A l’heure où les blockbusters du jeu vidéo sont devenus très codifiés, Nier automata débarque, un peu en ovni, et nous rappelle la définition du médium et comment il devrait être réalisé. Nier automata, c’est ce genre de jeu que tu ne peux plus décrocher passé un certain point et que tu n’oublieras pas de sitôt une fois terminé. Nier automata nous rappelle que le jeu vidéo peut être un chef-d’œuvre abouti, qu’il peut avoir une âme. Nier automata n’est justement pas qu’un simple jeu.


Il est la suite de l’une des fins du premier Nier, que personnellement je ne connaissais pas du tout auparavant (le jeu avait fait un flop en son temps en France…). Mais je ne regrette pas d’avoir visionné l’histoire du jeu en entier (trouvable sur youtube en VOST) avant de m’attaquer à nier automata. Ceci m’a permis de mieux saisir le scénario du jeu, sans quoi il pourra paraître encore plus mindfuck. Il n’est cependant pas absolument nécessaire d’avoir fait son prédécesseur pour saisir son propos, mais ça aide. Ce jeu est également une suite à la série des drakengard, mais comme je ne les connais pas, je n’irais pas plus loin.
Ce jeu conte l’histoire d’un groupe d’androïdes luttant pour l’humanité. Les hommes ont perdu la terre face aux envahisseurs extraterrestres et leurs innombrables machines, et se sont repliés sur la lune. Depuis une base de fortune, ils lancent des offensives par le biais des androïdes, qui ont pour seule raison d’exister de servir leurs créateurs en éradiquant les machines. Le joueur commence par incarner l’androïde 2B.
Puisse Yoko Taro me pardonner d’avoir compressé le scénario d’introduction du jeu aussi sauvagement, mais je ne voudrais pas spoiler.


-----Gameplay-----
Nier automata possède un gameplay bien huilé. Ceci s’explique du fait que cet aspect du jeu ait été confié au studio Platinium Games, ténor du genre. Les combats sont très dynamiques, et propose au joueur une palette d’actions relativement simple, mais efficace. Les combos sont toutefois assez limités pour un beat them all, mais la qualité folle des animations et la variété des armes suffisent à ce que la répétitivité des combats ne devienne pas ennuyeuse. Un pod accompagne constamment le joueur, qui permettra lui aussi de varier les plaisirs au combat. Il faudra toutefois noter que contrairement aux habitudes dans le monde du jeu vidéo, Nier automata ne possède pas de phase expliquant tous les mouvements possibles (il explique toutefois les mouvements de base), ce sera donc au joueur de les trouver.


-----Graphismes-----
C’est…. Pas bien beau, hélas. Du moins, on est en droit d’en attendre mieux. C’est-à-dire que graphiquement, on a plus l’impression d’être face à un jeu de la génération ps360 plutôt que de la génération actuelle. Le manque de budget explique toutefois ce manque, et la direction artistique reste malgré tout appréciable. On a droit à des décors assez variés, mais je m’étonne que la palette de couleurs soit aussi dé-saturé en règle générale. Alors certes, ça va dans le sens de ce que le jeu veut raconter, mais à mon sens c’est un peu exagéré.
A noter (et c’est vraiment triste) que le jeu est très mal optimisé sur PC. Et Square Enix n’as visiblement aucune envie de patcher leur portage complètement bâclé. Si comme moi votre config est modeste, veillez à télécharger le mod FAR créé par la communauté des joueurs et qui règle bon nombre de problèmes et optimise la stabilité du jeu. Heureusement qu’ils sont là, vraiment.


-----Bande sonore-----
C’est simple : j’avais écouté plusieurs fois toute la BO du jeu avant même d’y avoir joué. Je pense que la musique de nier automata a mis tout le monde d’accord : nous avons là l’une des meilleures compo musicale de l’histoire du jeu vidéo. Que ce soit pour soutenir les moments épiques, les phases contemplatives, les moments pour nous faire chialer (et il y en a un paquet), la musique sers l’ambiance avec une justesse incroyable. On appréciera également certains combats de boss qui proposent une bande sonore qui se calque sur les attaques de celui-ci, ce qui rend ces phases encore plus captivantes qu’elles ne l’étaient déjà.
A savoir que les langues chantées n’existent pas, et que ce sont simplement des arrangements de sonorités de langues bien réelles. Ça peut paraître étrange dit comme ça, mais personnellement je n’y ai vu que du feu jusqu’au moment où des mots français étaient mixés. Comme quoi, en disant n’importe ça peut parfois marcher….


Mais le cœur du jeu, c’est son écriture. Profonde, juste, maîtrisée, (très) sombre mais réaliste. Je suis le genre de personne qui ne pleure jamais, et j’ai perdu le compte en années depuis la dernière fois que ça m’est arrivé. Mais ce jeu…. Il était à deux doigts d’y arriver.
Certitudes brisées, révélations plus dures les unes que les autres, twists plots qui s’enchaînent… Difficile d’anticiper le scénario, mais nier automata ne cesse de surprendre. Il faudra compter une bonne vingtaine d’heures pour faire toute la trame principale, mais asser facilement plus de temps si l’on fait des quêtes secondaires, (dont l’intérêt est toutefois asser variable).
Difficile d’aller plus en avant dans le scénario sans spoiler, ce qui m’oblige à rester à la surface de cette merveille. A noter que le jeu s’articule de manière atypique, avec 26 fins possibles. Mais ce serait une grande erreur que de s’arrêter à la première fin du jeu. Vraiment. Elle représente plutôt une introduction à l’univers, en fait.


Nier automata assume pleinement son statut de jeu vidéo, et s’en sert pour démontrer avec brio comment en faire un chef-d’œuvre.
Mais qu’on se le dise : ce jeu ne plaira pas à tout le monde. Ce jeu demande du temps pour être apprécié et pour être compris, et demandera de l’ouverture d’esprit. De plus, certains aspects typiquement japonais n’aideront pas l’entrée en matière de nous autre européens. Mais si vous vous intéressez un minimum à ce qui fait de nous des humains, notre rapport à la mémoire, l’intelligence artificielle ou de manière plus générale à la philosophie, vous serez servis.

laumavato
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le 7 juil. 2017

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