Attention : Etant sorti il y a presque 9 ans, je me permet des spoils dans cette critique.
Red Dead Redemption est un jeu qui a une place toute particulière dans mon cœur, car lors de sa sortie j'avais 14 ans et ma mère ne voulant à cette époque pas encore que je joue a des jeux interdit au moins de 18 ans (frustration niveau maximum, merci maman) j'a donc regardé mon père y jouer tout du long. J'y ai partagé cette magnifique oeuvre de western avec lui, et c'est donc avec une certaine nostalgie que je l'ai fait à l'occasion de la sortie du deuxième volet.
Replacé dans son contexte, c'est à dire lors de la génération PS3-Xbox 360, Red Dead était une sacré révolution, comme Rockstar a toujours su le faire d'ailleurs, à quasiment chacun de ses jeux. Studio privilégiant la qualité à la quantité, le western c'est ainsi retrouvé sublimé dans cet expérience vidéo-ludique.
Ce qui m'attire le plus dans ce jeu, comme d'ailleurs dans la plupart des jeux Rockstar, c'est cette gestion de la narration et cette écriture savoureuse de chaque dialogue que ce soit durant les cinématiques ou durant les trajets d'une mission. Le soin qui est apporté a chaque ligne est exemplaire, et les relations entre les personnages y gagne clairement. Le Chapitre 4 l'illustre clairement, lorsque John et Jack tentent de reprendre une relation père-fils malgré les nombreuses absences de ce premier. Il y a quelque chose de touchant dans chaque phrase prononcé, de la pertinence et il est presque impossible de ne pas s'attacher a eux. Les chevauché dans la poussière du far west étant nombreuses et longues, on ne dira donc jamais non aux discussions si bien écrite et interprété entre les protagonistes.
La carte a tenté en son temps d'être très grande, voir peut-être un peu trop. Il y a beaucoup de vastes étendues un peu vide, dénué d’intérêt mais je ferais personnellement partis de ceux qui défendent ce choix, car il permet un rendu réaliste, et permet de ressentir une certaine authenticité de ce qu'était l'Amérique de l'époque.
Le scénario en lui même peut sur le papier paraître assez simple, mais il n'est finalement qu'un fil rouge permettant au joueurs de se plonger dans cet ambiance. Il n'y a qu'a voir la différence d'environnements et de mission entre chaque chapitre pour le comprendre. En toile de fond, le joueur vit le changement profond de la société, ou comme le disent certains personnage "la civilisation". Les indiens d’Amérique considéré comme "sauvage" sont expulsé de leurs terres, tandis que les cow-boy et autre hors la loi n'ont plus leur place. John Marston, le héros, est ainsi pris entre deux chaises, tiraillé entre le gouvernement et son ancienne vie avec la bande de Dutch. Le nouveau monde ne les voulant plus, tout ses membres sont traqués et tués et toute cette grosse satyre historique qu'a écrit Rockstar est d'une intelligence tel que le joueur ne pourra rester insensible à ce qu'a pu être le fin de l'ère des vies de hors-la-loi.
Si je prends chapitre par chapitre, il faut bien dire que le premier est un peu trop long et a quelques soucis de répétitions au niveau des missions. Même s'il n'est pas dénué d’intérêt et de personnage loufoque, je le considère un peu en dessous. C'est a partir du deuxième, qui se déroule au Mexique que le jeu se révèle vraiment. En pleine révolution du peuple, les missions auront leurs lots d'action et de surprise, tout en montrant une ambiance mexicaine bien différente des autres chapitres. Le troisième est peut-être le meilleur a mes yeux. Ce déroulant à Blackwater, c'est dans ce lieu que l'on ressentira le plus a quel point la société américaine change. Mais c'est surtout ici que l'intrigue avance le plus, car on est au plus près des agents du gouvernement et de ce bon vieux Dutch. Ce dernier à d'ailleurs droit à un doublage parfait, et ces dernières paroles sont d'une intensité rare. Le quatrième chapitre est quand a lui une parfaite conclusion, avec des relations familiale très bien pensé et un final dramatique qui aura choqué beaucoup de joueurs.
Pour conclure, Red Dead Redemption est l'un des meilleurs jeux en son temps. Soigné dans les moindres détails, que ce soit dans l'écriture, les graphismes, la carte ou la bande-son, il se relève être une magnifique balade en plein Far West. Un jeu culte, ni plus ni moins.