No Man's Sky
5.7
No Man's Sky

Jeu de Hello Games (2016PlayStation 4)

The Sky Is The Limit :


"Vers l'infini et l’au-delà ", la fameuse réplique de Buzz l’éclaire résume parfaitement la philosophie de The No Man ‘s Sky dont l’ambition première est de plonger le joueur dans un univers insondable dont l’étendue n’a d’égal que l’ambition de ses créateurs. Le postulat de départ est de proposer une épopée stellaire au nulle autre pareille, une aventure comme on n’en a jamais vu. Je dis « vu » et je le dis à dessein, car le titre de Hello Games est avant tout une expérience contemplative qui privilégie la découverte, l’émerveillement à toute autre forme de gameplay. En fait sous bien des aspects, la création de Sean Murray – créateur du jeu- revêt des accents de « The Journey » version stellaire puisque, comme dans la célèbre œuvre de Jenova Chen, qu'on est plongé dans un univers mystérieux qu’il faut apprendre apprend à décrypter au fil de nos pérégrinations. On y retrouve d’ailleurs, comme dans son compère, un fort aspect mystique, puisque c’est une entité mystérieuse – sacrée ?- nomée l’Atlas qui guide le joueur dans son périple. Un élément qui instaure un semblant d’histoire pour donner vie à l’expérience.


Seulement, comparé à The Journey, ce n’est pas un désert ni une étendue de sable que nous sommes amenés à traverser, mais bel et bien une étendue étoilée composée de planètes, de galaxies qui s’étendent devant nous, avec, à l’horizon, comme ultime objectif, non pas une montagne, mais le centre de l’univers. Il y a quelque chose de fascinant dans cette étendue qui parvient à retranscrire parfaitement le gigantisme du cosmos, l’infini de l’espace avec ses 18 446 744 073 709 551 616 de planètes explorables générés procéduralement. On se sent tout petit dans cet espace sans limite dans lequel rien ne semble impossible. Les frontières du jeu vidéo s’effacent alors pour laisser la place à ce qui s’apparente à une autre dimension. Ici, les barrières inhérentes aux autres jeux n’existent pas. Ces limites qui bornent habituellement nos péripéties nous empêchant d’outrepasser les limites d’une carte sont absentes et en cela le titre nous donne l’impression d’être véritablement immergé dans un autre monde au-delà des carcans de la simple expérience ludique. Par sa dimension homérique The No Man’s Sky épate. Mais l’exploration est loin d’être la seule composante du gameplay et ça, on s’en rend compte dés le commencement.


Un petit pas pour l’homme :


Cette incroyable aventure débute alors que notre protagoniste est échoué sur une planète inconnue, incapable s’en aller à cause d’un vaisseau trop endommagé pour redécoller. Notre première tache consiste donc à récupérer les matériaux nécessaires à la réparation de notre moyen de transport, l’occasion d’un bref tutoriel qui nous initie aux mécaniques. Pour nous prêter main forte dans notre quête de ressources, on peut toujours compter sur un de nos rares accessoires : le multi-outil. Cet équipement qui se présente sous la forme d’un pistolet ou d’un fusil est composé de diverses capacités dont un tir laser et un projectile explosif qui permet de faire face à la faune parfois hostile de certaines planètes, ainsi qu’un rayon extracteur qui permet de découper les arbres et de forer la roche afin de glaner tous les éléments nécessaires à l’amélioration de nos équipements et à la conception de nouveaux éléments. L’aspect exploration est donc teinté d’un petit coté survie qui permet de rendre l’aventure moins monotone. Ainsi, en arpentant les diverses planètes qui composent cet univers, nous découvrons de nombreux plans qui permettent la mise au point de précieuses améliorations pour notre exocombinaison et notre vaisseau. Ces dernières nous permettent de courir plus vite de mieux résister à la chaleur, d’équiper notre engin spatial et notre multi-outil de tirs plus puissants, etc… Les possibilités sont assez variées.


