Resonance of Fate
7.3
Resonance of Fate

Jeu de Tri-Ace et Sega (2010PlayStation 3)

Après avoir fait des RPG ayant marqué les générations de consoles précédentes, à commencer par la saga Star Ocean, tri-Ace était en perte de vitesse sur l'actuelle. Les derniers RPG de la firme, à commencer par Star Ocean : the Last Hope, n'avaient hélas pas l'aura du passé.
Lorsque Resonance of Fate fut annoncé, on pouvait être à la fois très curieux, mais aussi très méfiant. Mais il semblerait que tri-Ace ait fait une infidélité à Square-Enix,en faisant publier son jeu par... Sega. Pour le meilleur ?

Nom : Resonance of fate
Développeur : tri-Ace
Éditeur : Sega
Genre : RPG
Consoles : PS3 et Xbox 360
3 personnages
1 joueur
Voix: Anglaises et Japonaises au choix
Textes : français
Monnaie : rubis

On est en droit de se demander si le mec qui a décidé de la date de sortie du jeu en Europe avait toute sa tête...
Sortir quasiment en même temps que le mastodonte Final Fantasy XIII, c'est courir le risque de rester dans l'ombre du géant de Square-Enix.
Pire encore, il sortait à la même date qu'un autre RPG sur PS3, à savoir Last Rebellion.
Un mois plus tôt étaient également sortis, sur la même console, Star Ocean 4 et White Knight Chronicles.
Allez donc réussir à surnager dans cet océan, assez inégal toutefois concernant la qualité des titres.
Pourtant, Resonance of Fate réussit à tirer son épingle du jeu, et plutôt de façon brillante.
Autant le dire tout de suite: OUI il est exigeant et plus difficile que la moyenne, et NON il ne plaira pas à tout le monde.
Mais ceux qui persévèrent seront toutefois grandement récompensés.

Welcome in a world becoming impure
L'univers du jeu est un monde rassemblé dans une gigantesque Tour, Bazel, que l'humanité a du construire pour essayer de survivre à une planète devenue quasiment inhabitable. Dans ce monde, basé sur une théocratie, l'air est désormais filtré par des machines. Tout comme le quotidien des habitants, et même... leur vie.
Lorsque le jeu commence, un important Prélat vient de mourir. Le cardinal Rowen prend donc les affaires de Bazel en mains...

Mais il n'est pas facile de vivre dans ce monde... Alors, pour gagner des sous, il existe des guildes de chasseurs... Et c'est précisément ce que font les trois héros du jeu. En gros, ils font ce que leur demandent les différents cardinaux ou les gens. Le jeu est structuré dans son déroulement sous forme de missions. Il y en a une principale par chapitre, et plusieurs facultatives . Attention cependant, si vous ne faites pas les missions annexes, elles ne seront plus disponibles si vous passez au chapitre suivant. De toute façon le jeu vous donnera un message d'avertissement.
Chaque mission réussie vous rapporte des points, symbolisés par une étoile, et de l'argent. Tous les 100 points, vous avez un bonus de la part de la guilde, présent dans votre boîte aux lettres. Ce n'est pas énorme, mais ça fait tout de même plaisir.
Le but de ces missions est varié. Cela peut être d'éliminer des renégats dans un secteur donné, d'aller chercher une bouteille de vin, ou même... de distribuer des cadeaux de Noël ! Toutefois une fois la mission lue dans le QG des guildes, il vous faudra trouver la personne demandeuse pour pouvoir la remplir. Celle-ci pouvant vous donner des objets pour progresser dans vos déplacements. Les lieux des missions principales sont surlignés en rouge, et ceux des missions facultatives, en bleu.

Dans les rôles principaux...
Votre équipe sera composée des personnages suivants :
Vashyron: 27 ans
Il est le chef d'une petite bande de mercenaires qui exécutent diverses missions pour des civils ou des cardinaux, pour peu qu'ils soient payés.
C'est le plus âgé, mais cela ne veut pas forcément dire que c'est le plus sérieux...

Zephyr :17 ans.
Adolescent recueilli par Vashyron. Il ne correspond pourtant pas au type de l'adolescent que l'on voit souvent dans ce type de jeu : fou et à qui rien ne fait peur. Zephyr serait plutôt de nature réservée. Il est également assez susceptible... Quel secret cache t-il donc ?

