Aaaaah Les Sables du Temps ! En voilà un jeu qui s’est posé comme un mythe à mes yeux. Quand j’étais gamin, j’y ai pas mal joué, que ce soit chez moi sur ma GameCube ou chez des amis sur Xbox. Mais bon, un beau jour, je l’ai vendu, j’ai perdu de vue ces amis, et Prince of Persia est tombé dans l’oubli. Et je n’avais jamais fini ce jeu. Pour une raison qui m’échappe, je n’ai jamais réussi à en faire la moitié.


Mais voilà quelques années déjà que je suis retombé dessus et que je l’ai acheté. Il a dû rester posé dans mon étagère pendant bien deux ans avant que je daigne y prêter attention. Bizarrement, je n’avais aucune envie d’y rejouer, et c’est plus par contrainte que j’y suis retourné. Et franchement…il aurait mieux fait de rester dans mes mémoires et que je n’y rejoue jamais.


Il y a une grande partie de moi qui apprécie profondément ce jeu. Je lui trouve des qualités indéniables et je me sens presque sale de lui foutre une note aussi odieuse. Mais bon sang… j’ai tellement pas aimé y jouer. Et ça me fait reposer la question « pourquoi je l’avais pas fini à l’époque ». Peut-être parce qu’il m’ennuyait. Honnêtement, j’ai fini le jeu très vite, en six heures, c’est plié, ça m’a pris trois parties. Mais quel calvaire, j’ai forcé pour aller au bout, j’étais curieux de le finir quand même, mais c’était pas un plaisir. Ça m’arrive rarement ces jeux où quand j’y joue, c’est pas par plaisir, mais plus par sentiment de devoir, comme si je devais finir ce jeu, parce qu’il fallait bien le finir un jour ou l’autre.


Bon, là, vous devez me lire cracher une haine assez infondée, mais je vais vous faire le plaisir de développer tout cela.


En soi, le jeu a de grandes qualités. Tout d’abord ses idées de gameplay qui sont tout bonnement splendides. On peut faire tout un tas de choses avec notre personnage, il défi les lois de la gravité pour marcher sur les murs, faire des bonds ahurissants, et ça offre des phases de plate-forme vraiment intéressantes. Les combats aussi font preuve d’innovation puisque le jeu propose différentes approches pour affronter les ennemis avec des pouvoirs spéciaux ou encore la capacité de se projeter sur les parois pour donner des coups plus importants. Il y a assez d’ennemis différents et chaque type d’adversaire demande certaines précautions pour le tuer, bref, là-dessus, c’est vraiment du bon.


Mais la plus grosse idée de gameplay, c’est bien évidemment la Dague du Temps qui permet de revenir quelques secondes en arrières si jamais on fait une connerie. L’utilisation de la Dague est assez intéressante puisqu’elle est limitée et demande à être attentif. La Dague joue aussi un rôle important dans les phases de combat puisque pour achever un ennemi à terre, il faut la lui planter sinon il se relève.


Concernant l’aspect esthétique, le jeu est beau. Les décors sont vraiment tops et les quatre ou cinq cinématiques du jeu sont tout bonnement magnifiques ! Ajoutez à cela quelques musiques qui fonctionnent et vraiment, le jeu est beau !


Mais qu’est-ce qui va pas alors ? Tout le reste ! En fait, Prince of Persia Les Sables du Temps, c’est une accumulation de défauts et de passages chiants qui rendent le jeu insupportable à jouer.


Bon, ça va me demander des explications assez précises mais pour moi, le level design du jeu est une véritable catastrophe ! Et c’est vraiment dommage quand le jeu a un gameplay aussi intéressant. C’est simple, vous enchaînez phases de plate-forme et combat indéfiniment. Et c’est toujours la même chose. Il y a bien trois ou quatre énigmes dans le jeu, mais elles sont d’une facilité ahurissante. Sinon, voilà, vous arrivez dans une zone, vous faites de l’escalade, vous gesticulez dans tout les sens, vous courez sur les murs, mais au bout de trente minutes, ça commence sérieusement à sentir le réchauffé. Et tout le long de ma partie, j’avais en tête un autre jeu dans lequel on fait beaucoup d’escalade : Uncharted. Je ne suis pas un fan d’Uncharted, mais force est de reconnaître que les phases d’escalades y sont bien plus nerveuses et dynamiques. Ici, c’est long, c’est chiant et il n’y a aucune musique durant ces phases. Alors bon, à part les décors, il y a finalement pas grand-chose de stimulant dans tout ça.


