Pokémon Y
7.4
Pokémon Y

Jeu de Game Freak et Nintendo (2013Nintendo 3DS)

La France sous l'occupation de la dictature du mignon.

Pokémon Y est mignon, incroyablement poignant de bout en bout, immersif, beau, drôle et joyeux. Le gendre idéal en sommes et pas très cher en plus, le même prix qu’une Alpha mal branlée d’un indie à la mode.

Retour en vadrouille avec six pokéball à la ceinture, fermement accroché au rêve de devenir maître pokémon et plus encore celui de compléter le pokédex. Retour dans cet univers imaginaire duquel je ne suis toujours pas sortis depuis cette année de sixième où un ami m’avait expliqué ce monde : « C’est comme si tu capturais des pigeons et que tu les faisais combattre ». Bordel, quel plaisir coupable de se lancer à corps perdu dans l’entrainement de ces coqs de combats, pariant des sommes parfois astronomiques pour le bonheur d’entendre nos camarades rageurs lancer une remarque souvent drôle à propos de leur cuisante défaite. Plus qu’un jeu : une fondation ; plus qu’une franchise : un lien intergénérationnel. X/Y est ainsi le point d’orgue de la série, un retour aux sources puisant le bon dans chacun des épisodes précédents, délaissant le mauvais pour sublimer le bon, le beau et le brin de magie qui forme cet univers.

Le passage à la 3D qui intervient seulement en 2013 est salvateur, offrant des possibilités d’animations qui rendent l’ensemble effroyablement mignon. Les monstres de poche n’ont jamais été aussi attachant et je me suis pris au jeu d’activer les animations de mes pokémons rien que pour admirer leurs grâce, leur maladresse ou/et leur acharnement. Adieu la 2D pixélisée et vieillissante, nous voici plongé dans le cœur des combats, nos monstres de poches se débattent de toutes leurs forces pour nous offrir un spectacle des plus plaisant.

Ces monstres que l’on aura choisis sur des critères forcément éthiquement discutables. Entre ceux qui nous accompagne parce qu’ils sont les plus mignons, les plus forts ou les plus digne de nos talents de dresseurs il y a de quoi faire. Alors on ne pourra qu’avoir une pensée ému pour ce Keunotor capturé pour finir son temps dans cette boîte au fond de brique, ayant vu le jour rien qu’une fois, pour voir la tête qu’il fait quand on lui donne l’une de ces profiteroles premier prix. Effroyable et terrifiant, ce jeu vidéo peut nourrir des thématiques plus sombres les unes que les autres. Cependant il traite son histoire avec la légèreté et l’humour nécessaire pour qu’un optimisme en ressorte et laisse notre conscience tranquille. Car c’est un voyage rêvé, fantasmé aux couleurs criardes et aux nuages guimauves qu’on demande aux jeux pokémon et c’est ce que X/Y nous sert sans le nier ou le travestir. La team Flare (Alter-ego de la team rocket) excelle dans son rôle, aussi ridicule que magnifique et drôle que sectaire à l’image de son leader charismatique, cruel mais touchant.

Outre ce scénario, prétexte pour certain, touchant pour d’autre, qui reste porteur d’une thématique actuelle, le système de jeu est totalement différent que sur version noire et blanche. On quitte une génération exclusive et exhaustive pour l’abondance de choix dans les bestioles. En effet, toutes les générations précédentes se côtoient joyeusement dans les hautes herbes de Kalos (qui correspond géographiquement à la France de l’occupation, ce qui me fait soulever une quantité de questions gênante en mon fort intérieur). Le système d’expérience est complètement revu, il est maintenant facile d’atteindre le niveau 100 avec les bonus de tout poil (Aura, œuf chance, multi exp., pokérécrée) On nous laisse une grosse marge de manœuvre qui nous donne des bons niveaux d’avances face aux champions d’arène nous permettant ainsi de forger l’équipe de nos rêves qui peut tenir face à n’importe qui même si elle n’a aucun attrait stratégique. Paradoxalement la stratégie est pourtant plus développée que jamais dans cet opus. En effet, il devient très facile de former et d’arranger des équipes pour des combats multijoueurs qui se lancent d’un coup de stylet.

La pokérécré elle sera anecdotique pour certains mais au cœur du jeu pour d’autre. Plaisir coupable, on nous y force à pousser le vice de la dictature du mignon au maximum. Un tamagochi (putain de souvenir) de nouvelle génération ou les trois boutons sont remplacé par un stylet. Inutile ou nécessaire on nous laisse seul juge.

Plus de 100 heures au compteur, un long voyage et un pokedex sur 4 de rempli, je ne suis toujours pas lassé de ce jeu qui ne cesse de montrer sa richesse. Oh j’allais oublier : mention spéciale pour le thème musical de Lysandre, de la ligue et de platane.
Sterculier
9
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le 23 oct. 2013

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Sterculier

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