Reanbell/Leanne : 21 ans
Jeune femme de la bande. Blonde, mais trop en dire sur elle serait spoiler sur le scénario.
« Linnbellu » est pourtant une jeune femme qui respire la joie de vivre... et qui sait se défendre. Elle cache cependant bien son jeu. Je me demande qui a eu l'idée merveilleuse de la rebaptiser Leanne dans les versions sorties aux Amériques et en Europe (ironie inside)...

Et voilà. C'est tout. Comment ? Que trois personnages ???
Hé bien oui... Vous auriez préféré le casting über-cliché présent dans Star Ocean 4 ? Dans ce cas, je ne peux rien pour vous... Et d'un côté je préfère ça. Trois personnages, POINT BARRE. On est sur au moins qu'ils vont évoluer, et cela évite d'en laisser certains de côté .
On dirait qu'ici l'équipe de développement a évité ces écueils. De plus, lorsqu'on lance le jeu, on les surprendrait presque in medias res, à vivre leur petite vie de chasseurs de primes. Il est d'ailleurs bon de remarquer qu'ils n'ont rien de sauveurs du monde... De plus, on ne sait rien d'eux, rien de leur passé, de leurs motivations, tout cela sera révélé au cours d'un récit qui est éparpillé en puzzle au travers des 16 chapitres offerts par le jeu. Non, ces personnages ne feront pas la révolution. Ils se contenteront juste de faire en sorte que le monde dans lequel ils vivent aille un peu mieux. Ce n'est pas courant dans un RPG, et je trouve que c'est une excellente idée. Enfin un peu de changement!

