Tales of the Abyss
7.5
Tales of the Abyss

Jeu de Namco Tales Studio et Namco (2005Nintendo 3DS)

Même près de 3 ans après son lancement, on ne peut pas dire que la 3DS ait été inondée de RPG en Europe. Alors quand vient pointer un épisode d’une franchise majeure, n’importe quel amateur du genre ne peut que l’accueillir à bras ouverts. En l’occurrence, Namco nous gratifie de Tales of the Abyss, un portage d’un épisode totalement inédit en Europe (il n’est sorti qu’en 2006 aux États-Unis).


Quiconque aura déjà joué à un épisode de la série Tales of ne sera pas surpris par cet opus, que cela soit sur la forme ou sur le fond (clichés inclus). L’histoire se déroule sur la planète Auldrant, dont la destinée est régie par une prophétie (le Score ou « partition » en français), et met en scène un jeune héros (Luke) plongé au cœur d’un conflit entre le royaume de Kimlasca-Lanvaldear et l’empire Malkuth. Pour accomplir son destin et lutter contre l’effondrement du monde d’Auldrant dans les abysses du Qliphoth, Luke va rencontrer cinq autres compagnons qui partageront son périple semé de multiples rebondissements. S’il reste très classique, Tales of the Abyss offre ainsi au joueur nomade un vrai RPG de salon avec une quête longue (une cinquantaine d’heures de jeu environ) présentant une vingtaine de donjons variés (mêlant temples et environnements naturels) et une quinzaine de villes et villages à visiter. Et comme tout Tales of qui se respecte, Tales of the Abyss offre au joueur un système de combat ultra-dynamique (puisqu’une fois un ennemi rencontré sur la carte ou dans un donjon, le jeu bascule sur un champ de bataille où le combat se déroule en temps réel comme dans un beat’em-all). Les combats ont ainsi la pêche et sont tout sauf une corvée (d’autant que les monstres étant visibles à l’écran, le joueur est totalement libre de les éviter s’il estime ne pas devoir faire de level-up). Un bon point. Par ailleurs, le jeu bénéficie de doublages de qualité en anglais qui rendent l’histoire particulièrement plaisante à suivre.

Le jeu est-il pour autant sans défaut ? Non, loin de là. Il y en a même pas mal, même s’ils sont mineurs et ne nuisent pas fondamentalement au plaisir de jeu. Tout d’abord, les moins anglophiles constateront que le jeu est entièrement en anglais (dialogues et doublages, sans aucun sous-titrage), ce qui pourra en rebuter quelques-uns. Mais bon, Namco nous a fait l’aumône d’une localisation européenne (la 3DS étant une console zonée), on ne va pas faire les ingrats sur ce coup.

La réalisation globale du portage pourra également faire tiquer les plus pointilleux : en effet, si Namco a été particulièrement ambitieux avec ce portage (toutes les cinématiques en anime sont d’ailleurs présentes), force est de constater que certaines textures sont devenues un peu grossières sur 3DS ; défaut renforcé si vous jouez sur 3DS XL (avec une pixellisation très légèrement apparente dans ce cas). Rien de bien grave, cela dit. Qui plus est, les couleurs sont globalement assez ternes (à l’exception de quelques lieux plus colorés) et le sont visiblement un peu plus que sur Playstation 2. Quant à l’apport de la 3D, celle-ci a franchement été mal optimisée car à moins de la régler à un niveau très faible (mais suffisant pour profiter d’un effet de profondeur sympathique, à défaut d’être spectaculaire), elle sera plus désagréable qu’autre chose avec des bulles de dialogue qui apparaissent de manière « violente » (pour la rétine, en tout cas) au premier plan pour un effet des plus désagréable. Dommage.

Le dernier défaut du jeu tient plus à sa trame scénaristique qui est inutilement longue alors que le jeu est dans l’ensemble très efficace : entre du backtracking inutile vu le nombre conséquent de donjons (le jeu n’hésitera pas à vous faire revenir dans certains d’entre eux pour faire progresser l’histoire) et les dix dernières heures bien longuettes (le jeu vous envoyant aux quatre coins de la carte pour voir tel ou tel personnage et déclencher telle ou telle cinématique), la progression aurait pu être mieux optimisée. Et que dire des skits (ces dialogues muets optionnels qui viennent enrichir le background de l’histoire…). Selon les statistiques du jeu, il y en a près de 500 qui se déclenchent de manière impromptue tout au long de l’histoire. Et autant dire que leur lenteur est vraiment horripilante : bien sûr, on peut les zapper en appuyant sur Start… mais on a alors toujours l’impression de passer à côté de tout le background de l’histoire. Frustrant… d’autant qu’on ne peut pas passer manuellement d’une ligne de dialogue à une autre (contrairement au reste du jeu). Là encore, les dialogues auraient pu être optimisés pour nous éviter ces temps morts. Enfin, si le dernier donjon est vraiment sympa à parcourir (la cité détruite d’Eldrant), la fin du jeu est vraiment décevante (entre un boss final pas bien résistant et une cinématique de fin vite expédiée, il y a de quoi rester sur sa faim…).


Malgré ces petits soucis, il n’en reste pas moins que Tales of the Abyss est un RPG incontournable sur 3DS et qui offre une expérience -presque- sans concession par rapport à un RPG taillé pour une console de salon. Il offre par ailleurs une bonne accessibilité pour un support portable (avec des points de sauvegarde très réguliers et un synopsis consultable à tout moment qui permet de savoir où on en est dans l’aventure et ce qu’il faut faire pour progresser, sans pour autant trop spoiler). Avec une histoire épique, une épopée particulièrement longue et des lieux particulièrement variés à explorer, les amateurs de RPG peuvent donc s’y lancer sans aucune crainte. Peut-être pas un classique parmi les classiques, mais un incontournable sur 3DS, assurément. Et comme cet épisode est inédit en Europe, il serait dommage de s’en priver … Avis aux amateurs.
marchiavel
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le 9 sept. 2013

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