Cependant, les upgrades ne sont que des plus. Pour survivre aux conditions climatiques parfois peu clémentes de certaines destinations, il est nécessaire de préserver certains équipements chargés en permanence pour garder nos signes vitaux dans le vert. Il faut donc régulièrement partir à la recherche de plutonium pour recharger notre combinaison d’astronaute. Même chose pour le vaisseau qui nécessite l’apport d’énergie pour fonctionner puisqu’au fil des utilisations le réservoir s'épuise et il faut refaire le plein sous peine de se retrouver en rade dans un coin paumé et de devoir faire des kilomètres à pied pour aller chercher de quoi recharger les batteries. Et croyez moi vu l’allure à laquelle avance l’avatar, ce n’est pas une partie de plaisir. Si ces mécaniques ajoutent un tantinet de profondeur au gameplay, elles demeurent un poil redondantes à force de pratique. Peu à peu, ces phases de récupération de ressources se répètent et lassent d’autant que les éléments qu’il faut sans cesse garder chargé restreignent et obligent à rester tout le temps attentif. D’autre part, pour ne pas voir la batterie tomber à zéro, il faut garder des ressources énergétiques dans l’inventaire, ce qui prend de la place, car non la soute de votre vaisseau et votre besace ne sont pas infinies. Pour disposer de plus de place dans l’inventaire, il faut soit acheter un nouveau vaisseau, soit acheter des extensions pour l'exocombinaison. Et ces deux éléments se monnayent très cher.


Vous croiserez de nombreux édifices comme ceux de droites sur les diverses planètes visitées. Des améliorations de bouclier et d'armes sont disponibles pour les vaisseaux sachant que l'on peut investir dans un nouveau moyen de transport en cours de route.Vous croiserez de nombreux édifices comme ceux de droites sur les diverses planètes visitées. Des améliorations de bouclier et d'armes sont disponibles pour les vaisseaux sachant que l'on peut investir dans un nouveau moyen de transport en cours de route.


Vous croiserez de nombreux édifices comme ceux de droites sur les diverses planètes visitées. Des améliorations de bouclier et d'armes sont disponibles pour les vaisseaux sachant que l'on peut investir dans un nouveau moyen de transport en cours de route.


La tête dans les étoiles :


Pour gagner de l’argent, plusieurs solutions s’offrent à vous. Premièrement, vous pouvez revendre à des extraterrestres ou au marché galactique les ressources que vous avez accumulées dans votre réserve. Bien entendu, cet univers fonctionne comme le monde réel appliquant une politique cohérente d’offre et de demande. Ainsi, les éléments les plus rares, tels que l’or, peuvent être échangés contre de jolis pactoles. Très vite le commerce prend une part très importante. Ensuite, afin de valoriser l’exploration, le jeu récompense chacune de vos découvertes d’un versement qui peut aller de 500 à 1000 crédits. Finalement, par appât du gain, ou par passion, c’est selon, on se retrouve à écumer les planètes en long en large et en travers. Tel un anthropologue en herbe, on scanne tous les animaux, les plantes et les rochers qui composent les divers environnements traversés. Puisque, pour étoffer l’aspect exploration, les développeurs ont implémenté un gadget qui permet de récupérer divers renseignements sur la faune et la flore qui nous entoure en les scannant. Un aspect bien sympathique qui pousse à s’enfoncer dans des territoires inconnus en dépit du danger, bravant le chaud et le froid pour faire de nouvelles découvertes. Ce qui permet de mettre fréquemment à jour de nouvelles espèces, de s’émerveiller devant des races que l’on est les premiers à découvrir, de s’ébahir de devant des sols que nous sommes les premiers à fouler, tel des Christophe Colomb des temps modernes. Mais faites attention, car l’espace est un lieu peuplé de danger et plus on transporte de marchandises précieuses plus les pirates de l’espace seront susceptibles de s’attaquer à nous, ce qui donne lieu à des dogfight plutôt sympathique, bien qu’ils manquent un poil de dynamisme, durant lesquels il est nécessaire de rivaliser d’agilité pour se défaire de ses assaillants sans endommager son vaisseau. Ces événements aléatoires cassent un peu la monotonie qui à tendance à troubler occasionnellement la fête.