Matrix RPG
Ici, les combats sont aléatoires sur la carte du monde, sauf sur les cases rouges qui signifient combat difficile, et chaque salle de donjon représente une arène de combat. On retrouve en effet les arènes qui étaient présentes dans Valkyrie Profile : Silmeria, qui était sorti en 2007 sur PlayStation 2.
On retrouve pas mal de particularités qui sont présentes dans ce jeu, à commencer par la disposition des ennemis et des zones de fuite. Comme dans VPS, vous bougez en même temps que les ennemis. Une jauge de déplacement limite la liberté de mouvement.
De même, si vous éliminez le chef du groupe, le combat prendra fin immédiatement. Mais pour cela, vous devrez faire preuve d'une organisation tactique sans faille.
Vos personnages utilisent des armes à feu pour se défendre. J'entends par là pistolets, mitraillettes , et aussi armes de lancer, comme les grenades ou les cocktails molotov, mais en quantité limitée.
Un RPG où l'équipe se bat avec de telles armes, ce n'est pas nouveau, la série Wild Arms a même basé ses jeux sur des personnages ayant la gâchette facile. Sauf qu'ici, la gestion des dégâts infligés dépend directement des armes utilisées par vos personnages.
Le jeu intègre des dommages de deux types: les dégâts « potentiels », affichés en bleu, provoqués par une mitraillette, et les dégâts réels, en rouge, donnés par des pistolets ou armes de lancer. Les dégâts potentiels se régénèrent avec le temps. Le but est donc de jongler entre les différents types d'armes. En effet, les mitraillettes peuvent faire des dégâts conséquents, mais vous ne pourrez pas achever vos adversaires par ce biais. Les pistolets font des dégâts faibles , mais transforment les dégâts potentiels en dégâts réels. Subtil. Au début du jeu, vos personnages ne pourront porter qu'un seul type d'arme, en plus des grenades et des objets de soin. Il vous faudra donc les faire régulièrement changer d'armes.
Les bases du combat sont assez simples.
Pour attaquer de façon basique, appuyez simplement sur Croix ( ou A si vous êtes sur 360).Un cercle de couleur fera le tour du viseur et vous attaquerez une fois qu'elle aura fait le tour. Mais attention! Cela dépend non seulement de la distance, car plus vous serez éloigné moins l'attaque a de chances d'aboutir, mais aussi de l'action des ennemis. Vous serez stoppé dans votre tentative si un ennemi vous touche.
Mais en réalité, le système n'est pas fait pour faire un attaque bête et méchante.
Resonance of Fate s'inspire de Valkyrie Profile 2 et ça se voit.
Le meilleur moyen de profiter des combats, est de faire des attaques spéciales. Mais cela est réglementé par les gemmes rouges qui s'affichent en bas de l'écran. Elles sont en nombre limité et déterminent souvent l'issue d'un combat. Si vous les utilisez toutes, ou les perdez, certains ennemis pouvant les faire éclater si vous prenez un coup puissant, vous entrez en mode critique.
Ou plutôt, en massacre organisé. Dans l'immense majorité des cas, les ennemis deviennent beaucoup plus agressifs et font des dégâts directs. Votre équipe se transformera en une bande de poules mouillées et si vous n'êtes pas près d'une zone de fuite, autant dire que c'est cuit. Si un de vos personnages vient à mourir, c'est la fin de partie assurée. Certes, vous pourrez réessayer, mais cela vous coûtera tout de même des sous. Pas beaucoup, mais un peu quand même, cela dépendant du chapitre et du niveau de vos personnages.
Là où c'est carrément prohibitif, c'est quand vous choisissez « réessayer avec la barre d'action complète ». En effet, ils vous en coûtera quasiment tous vos rubis ( les rubis étant la monnaie du jeu), et cela deviendra de plus en plus cher au fil de votre avancée dans le jeu. Cela sera toutefois rare, mais peut arriver, admettons que vous ayez décidé de sortir d'une zone en ayant tout de même entamé le combat. La jauge ne sera pas rechargée et vous enchainerez, avec, admettons, un boss... Et là c'est le drame... Ceci dit, il est possible de se sortir d'un mode critique, bien que cela soit rare : il faut que l'adversaire ait moins de 1% de ses HP, et que vous puissiez le tuer en un seul coup.
Il est heureusement possible de récupérer des gemmes utilisées en faisant plusieurs actions:
la première, la plus évidente, sera de tuer un ennemi. Ce dernier disparaitra de l'écran et vous donnera une gemme. Vous pouvez en récupérer également en brisant les protections de vos adversaires. Un piqué vous en donnera également une. Pareil si vous achevez une protection avec des dégâts directs.
Si vous tuez tous les ennemis d'une arène ou le chef d'un groupe, toute la jauge sera rechargée.
Lorsque vous éliminez un boss, vous gagnez un quart de gemme, également visible à l'écran, mais tant que la gemme ne sera pas entière, vous ne pourrez vous en servir.
Voyons ce qui consomme la barre de gemmes :
Pour attaquer efficacement, vous pouvez effectuer une action héroïque. Un seul personnage entrera en scène . Pour la déclencher, il vous faudra appuyer sur la touche Carré ( ou X sur la 360) . Là, une ligne se dessinera. Elle indiquera le chemin que fera le personnage pendant son action. En premier lieu, le personnage effectuera une course durant laquelle le viseur tournera et son arme se chargera . Plus elle se chargera , plus elle pourra infliger des altérations à l'ennemi et plus elle aura de puissance au niveau des dégâts. Ne vous en faites pas, les persos rechargent tous seuls, comme des grands. Mais attention : si il y a un ennemi ou un obstacle, la course s'interrompt brusquement. Appuyez de nouveau sur carré, et vous déclenchez l'attaque. Et là, vous verrez une superbe chorégraphie digne de John Woo ( John Ki ? Bon Jul' arrête un peu avec tes blagues vieilles et même pas drôles!) et de Matrix à la fois. Du pur bonheur... qui permet aussi de voir quelle culotte porte Reanbell... Petits coquins!
Une bonne stratégie, au début, consiste à envoyer d'abord celui qui dispose de la mitraillette pour faire un maximum de dégâts de blessures. Les autres aux pistolets transformeront les dégâts en dégâts réels et en ajouteront d'autres...
Les projectiles explosifs sont très efficaces et permettent également d'infliger des statuts néfastes aux ennemis, mais sont en quantité limitée. Attention donc...Ils peuvent faciliter grandement la tâche lors d'une joute particulièrement ardue, tout comme les balles spéciales. Croyez-bien qu'elles ne sont pas là pour faire joli..
Faire une action héroïque individuelle vous coûtera une gemme d'action par personnage.
Les attaques résonance sont une attaque coordonnée mettant en scène vos trois héros alternativement en une seule charge. Vous les contrôlez à tour de rôle. Très efficace , notamment contre les ennemis puissants et ne coûtant qu'une gemme, soyez tout de même attentifs à la disposition de vos personnages dans l'écran de combat avant d'en lancer une, sous peine de faire chou blanc. Il faut que le triangle formé englobe au moins un ennemi.
N'oubliez pas : vous pouvez vous déplacer dans l'arène. Attention, pas à l'infini, mais cela permet de voir quels ennemis se détachent du lot, et donc qui attaquer en premier. Il est possible de trouver des barils de carburant dans les arènes. Un conseil: servez-vous en. Si les ennemis sont assez proches, une balle dans ces objets les fera exploser et leur infligera de lourds dégâts, le tout étant de se débrouiller pour les attirer près de ceux-ci.

