Ōkami
8.2
Ōkami

Jeu de Hideki Kamiya, Clover Studio et Capcom (2006Wii)

The Legend of Amaterasu : The Paint Waker

Après une cinquantaine d'heures et des brouettes, mon périple aux côtés d'Amaterasu et d'Issun s'achève, et un sentiment de zénitude m'envahit. Okami est un joyau, même s'il manque de peu la case "chef d'œuvre" pour quelques éléments sur lesquels nous allons revenir.


L'histoire nous met dans la peau d'Amaterasu, la déesse du Soleil, incarnée dans le corps d'un loup-dieu local (il y a une certaine confusion quant à la nature exacte de notre avatar, mais ce n'est pas dérangeant). Il y a 100 ans de cela, un combat (victorieux) eut lieu contre le démoniaque Orochi... mais il semblerait qu'il ait été réveillé de son antre, et qu'il faille donc lui taper dessus à nouveau. Alors c'est parti, traversons le Nippon à la recherche d'aventures !


Pour qui a déjà joué à un ou plusieurs Zelda 3D pré-BOTW (d'Ocarina of Time à Skyward Sword, donc), des points communs vont vite vous sauter aux yeux :
- découverte progressive de villages / donjons et balades sur des plateaux reliant les différents sites
- amélioration progressive de son équipement, de ses pouvoirs et de sa vie (via, entre autres, des fragments solaires, l'équivalent des fragments de cœur)
- petit acolyte d'aide qui nous suit partout (Issun, le Navi local)
A cela, on peut ajouter le style graphique très particulier (et magnifique) de ce jeu, qui renvoie à The Wind Waker (idem, mais de manière partielle, pour l'utilisation du vent et les déplacements sur l'eau). Il y a aussi une coïncidence (car les jeux sont sortis à la même période) avec Twilight Princess concernant l'avatar-loup, et le fait de visiter des environnements rongés par les ténèbres pour leur rendre progressivement vie. Enfin, en lorgnant cette fois-ci du côté des Zelda 2D et de The Minish Cap, un passage du jeu l'évoquera également furieusement.


Tout cela étant dit, il faut admettre que certains éléments sont avant tout constitutifs du "grand jeu d'action/aventure" plutôt que du simple "Zelda-like". On peut aussi penser Okami comme un hommage appuyé (et assumé ?) à cette licence. Sans qu'il tombe, heureusement, dans le plagiat.


Car à côté de cela, Okami possède ses propres forces. Comme évoqué plus haut, il est tout d'abord sublime. Le fait de mélanger cet univers graphique japonais traditionnel à celui du cell-shading (en tout cas pour la version Wii, mais les graphismes sont similaires sur PS2) fonctionne excellement bien. Tout juste pourra-t-on peut-être pester contre ce léger flou et aliasing qui en découle (je ne sais pas si les versions HD corrigent le tir, mais cela reste un détail de toute manière).


L'histoire par ailleurs, bien que classique dans ses grandes lignes, regorge de personnages sympathiques, et se narre souvent sur le ton de l'humour, qui se mélange agréablement bien avec le côté plus dramatique de la trame principale. Les amoureux du Japon seront sûrement ravis de voir que certains éléments de l'histoire empruntent directement au folklore nippon.


Quant au gameplay du jeu, il s'avère plutôt original. Nous avons d'une part des déplacements classiques pour un jeu 3D à la troisième personne, mais qui sont agrémentés de phases de combat en lieu clos. Ceux-ci s'avèrent assez nerveux et réussis, bien que répétitifs sur la longueur. Enfin et surtout, l'utilisation du pinceau fait la spécificité du jeu. Il permet de tracer des symboles enclanchant des pouvoirs particuliers, qui serviront à la fois en combat et en phase d'exploration. Il est vraiment satisfaisant de pouvoir donner vie à ces pouvoirs simplement en donnant des coups de pinceaux à la Wiimote. A noter néanmoins qu'il y a quelques imprécisions et qu'en fonction de notre tracé, le jeu ne comprendra pas forcément ce que vous lui signifiez. Heureusement, on s'y fait assez vite et cela ne gêne pas vraiment l'expérience globale (sauf sur un mini-jeu optionnel en particulier dans la cité de Seian, qui en fera rager plus d'un).


Cela me permet d'enchaîner sur quelques autres défauts, à commencer par l'aspect un peu old-school des mini-jeux, qui restent sympathiques et agréables, mais pas forcément palpitants, et parfois un peu frustrants. Par contre, la recherche annexe de collectibles est plutôt cool, même s'il faudra s'aider d'une soluce pour effectuer le 100%, le jeu ne donnant pas suffisamment d'indices pour tous les trouver par soi-même.


Il faut souligner également que si les donjons sont agréables à parcourir, ils n'ont absolument pas la même teneur que ceux des Zelda. Plus courts et disposant d'énigmes simplistes, ils servent plutôt de phases de transition avant les combats de boss. Rien de grave car Okami n'a pas vocation à être Zelda, mais mieux vaut le savoir avant pour ne pas s'attendre à de grands moments de remue-méninges.


De manière générale, le jeu est assez simple également. Encore une fois ce n'est pas plus gênant que cela car il reste super à parcourir de A à Z, mais il ne vous poussera pas dans vos retranchements, à part peut-être sur de rares séquences annexes, ou en combat prolongé de boss (si vous n'êtes pas forcément habitués au genre).


En conclusion, que dire de plus ? Okami est l'un des concurrents les plus sérieux aux Zelda 3D (pré-BOTW) en leur empruntant pas mal d'éléments, mais également par ses nombreux pas de côté, qui lui évitent la comparaison directe et lui permettent de briller.


Peut-être pas un chef d'œuvre absolu, mais un excellent jeu tout de même, auquel il vous faut impérativement jouer !

joseaxe9
9
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le 5 déc. 2020

Critique lue 65 fois

Jojo's Jar

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