NieR: Automata
8.1
NieR: Automata

Jeu de Platinum Games, Yoko Taro et Square Enix (2017PlayStation 4)

Passé trop inaperçu malgré sa personnalité bien trempée, NieR, suite d'une des fins alternatives de son ancêtre Drakengard, sorti en 2010 sur PS3 et Xbox 360 et développé par le studio Cavia, s'est finalement révélé être un titre clivant. Encensé par certains, de par son univers original éthéré, mature et violent, son parti-pris esthétique et sa bande son des Grands Soirs, le jeu est toutefois considéré comme une sombre bouse pour d'autres, à cause de ses tares techniques flagrantes, sa redondance et ses maladresses. Malgré le succès d'estime auprès de la presse spécialisée et des joueurs les plus chevronnés, le succès commercial ne fut pas vraiment au rendez-vous. Toutefois, cela ne découragea pas Square Enix, qui mit en chantier une suite et confia le développement du bébé au désormais renommé studio Platinum Games, géniteur, entre autres, d'un certain Vanquish ou d'autres petit jeux comme Bayonetta. Et ça, sur le papier, ça envoie.


"J'ai vu tant de choses..."
Suite à l'invasion d'une armée de machines envoyée par une énigmatique race alien, l'Humanité fut contrainte de s'exiler sur la Lune pour survivre, laissant la planète bleue aux mains de l'envahisseur mécanique. Pour reprendre notre Terre bien-aimée aux griffes des machines, le projet YoRHa, consistant en la création d'androïdes de combat aux ordres du Conseil de l'Humanité, fut créé. L'histoire débute des milliers d'années plus tard, en l'an 11945, alors que 2B, notre protagoniste et androïde de combat de l'unité YoRHa, est envoyée en expédition punitive sur une usine de fabrication de machines. Rapidement secondée par 9S, une unité de reconnaissance moins fiable en combat que sa comparse, mais disposant de capacités de piratage qui s'avèreront bien utiles, le binôme se retrouvera ballotté par les évènements, découvrant petit à petit que la réalité de la guerre contre les machines n'est pas forcément telle qu'ils l'avaient imaginée.


"I  make weird games for weird people"
Dès les premières minutes de son introduction, ce qui frappe dans le titre de Platinum Games est sa schizophrénie. Variations et fusions de gameplay sont au cœur de l'expérience et le jeu n'hésitera à aucun moment à se grimer en Shoot Them Up, Plateformer 2D (ou 2.5D) ou encore Twin Stick Shooter. Cette volonté de maintenir l'attention du joueur tout en le sortant continuellement de sa zone de confort était déjà une marque de fabrique du premier NieR, mais le délire est ici poussé encore plus loin, sans pour autant ressembler à un vieux slip en patchwork. Ici, pas de coutures qui grattent l'entrejambe, toutes les pièces sont cousues précautionneusement pour éviter d'irriter les parties les plus fragiles et même si quelques petits accrocs (notamment au niveau de la caméra) restent à déplorer, dans la grande majorité des cas cet aspect de NieR Automata est parfaitement maîtrisé.


Le plus gros du titre, toutefois, est présenté sous une forme classique de Beat Them All moderne, Platinum Games oblige. Premier constat, 2B est d'une vélocité rare et répond au doigt et à l'œil. Cette impression se trouve renforcée par des animations ultra-souples et détaillées, au point de parfois perdre de vue le déroulement des combats pour admirer, le temps de quelques secondes, la grâce et la violence félines de notre héroïne d'acier. Concrètement, et surtout lorsqu'on a connu les approximations de son ancêtre sur ce sujet, ce dépoussiérage fortement inspiré d'un Bayonetta-Light envoie son petit coup de latte dans les valseuses et vient dynamiter la formule initiale. Malgré tout, difficile d'occulter un léger manque de profondeur, une certaine redondance et un déficit en challenge, les esquives étant très permissives et les combos, finalement assez peu variés (malgré la présence de quatre catégories d'armes et de manipulations "cachées" permettant d'élargir le champ des possibles). Mais le système fait plutôt bien le job et se jeter dans la mêlée à boulons perdus se révèle bien souvent jubilatoire. Ajoutez-y  quelques éléments typés RPG, un forgeron pour améliorer ses armes (autant en matière de dégâts que de longueur d'enchaînements) et d'un système de puces à équiper, permettant de personnaliser l'expérience à la carte en modifiant les statistiques de votre personnage, conférant des bonus passifs, voire même en ajoutant ou en retirant des éléments de l'interface et vous obtenez un résultat solide à défaut d'atteindre le niveau des ténors du genre.


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TeamFwiw
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le 7 juil. 2019

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