Dégâts=EXP
Lorsque vous terminez un combat, vous aurez, outre le thème tonitruant de victoire ( Sakuraba oblige, j'y reviendrai) des objets que les ennemis auront laissé tomber... et c'est tout. Vous ne gagnez pas d'argent en battant des ennemis au cours d'une mission. Si vous voulez récolter de l'argent, vous devrez combattre dans l'arène ou réussir des missions. En revanche vous récolterez des objets, dont des cellules énergétiques, essentielles pour circuler dans Bazel.
Et l'expérience, dans tout ça ? Hé bien... Elle est directement liée aux dégâts que vous infligez aux ennemis. Pour la mitraillette, cela dépend des points de blessures que vous ferez. Pour les pistolets et projectiles, cela dépend des dégâts directs infligés et des points de blessures transformés
autrement dit, si la mitraillette fait 100 points de dégâts, elle récoltera autant de points d'expérience.
Si un personnage attaque ensuite avec une arme de dégâts directs, et fait 5+ transforme les 100, cela lui fera 105 points au total.
Chaque Montée de niveau est liée à l'utilisation continue d'une arme. Plus un perso maîtrise une arme, plus il en acquiert les compétences. Bien entendu, il gagne un peu de HP et peut porter un peu plus de choses. Oui, il faut faire attention au poids des objets dans ce jeu. Chaque personnage peut aller jusqu'au niveau 100 pour chaque type d'arme. Ce qui fait donc au total, 300. Tri-Ace était déjà connu pour dépasser la frontière du niveau 99, qui est le maximum dans l'immense majorité des RPG. Les Star Ocean permettaient de monter ses personnages jusqu'au niveau 255 ... Alors maintenant, il y en a quarante-cinq de plus, imaginez le temps que ça prendra!
Les combats sont difficiles, parce que la plupart du temps, les ennemis ont des protections, symbolisées par les cercles verts au sol. Il faut d'abord briser ces protections pour avoir une chance de toucher leur vraie barre de vie, située au dessus de leur tête. Vous pouvez toutefois ajouter de nouvelles pièces à vos armes, mais ne rêvez pas, si vous suivez le chemin de l'histoire, vous ne serez jamais supérieur aux ennemis que vous rencontrerez. Parce qu'ici, c'est l'usage que vous en ferez qui sera déterminant pour la réussite des combats. Des écrans de Game Over, oui, vous en verrez plus que d'habitude. Mais pour moi, cela n'est pas un frein, au contraire, la difficulté ajoute un challenge. Quand on réussit à s'en sortir,on est vraiment content, sachant que chaque combat demandera une stratégie différente par rapport au précédent.
Les ennemis sont loin d'être amorphes même s'ils ne se déplacent que si vous-même bougez . Cependant, ils font de gros dégâts . Au départ cela sera des points de blessures. Mais si la barre de HP d'un personnage devient totalement bleue, il se prend encore un coup et il recevra cette fois des dégâts directs. Non seulement, ça peut faire mal, mais l'ennemi brisera en plus une gemme d'action. Et si vous n'avez plus de gemme, cela signifie quasi systématiquement perte du combat... Le jeu est exigeant en ne donne quasiment aucun droit à l'erreur.
Il est possible de customiser les armes, en ajoutant des accessoires comme d'autres canons, des chargeurs, des viseurs, pour augmenter leur puissance de feu. Et cela se voit sur le schéma de l'arme, mais n'est pas visible en combat. On se retrouve ainsi avec plusieurs viseurs, triple canon, etc.
Pour améliorer vos armes, vous pourrez compter de plus sur un système de crafting très intéressant, bien fait et pas prise de tête ( oui, celui de Star Ocean 3 m'a traumatisé). Les ennemis laissent des objets après un combat . Si vous allez en ville, vous pourrez soit les revendre, soit les décomposer chez le ferrailleur. Ensuite, si vous voulez que l'on vous fabrique un nouvel objet, allez voir chez le bricolo. Les objets qu'il est possible de faire apparaitront en blanc. Le tout bien sur, pour quelques piécettes.
Vous trouverez aussi des balles spéciales à mettre dans vos chargeurs pour amplifier les dégâts que vous ferez aux ennemis.
Une fois de plus, tri-Ace nous sort un excellent système de jeu dont on peut difficilement reprocher quoi que ce soit, à part sans doute qu'il est assez déroutant au départ et qu'un apprentissage assez long est demandé pour en profiter au maximum.