Ensuite, il y a tout ce qui tourne autours du scénario. Et là encore, ça fourmille de bonnes idées. J’adore l’histoire en soi, cette idée de Dague magique qui permet de remonter le temps et de ce Sable maudit qui transforme toutes les personnes non-immunisées en zombi. J’aime beaucoup la fin aussi, j’aime l’univers dans lequel tout cela se passe.


Mais y a un souci, je hais les personnages. Je les déteste profondément, je les trouve insipides et insupportables. C’est simple, dès que le Prince ouvrait sa bouche, j’avais la furieuse envie de rentrer dans ma télé et de l’étrangler. Le Prince est un mec à l’égo surdimensionné que le jeu tente de rendre charismatique. Sauf que moi, ce que je vois, c’est un loser qui, certes, sait très bien se battre et faire des acrobaties, mais dont chaque mimique et chaque dialogue me fait souffler du nez. Par exemple, à chaque fin de combat, vous avez droit à une petite animation du Prince qui range ses armes. Une animation courte, certes, mais qui apparaît tellement souvent et qui fait tellement lourde que ça en devient insupportable (ouah, j’ai tué deux chauves-souris, vas-y, je range mon épée avec classe). Ensuite, il y a les dialogues. Tout le jeu se fait avec une voix off qui trouve son sens dans le final du jeu, mais cette voix-off est à se tirer les cheveux. Déjà, le son est dégueulasse, je sais pas avec quel micro ils ont enregistré les voix mais la moitié du temps, les dialogues sont masqués par les bruitages dont le volume sonore est toujours supérieur (c’est bien pratique). Et quand, enfin on entend les dialogues, finalement, je regrette les bruitages. Au cours du jeu, le Prince se fait une réflexion sur la nana qui l’accompagne, Farah. Au début il sait pas s’il doit lui faire confiance, et plus le jeu avance, plus il se rend compte qu’il a des sentiments pour elle. Bon, déjà, il la connaît depuis deux heures, mais voici quelques dialogues de beaufs :
- Elle ne fait que me donner des ordres, je suis Prince, une femme, il faut savoir être ferme avec elle.
- Je pourrai l’épouser, elle est fille de Sultan après tout, et moi, je suis Prince.
- Arrête de te parler tout seul (oui, par pitié, arrête de parler tout court).
Donc voilà, je peux pas encadrer ce personnage et un de ses derniers actes dans le jeu sera d’embrasser à l’insu Farah puis remonter dans le temps pour pas avoir à écouter ses reproches. Génial notre héros.


Et concernant Farah, je ne m’attarderai pas autant, mais je la trouve elle aussi insupportable. Je ne sais pas combien de fois elle a décidé de se foutre devant moi alors que je poussais un bloc et que, par conséquent, elle me bloquait. Et pas moyen de la faire bouger qu’en la blessant (parce que oui, dans ce jeu, vous pouvez tuer Farah).


Bon à côté de ça, on a une caméra qui ne sait vraiment pas où se caler (il y a bien l’option panoramique mais vous ne verrez plus votre personnage et ça peut devenir compliqué). On a aussi les points de sauvegardes avec des visions. Alors, sur le coup, l’idée des visions, c’est sympa, ça te prédit ce que tu vas faire prochainement dans le jeu, mais comme on fait tout le temps la même chose, à la trentième vision, c’est juste lourdingue.


Enfin voilà, donc sur le coup, Prince of Persia, ça a beau avoir plein de qualités et de superbes idées, tout le plaisir du jeu est annihilé par cette multitudes de défauts. Et pourtant, je pensais qu’avec un peu de nostalgie, j’allais pardonner ces défauts et simplement profiter mais non. Prince of Persia, ça m’a juste fait chier, ça m’a emmerdé et j’ai juste plus envie d’y jouer. Donc voilà, ce jeu est bien parti pour rester dans mon étagère pendant des années, voir des décennies, et je n’y toucherai pas. Tant pis.

James-Betaman
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le 19 janv. 2020

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