Premier jeu du studio américain Night School Studio, Oxenfree est un conte mêlant paranormal et épouvante, à mi-chemin entre un Walking Simulator et un jeu d’aventure. Ne vous y laissez toutefois pas tromper, si le nom du jeune studio fondé en 2014 ne vous dit pas grand chose, il cache en fait plusieurs anciens de chez Telltale et Disney. Niveau pédigrée, ça pose un peu la chose. Reste donc maintenant à savoir si leur premier bébé est à la hauteur de la réputation de ses géniteurs.
La menace fantôme
Embarqués à bord du dernier Ferry à destination de Edwards Island, ancienne installation militaire reconvertie en village balnéaire inhabité la nuit tombée, Alex, jeune fille aux cheveux bleus, patiente en bavardant avec ses deux comparses. Et ils en ont, des choses à se raconter, entre la toute récente apparition de Jonas dans la vie d’Alex en tant que nouveau beau-frère et la soirée organisée par Ren, le pote d’enfance d’Alex. Le plan du groupe d’ados pour la soirée est simple : se rendre sur l’île coupée du reste du monde à la nuit tombée pour une nuit picole sur la plage entre potes. Mais après avoir rejoint Clarissa, pimbêche affichant une franche animosité envers Alex, et sa meilleure amie Nona sur la route de la plage, les pics fusent et l’ambiance se détériore. Finalement, l’alcool faisant son office, les esprits s’échauffent et les cicatrices du passé sont mises à nu. Alex, Jonas et Ren décident alors d’arrondir les angles en partant explorer les grottes alentours, où la rumeur voudrait que certaines fréquences radio provoquent des phénomènes surnaturels.
Not another teen movie
Dans Oxenfree comme dans la grande majorité des Walking Simulators, l’histoire occupe une place prépondérante. Mais contrairement à nombre d’autres représentants de cette catégorie, le bébé de Night School Studio opte pour narration basée sur ses dialogues. Au registre des différences, également, on notera une représentation plus conventionnelle de jeu d’aventure. Exit donc la traditionnelle vue à la première personne, troquée contre une classique caméra en simili-2D, assez éloignée des personnages. Les énigmes et la solitude laissent quant à elles leur place à des dialogues à choix multiples, l’utilisation de fréquences radio pour déclencher divers phénomènes paranormaux et à un groupe d’amis bavards. Aucun des membres de la bande n’a sa langue dans sa poche et les ados échangent les punchline sans interruption ou presque, sans jamais entraver la liberté de mouvement du joueur. Que ce soit lors de l’exploration de l’île ou de l’utilisation de la radio, il y aura toujours quelqu’un pour vous abreuver de commentaires sur la situation. Vos réponses à leurs inquiétudes auront, à terme, un impact significatif, puisqu’elles vous permettront de faire évoluer vos relations avec chacun des membres de l’équipe, déterminant les divers embranchements de votre périple ainsi que sa conclusion. Allez-vous faire la paix avec Clarissa ou bien vous brouiller à mort avec votre meilleur pote geek ? Mais ne comptez pas aborder Oxenfree comme un jeu-détente, qui patiente sagement entre deux tirades que vous finissiez d’envoyer un texto. Les options proposées disparaissant en une poignée de secondes, il convient d’être attentif pour ne pas rater une réponse qui pourrait s’avérer cruciale, quitte à couper la parole.
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