Progression en damier.
Les 12 étages de Bazel sont en réalité un gigantesque damier. Pour vous déplacer, vous ne pourrez le faire que si vous disposez de cellules énergétiques. Généralement, vous les avez en gagnant des combats. Chaque cellule contient quatre hexagones qui peuvent être disposés de différentes façons. Pour réactiver les figures correspondantes, vous devez placer la forme, de façon à ce qu'elle ne mordent pas dans le décor, sinon vous ne pourrez pas la placer. Une fois réactivées, il est possible que les figures contiennent des coffres renfermant des bonus, comme d'autres cellules d'énergie, des vêtements ou des objets. Certains donjons ou terminaux ne peuvent être débloqués qu'en appliquant des cellules de couleur.
Cette tour dispose de 12 niveaux et la population est répartie selon différentes classes sociales: les plus pauvres résident dans les étages inférieurs, les nantis et cardinaux dans les niveaux les plus hauts. Tout ce monde est relié par des ascenseurs, mais certains nécessitent des autorisations . Les étages de la tour sont composés de cellules énergétiques qu'il faut réactiver pour libérer les chemins et progresser vers les différents lieux et donjons. Généralement, les lieux importants nécessitent des cellules de couleurs spécifiques pour être débloqués. Vous débloquerez également des terminaux,qui une fois activés donneront divers effets bénéfiques, comme deux fois plus de chances d'avoir des objets à la fin des combats, d'être résistant à un élément etc... Cela est directement repris des orbes qu'il fallait placer dans Valkyrie Profile 2. Pour qu'un terminal soit activé, vous devez remplir une aire de cellules de couleurs. Si le nombre de cellules requis est atteint le terminal activera son effet sur l'étage, comme deux fois plus de chances d'avoir un objet de valeur ou de doubler les dégâts de feu.
J'aime bien cette façon de progresser. Elle laisse le joueur libre de tracer son propre chemin pour peu qu'il ait des cellules énergétiques, l'obligeant ainsi a faire des combats. Et lorsque vous débloquez des cellules, il n'est pas rare que certaines contiennent des coffres renfermant des objets, allant de la cellule énergétique en bonus à un accessoire de mode pour un personnage.
La progression dans Bazel est assez libre. La tour est structurée autour de trois ascenseurs centraux, qui nécessitent des laissez-passer pour pouvoir les emprunter. L'ascenseur central 1 se trouve au quatrième étage, là où vivent nos héros, et permet de relier les étages intermédiaires à l'élite , aux niveaux 1 à 3. L'ascenseur central 2 se trouve au niveau 6 et permet de s'enfoncer un peu plus dans les zones vraiment hostiles ( le Canyon d'Argent avec seulement Vashyron et Zephyr... argh!).
L'accès aux couches les plus basses de la population se situe depuis le niveau 9. Ce sera votre progression dans le jeu qui permettra d'obtenir les autorisations nécessaires pour débloquer les différents grands secteurs de Bazel. Entre étages, il existe toutefois des petits ascenseurs que vous pouvez emprunter comme bon vous semble. Sur la carte, votre groupe est représenté par un pion qui se déplace, pouvant rencontrer des ennemis à tout moment. Bien que vous ne serez jamais supérieur aux créatures hostiles, si vous allez dans un endroit où vous ne devriez vraiment ne pas y être, vous le sentirez passer tout de suite.
Les donjons sont bien pensés pour la plupart et disposent en général d'une cabine de récupération et de sauvegarde. Il peut arriver que vous les visitiez plusieurs fois.
On pourrait croire que les donjons, dont certains secteurs ne font que quelques salles (parfois pas plus de 4) , sont super-courts. C'est sans compter que, dans ce jeu, une salle=un combat, et parfois avec des adversaires plus nombreux que vous, avec un nombre conséquent de points de vie et la gestion des gemmes d'action est primordiale. Les salles sont grandes, et donnent vraiment parfois une vraie impression d'immensité. Par conséquent, les combats durent plusieurs minutes, la traversée de quelques salles peut vous prendre parfois plus d'une heure et ce sans compter les nouvelles tentatives.
Le jeu offrant de plus un système de sauvegarde assez contraignant au départ, prévoyez du temps pour y jouer. Le jeu gère un cycle jour/nuit et sur la carte, les monstres sont plus agressifs la nuit.