À la longue, certains aspects perdent de leur superbe. Par exemple, l’intérêt qui émane de la découverte de nouvelles espèces se tarit peu à peu. Passé l’émoi des premières découvertes, ce loisir, qui cesse d’en être un, devient mécanique. Cette perte d’intérêt s’explique par le fait que certaines plantes, certains rochers et certains animaux ont tendance à se ressembler – voir à être totalement identiques - d’une planète à l’autre. Pourtant lorsqu’on les scanne, on découvre que ces éléments sont inconnus, que l’on vient d’en faire la découverte alors qu’il nous semble les avoir déjà croisés à de nombreuses reprises. Du coup, on finit par passer en revue machinalement le moindre grain de sable qui compose nos environnements afin d’engranger les connaissances pour compléter notre base de données tout en gonflent l’épaisseur de notre portefeuille.
Le cotè purement contemplatif dû à la découverte de nouveaux panoramas préserve globalement sa qualité, d’autant que la visite des divers lieux apporte incessamment un lot d’inédit, proposant de nouvelles magnificences à contempler. En effet, chaque contrée traversée est dotée de son propre climat, de sa propre identité. Notre épopée nous mène à la découverte de panoramas variés. On traverse donc des lieux allant du territoire aride composé de montagnes sinueuses à des terres plus accueillantes, couvertes d’une faune verdoyante sous un soleil réconfortant. Certaines planètes sont de vrais enfers tandis que d’autres sont de véritables Eden. Et ce renouveau constant dépayse et offre à contempler des points de vu sans égal, de véritables tableaux virtuels qui resteront gravés dans nos mémoires à jamais. The No Man’s Sky, à l’instar de nos plus beaux voyages laisse dans l’esprit des images à la splendeur impérissable.


Il y a quelqu’un ?


Mais bien que ces nombreuses planètes n’aient, pour la plupart, jamais été découvertes, elles ne sont pas vides pour autant. Non, diverses infrastructures sont disséminées sur celles-ci. On y découvre donc de nombreux abris, très souvent vides, ainsi que des antennes-relais qui permettent de détecter les points d’intérêt de la région et des balises de secours. Dans la plupart des bâtiments, vous serez confrontés à des moniteurs, ces deniers vous proposeront de résoudre des énigmes ou vous confronteront à des problèmes qu’il faudra régler par le biais de choix. Une fois ces derniers résolus, on bénéficie d’une récompense. Cette mise à contribution des méninges est plutôt appréciable puisque la résolution des divers soucis procure un sentiment de satisfaction personnelle. Certaines fois, ces installations réservent des surprises puisqu’elles sont occupées par une des espèces de forme de vie avancée qui peuplent l’univers. C’est avec ces individus extraterrestres que l'on commerce le plus souvent. D’autre part, chacune des peuplades a pour nous un niveau d’estime qui augmentera ou baissera en fonction de nos actions et en fonction de l’aide que nous apporterons à ses membres. Parvenir à s’attirer leur respect permet de bénéficier de divers services de leur part. Seul hic, ces populations ne parlent pas la même langue que nous. Il faut donc apprendre leur dialecte pour comprendre leurs dires. Pour apprendre de nouveaux mots, il faut activer les nombreuses « pierres de savoir » éparpillées au sein de la galaxie. Un aspect très intéressant qui encourage une fois encore l’exploration. Il est d’ailleurs dommage que cet univers et ces différentes peuplades ne soient pas plus développés, cela aurait rendu le titre plus riche, plus intéressant puisque dans son état actuel, il manque un brin de profondeur.


Conclusion :


Finalement, The No Man’s Sky est moins ce que les joueurs attendaient qu’il soit que ce que son créateur désirait en faire, à savoir : un jeu centré sur l’exploration ou le sentiment d’être un pionnier, ou la découverte prime sur tout le reste. Les joueurs qui attendaient une expérience massivement multijoueur avec des dogfights épiques ont donc naturellement été déçus. Finalement, votre appréciation du jeu va dépendre de votre affinité avec l’univers, le jeu sera ce que vous en ferez. S'il stimule votre imagination et touche votre âme d’explorateur, vous adorerez, sinon vous vous ennuierez.


Les défauts existent bel et bien puisque le jeu est doté de mécaniques un poil répétitives et les phases d’exploration ont tendance un suivre un schéma assez redondant. On a également des tares techniques très gênantes (un clipping honteux qui fait apparaitre les astéroïdes et environnements des planètes au dernier moment, et des bugs de collisions en tous genres)et un manque de profondeur, mais le titre parvient malgré tout à envoûter et sait se faire apprécier- du moins à court terme. C’est une expérience déroutante qui interpelle et ne laisse pas indifférente et rien que pour cela, elle mérite d’exister.

paul55
6
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Créée

le 22 août 2016

Critique lue 150 fois

paul55

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