Quatre heures de tension, de questionnement, de satisfaction à la fin de chacune de ses histoires. Présenté comme une aventure textuelle, le jeu sous-entend une filiation avec les classiques du genre créés au début des années 80 par Infocom. La technologie et la culture cinématographique aidant, l’atmosphère est particulièrement développée grâce à l’aspect graphique et surtout sonore. Respiration haletante, tonnerre, vent, souffle de ventilation des machines électroniques, c’est avec un casque audio posé sur les oreilles que l’on jubile au premier jump scare. L’on comprend dès lors que la force de ce titre ne tient pas qu’à son histoire, mais également à sa mise en scène soignée.
Des années 80, il n’en tire pas seulement son inspiration des jeux, mais également du cinéma. Tout respire les eighties : les ordinateurs, les appareils électroniques, les teintes et les couleurs, le postes radio ... Juché sur notre clavier des années 2020, on se surprend à penser au film Super 8 qui tente de nous remémorer cette plastique d’antan presque 40 ans après. A savoir une plastique fantasmatique pour les plus jeune, nostalgique pour les plus âgés, idéalisée pour tous. On retrouve cette nostalgie pour cette époque dans la société actuelle de manière omniprésente désormais, comme l’on pouvait en trouver une pour les années 70 durant mon adolescence à partir de 1990. Pantalons pattes d’éléphants et disco pour l’une, synthétiseurs et appareils électroniques pour l’autre, l’inspiration du passé semble être cyclique et commencerait même déjà à atteindre la décennie suivante.
Les quatre histoires indépendantes se dévorent chacune d’une traite afin de ne pas altérer leur tension ascendante. La qualité est toutefois inégale, la première étant probablement la plus réussie car la plus inattendue, plaçant son concept de mise en abime là où l’on ne l’attendait pas. Passée la surprise, notre cœur se ragaillardit. L’angoisse laisse dès lors place au suspense dans les scènes suivantes. La conclusion ajoutera une cohérence à narrative à celle esthétique.
Bien que supposé simple techniquement, le jeu en demanderait trop à mon MacBook Pro de 2012. Les changements de plans sont poussifs, la rédaction au clavier et l’affichage des textes sont lents, l’interaction avec les éléments du décors sont presque interminables tellement ils paraissent traîner en longueur, notamment cette radio du troisième acte. La palme est attribuée à la dernière histoire. Je suis curieux de savoir comment fonctionne le programme sur une machine récente.
À l’attention de certains qui le trouveraient d’une linéarité décevante : Untold stories se découvre comme Un livre dont vous êtes le héros ouvert en pleine forêt vierge, un soir venteux, éclairé à la lueur d’une lanterne sous une tente. En somme, une littérature qui s’offre une scénographie au delà du texte pour mieux immerger dans son univers.
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