Le retour des RPG hardcore ?
Tout ce que j'ai énuméré dans ces différents paragraphes contribuent à la difficulté du jeu. Oui, le jeu est difficile, mais là, même s'il se complexifie au fil des chapitres, il n'y a pas le fossé qu'on avait l'habitude de retrouver dans un jeu tri-Ace. Le jeu est dur, certes, mais dur dès le départ. On ne sait pas quoi faire lorsque le premier combat se déclenche. Heureusement un petit tour dans l'arène à deux pas de la ville principale de nos héros permet d'en savoir plus. Lorsqu'on maîtrise les bases, on peut commencer à arpenter les premiers chapitres du jeu. Ce n'est pas évident, mais on finit par y arriver. Et c'est cela que j'aime dans ce jeu. Triompher d'un combat sera d'autant plus jouissif qu'on en aura bavé, cela permet d'éviter de jouer de façon trop mécanique, sachant que la disposition des ennemis et leur comportement peut changer d'une partie à l'autre, en fonction de vos actions. Trouver la bonne tactique pour se débarrasser des ennemis de façon optimale peut prendre du temps. Mais surtout, cela vous demandera de la patience. On se prend à pester dans une bataille alors qu'on est pris entre deux adversaires qui ne vous lâchent pas parce qu'il y en a un que l'on avait pas vu. Combien de rubis ai-je dépensés pour recommencer une bataille ?
Resonance of Fate est certainement un des RPG japonais les plus difficiles de ces dernières années. Et de ce fait ne plaira pas à tout le monde. Il n'en reste pas moins que, bien que pas évident malgré des séances de level-up, il n'est pas insurmontable. Mais dans ce monde où dans les jeux-vidéos, c'est priorité donnée au casual gaming,où on est assisté de partout, le jeu ne plaira pas à tout le monde. Et c'est dommage. Parce que si le scénario est certes très éparpillé, il n'en reste pas moins mature et sombre, tournant autour d'un nouveau concept de dieu. On est loin du scénario cliché, agaçant et parfois gnangnan de Star Ocean 4 sorti l'année dernière.
Voilà, je déblatère mais j'ai oublié de vous parler des critères qui définissent le jeu...

Evaluation technique
Resonance of Fate ne sera pas le plus beau jeu des deux supports sur lequel il est sorti, c'est un fait.
Les décors manquent un peu de couleurs et tout est dans les tons gris/marrons. Mais ce style steampunk assumé correspond bien au monde de Bazel, entièrement artificiel et basé sur les machines. Il est amusant de constater sur certains écrans, notamment ceux des villes, de voir des engrenages tourner, avec les bruits qui vont avec. Un monde artificiel, mais vivant. En effet, Bazel est peuplée. Les étages du haut sont ceux des Cardinaux et sont donc luxueux, on y trouve même leurs manoirs. Plus on descend, et plus les habitants seront pauvres. Cela se voit à leur tenue, mais aussi à ce qu'ils disent. Ce n'est toutefois pas ce qu'on pourrait appeler une population qui est heureuse de vivre... Le jeu est fait pour tourner sur TV HD et ça se ressent sur une télévision cathodique. Le scintillement est très présent, notamment sur les écrans fixes, du moins sur PS3 ( la version sur laquelle je me base ). Les cut-scenes et cinématiques sont bien réalisées, mais sur une télé non HD, il faut s'approcher assez près pour lire les caractères, et ce même dans le menu... Le jeu possède son propre style graphique, très bien trouvé quoique manquant de chaleur, mais je pense que cela était le but recherché.

