Là, on me voit, là on me voit plus, ah, et là on me voit !

Boum, le buzz généré par l'Internet – Dieu du geek moyen et moins moyen – a un effet peut-être encore plus bénéfique que la rentrée d'argent pour certains développeurs. C'est ainsi que Curve Studios (œuvrant sur le lot des Buzz ! sur les consoles de Sony mais aussi, et je ne vous apprendrez rien si vous avez suivi le petit phénomène, les jeux indépendants Hydroventure – WiiWare – et Explodemon – PSN) nous propose un jeu dit « online », entièrement gratuit et à l'accent communautaire important.

Pour quelques méga-octets, au lien simplement nommé http://www.stealthbastard.com/, vous trouverez un trailer mettant en avant « violence », « communauté » et « gratuité ». Oui, cela se résume assez bien. Ensuite, quelques screenshots, les différentes actions possibles, ainsi, et l'on voit bien là l'importance d'un buzz (aussi bref soit-il, misant avant tout sur son intensité) que l'avis à chaud de différents représentants de la presse ludique. Au centre : un bouton « download free now » à première vue sans piège. Et enfin, un timide accès vers une page de donation éventuelle. Le modèle économique est surprenant... Au lieu d'opter pour un prix dérisoire comme l'on peut le voir sur les plates-formes de smartphone, ici, le jeu est entièrement gratuit et n'attends que la bonne volonté du public pour faire d'éventuels dons. L'astuce vient certainement du fait qu'avec son fameux module permettant de créer des niveaux, l'on retrouvera une communauté grandissante à l'instar de ce qui a fait le succès relatif de Little Big Planet sur Playstation 3.

Vous l'aurez vu et revu ici et là – toujours si vous êtes un geek sérieux et impliqué -, l'équipe de Curve Studios trouve son inspiration dans deux directions de qualité. La construction de niveau et la violence notoire viennent tout droit de ce bon vieil univers du steak saignant de la Team Meat (http://www.senscritique.com/jeuxvideo/super-meat-boy/35123683701031/critique/gaeru83/). Les tableaux sont courts et intransigeants. Ici, par rapport au jeu susnommé, Health Bastard propose malgré tout quelques « checkpoints ». À la différence aussi de cet autre jeu, celui-ci fonctionne par l'intermédiaire de zones. Chacun d'elle se dévoile via un système de luminosité complètement ahurissant pour un titre de cette envergure. Et justement, l'autre implication - certains diront Splinter Cell, les puristes parleront de Metal Gear Solid - est entièrement assumée. Le sous-titre (tactical espionage arsehole) est d'ailleurs un mélange direct et insolent des deux licences. L'un comme l'autre, impose une progression millimétrée. Si dans les jeux d'Ubisoft/Konami, l'erreur, bien que préjudiciable, peut se rattraper d'une façon ou d'une autre, le petit gaillard de Stealth Bastard n'y aura pas droit. D'autant plus qu'il ne possède aucune arme. Ses seules aptitudes sont donc la rapidité et la précision. En parlant de ce point, c'est effarant de voir que pour une résolution si grossière, le titre permette une précision si déconcertante et maitrisée. Vos ennemis de la première heure ? Des caméras – avec le même point d'exclamation/d'interrogation que l'on retrouve dans les aventures de Solid Snake - des tourelles mobiles ou encore des lasers. Cela dit, même vos alliés (par exemple, des blocs permettant d'activer des interrupteurs) peuvent vous écrabouiller comme si de rien n'était. La violence du soft est-elle justifiée ? Avouons que ça rajoute un côté un peu trash qui s'avère assez à la mode actuellement. Visuellement, le jeu est d'une rigueur imposante. Les zones de luminosité et d'obscurité permettent d'octroyer au personnage trois niveaux de visibilité. Sans révolutionner le genre, loin de là, le level design est stricte, plaisant et jouissif. Les niveaux se complexifient progressivement et le tout s'apparente finalement à un réel puzzle-game thématique. Pointons malgré tout du doigt, la musique de qualité, en adéquation avec le visuel, mais foutrement répétitive... Pour terminer, il est toujours intéressant de voir comment les développeurs se débrouillent pour combiner habilement les fatigantes séquences de « tutoriel » à un jeu. Ici, des messages muraux vont donnent des informations sur les choses à faire...

Mais, sans pour autant nous refuser un plaisir aussi libre de toute contrainte, quel objectif/intérêt voit-on là dans la gratuité d'un soft ? On imagine, comme mentionné plus haut, l'intérêt, avant tout, de concevoir une communauté de créatifs. Le jeu n'est pas bien long (28 niveaux) et n'apportera que ses lettres de noblesses grâce à l'intérêt hypothétique d'un groupement de joueurs actifs. Du coup, voit-on là juste la recherche d'améliorer la visibilité du studio ? À l'heure actuelle, certains se jettent déjà corps et âme dans du level design... nous-dis-t-on !

Mais qu'entends-je ? ... Quelques difficultés pour se connecter retentissent ? Malheurs. Les gaillards de Curve Studios nous racontent sur leur site, dégoulinent d'excuses, qu'ils font leur possible pour blablabla... Patience donc.

Même en solo, et en attente d'une mise à niveau, on résume ? Gratuit, finement réalisé et potentiellement infini (allez, les gars, on bosse là !)... Mais quelle cruauté pour un gamer de bon goût !
Gaeru83
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le 4 janv. 2012

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Gaël Barzin

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