on y a droit, c'est fun.
La physique n'est pas au top, c'est vrai, mais grandement améliorée depuis NFS 2015. On ne se crashe plus sans raison, et, E N F I N, on peut désactiver ces foutues crashcams qui s'activaient pour tout et n'importe quoi, même quand on pouvait se rattraper sur un choc. Les caméras de destructions, toujours tirées de Burnout Paradise, sont pluôt bien foutues et ne foutent pas systématiquement la voiture du joueur dans le décor. Ca arrive, mais pas intempestivement.
Mais, malheureusement, toujours cette tendance actuelle à faire préférer au joueur le drift "paske ses stylayyyyyy" au grip, et ça donne ce vieux phénomène de "drifte et ta voiture gagne de la vitesse, prends un virage normalement et perds 5 places dans le classement". Je veux bien que ça soit arcade et que en soit, le réalisme, on s'en branle (réellement, si vous voulez jouer à un jeu qui respecte les lois de la physique réelle, jouez à GT ou Forza, ou même, sortez dehors et démarrez votre magnifique 206 HDi), mais clairement, abusez pas.

Donc voilà, c'est plus ou moins tout. J'ai essayé de juger le jeu en tant qu'ancien gros amateur de la série mais aussi en temps que consommateur critique lambda. Je pense sincèrement que c'est un bon jeu, mais go l'acheter à 30-40 balles en occasion, c'est ce qu'il vaut.

PS : Ah oui, j'oubliais les références aux anciens épisodes et le fanbaiting constant. Dans un jeu de courses, ouais. Mais ça passe.