L'ambiance sonore est excellente. Motoi Sakuraba s'est attelé aux musiques, avec Kouhei Tanaka, et le résultat est excellent. De nombreux morceaux, qui varient selon les lieux où vous vous trouvez, et le moment de la journée,jusqu'à devenir malsains dans certains endroits. Si elle se fait discrète au début des combats, une fois l'action déclenchée, elle sait se faire plus présente. Là aussi les deux musiciens n'ont pas chômé et proposent plusieurs thèmes de batailles. Une bande-son épique, même si le père Motoi ne perd rien de ses habitudes avec des nappes d'orgues assez présentes parfois... En réalité, la bande son possède deux facettes : une qui envoie du gros, notamment lors des combats, grandiloquente, et une autre, d'ambiance, plus calme, dans les villes et lors des déplacements sur la carte.
Les bruitages sont également très présents, allant même jusqu'au détail : on entend souvent les mécanismes tourner, en ville. Les personnages parlent, et il vous est possible de choisir au début de partie entre l'anglais et le japonais.

Les animations sont bien réalisées, mais nos héros sont parfois un peu raides dans les batailles... Les actions héroïques sont détaillées et chaque personnage aura plusieurs animations. Cependant, l'aspect filmé façon plan cut pourra ne pas plaire. C'est dommage parce que tout est fluide une fois en mouvement. Il n'y a pas de ralentissements.

Le gameplay hors des combats est facile d'accès. Se déplacer et parler aux gens n'a rien de sorcier, ni même acheter des articles. La progression sur la carte du monde est un plaisir et j'avoue que je suis devenu accro aux cellules énergétiques. Le système de combat a été préparé et fignolé dans ses moindres détails. En gros, c'est un système comme seul tri-Ace sait faire et BIEN faire. Pour plus de détails, voyez quelques paragraphes plus haut...

Le scénario du jeu est très spécial. Attention, je n'ai pas dit « mauvais » il est plutôt bon, mature, et tournant autour du concept de dieu. Cependant, achever l'aventure n'apportera pas toutes les réponses à certaines zones d'ombre. Le script très éclaté n'aide pas non plus à la compréhension. Mais il permet au joueur de faire sa propre reconstitution et version de l'histoire,d'ailleurs, même si les PNJ donnent l'impression de ne rien avoir à dire d'intéressant, ils aident à comprendre le contexte politique et la situation de Bazel. A ne pas négliger, donc. J'ai aimé les scènes d'humour, même en dessous de la ceinture, assez potache, certes, mais bien moins gamin et agaçant que celui présent dans Star Ocean 4 et ce malgré la persistance de certains running gags.
La durée de vie dépend de plusieurs facteurs : elle peut être longue, si vous accrochez et dans ce cas, les heures passées dépendront de votre adresse et de la maîtrise du système. Il est évident que le jeu sera un tantinet court si vous vous contentez de faire les missions principales qui font avancer l'histoire. N'hésitez pas à faire les missions facultatives, ça peut être vraiment utile. Et que dire si vous prenez le temps d'explorer, dans les limites autorisées par le jeu votre environnement... Si vous n'avez pas accroché, elle sera très courte... Parce que je suis persuadé que certains ne prendront aucun plaisir à faire ce jeu : graphismes sombres, système de combat difficile d'accès... Mais ils auraient tort. J'ajoute que les programmeurs ont implanté des succès et trophées en fonctions de vos exploits . Toutefois, tri-Ace n'a pas été aussi vicieux que les Battle Trophies qu'on trouve dans les Star Ocean...
Un autre à-côté très sympathique est la possibilité de personnaliser ses trois héros : les villes possèdent en effet des boutiques de modes où vous pouvez leur acheter de nouvelles tenues, allant du serre-tête aux couleurs et marques des bottes, et même leur teindre les cheveux d'une façon différente et leur mettre des lunettes ou lentilles très stylées.On peut également trouver de tels objets en posant des cellules sur la carte. Cela n'affecte en rien leur protection, c'est juste pour personnaliser ses personnages, mais ne rêvez pas, aucun d'eux ne se mettra complètement nu (dommage !!!). Dans un souci de cohérence, la tenue vestimentaire sera non seulement visible lors des phases de déplacement en ville, mais aussi lors des combats et des cinématiques. C'est simple, mais il fallait y penser. Et vous savez bien, les petits détails, les grands jeux en sont truffés.


Que penser, au final, de ce Resonance of Fate ? Qu'il mérite tout simplement de trouver un écho auprès de ceux qui veulent une alternative valable au mastodonte Final Fantasy XIII. Un système de jeu excellent, une bonne histoire, de plus traduite dans la langue de Molière, bien que certains textes soient sous-traduits à mon sens, des petits à-côtés bien sympas, c'est un RPG qui impose son style par ses principes de jeu et ses graphismes. Une véritable bouffée d'air frais dans un monde dans lequel le J-RPG a le plus grand mal à se renouveler. Cependant, son côté assez peu accessible et difficile éloignera hélas la plupart des joueurs. Gageons toutefois que les baroudeurs, les vieux de la vieille capables de faire des jeux du même genre datant de vingt ans sans soluce, ceux qui veulent autre chose que du Square-Enix, sauront rendre hommage comme il se doit à ce RPG atypique. Bravo encore tri-Ace.

Points positifs
Le retour du grand tri-Ace
Un trio bien sympathique
Système de jeu au poil et travaillé à l'extrême.
Sakuraba+ Tanaka = EPIC SOUNDTRACK
Graphismes stylés.
Pas évident, mais pas insurmontable
Système de quêtes peu contraignant
Possibilité de choix entre voix originales Japonaises ou Américaines .

Points négatifs:
Non optimisé pour les télés cathodiques
Difficile d'accès
Pas évident, peut décourager les débutants
Graphismes tout de même un peu ternes...
Parfois sous-traduit en français.

Conseils de jeu :
L'arène, située à deux pas (cases) de Ebel, vous permettra de vous entraîner. Contre de l'argent, certes, mais vous pourrez voir vôtre maîtrise du système de jeu. Les épreuves sont classés par rang et chaque rang dispose de dix épreuves. Vôtre objectif sera de monter .Si vous réussissez, vous remportez votre mise, majorée d'un multiplicateur. En cas d'échec, vous serez ramené à l'entrée de l'arène de combat sans pour autant avoir eu à payer pour un Game Over, vous aurez juste perdu l'argent dépensé...

Faites attention à la jauge héros, surtout au départ. N'oubliez pas, le jeu ne pardonne pas les erreurs. Les continues sont payants.

Les armes de lancer telles les grenades ou les cocktail molotov peuvent vous faciliter la tâche. Elles infligent souvent des anomalies de statut aux ennemis. Attention toutefois, elles sont en nombre limité.

Pour réussir certaines missions annexes,vous devrez parfois vous rendre dans un lieu à un moment donné de la journée ( le jour/la nuit) pour le trouver, le jeu gérant l'alternance. Le fait de se reposer peut accélérer les choses.
Julius
9
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le 17 févr. 2012

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Julius

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le 2 janv. 2011

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Astérix chez les Pictes - Astérix, tome 35
Julius
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Un début encourageant pour le nouveau duo...

Il était difficile de faire pire que le tome précédent,et creuser plus profond dans le nullissime eut été difficile. Ce sénile d'Uderzo s'est enfin décidé à passer la main. Que dire sur ce nouvel...

le 24 oct. 2013

52 j'aime

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The Room
Julius
10

Le meilleur du pire du nanar

La notation d'une telle oeuvre est juste impossible. Ce n'est pas du cinéma. Ce n'est pas un navet complet non plus... En réalité, il faudrait inventer une autre catégorie de nanar rien que pour...

le 22 janv. 2013

51 j'aime

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