La seule chose qui distingue The Division 2 des autres titres estampillés Ubisoft, c'est ses gunfights: ici, ça ressemble à quelque chose, et même si c'est pas parfait, on est bien loin devant ce qu'a pu proposer les dernier ghost recon (en tout cas wildlands, j'ai pas fait breakpoint, faut pas déconner), qui se rapprochaient plus de pilules de Xanax que de jeux vidéos. Ici, le level design fait le boulot, les ennemis ne sont pas cons comme des huîtres (sauf quand ils le sont, mais ils se débrouillent en général pas trop mal), il ne faut pas foncer tête baissée et préférer contourner les ennemis ou user de ses gadgets lors des passages un peu complexes (face à un petite patrouille vous pouvez vider votre chargeur, le fusil à la hanche en mode Rambo, ça passe). A son meilleur, The Division 2 propose des affrontements vraiment sympas, et si le jeu n'était qu'une compilation de ses meilleurs combats, il serait un chouette jeu d'action plutôt recommandable, même si pas original pour un sou (y a rien que vous n'ayez déjà vu ailleurs). Mais non. Déjà, les gunfights peuvent devenir assez ennuyeux: si le level design est plutôt inspiré, l'approche de ce dernier restera strictement la même durant tout le jeu; toujours des arènes, quleques chemins pour contourner, un étage, deux max, les même types d'ennemis, etc,... Ça ne varie pas assez, ne surprend jamais, et par manque de challenge, pas mal de fusillades se déroulent en pilote automatique, en particulier les escarmouches insignifiantes disséminées dans l'open world. Le système de combat de The Division 2 n'est pas assez profond pour qu'on puisse s'investir pour le maitriser, et pas assez varié pour empêcher le joueur de piquer du nez de temps en temps. Le jeu souffre d'un mal partagé par pas mal de jeux services, qui vous incitent à rester une centaine d'heures alors qu'ils n'ont même pas la profondeur certains titres qui en font 10 (il n'est pas le pire à ce niveau cela dit). La supériorité sans conteste du fusil d'assaut (comme toujours dans les jeux du genre), ou autres variantes automatiques, accentue encore cette répétitivité; les shotguns, par exemple, ne servent à rien, ils sont moins efficaces même à courte portée, et la plupart des arènes favorisent la mi-distance. Le manque de pénétration des balles dans les objets et de destruction du décor n'aide pas non plus (c'est un peu rigolo de se mettre à couvert derrière une barrière en plastique pour éviter le feu d'une mitrailleuse lourde dans un jeu supposément tactique), et de manière générale, niveau feedback, c'est pas la fête: les ennemis ne réagissent pas aux balles, peu d'effets de sang, ragdoll au minimun et des fusils à pompe dont les sensations de tir sont comparables à celles des meilleurs Nerf, tout ce qui aurait pu égayer les fusillades un peu mornes s'est fait la malle. Quand bien même, le jeu nous balance des grosses scènes d'action suffisamment souvent pour nous rappeler que tout ça n'est pas qu'une perte de temps (même si on ne ressort pas avec l'envie d'y retourner). Le reste du jeu est moins bon à cet exercice.


Parce que non content d'être un looter-shooter plutôt sympathique, The Division 2 veut aussi être un open world scénarisé, avec une histoire, et tout. Mais dés qu'on parle plus de flingues, le jeu devient une tannée. Pour le scénar, on est les gentils qui veulent reconstruire le monde, y a les méchants gangs qui veulent,... on sais pas trop quoi, mais ils aiment buter des mecs, alors faut les flinguer, et voilà. Bon, c'est nul et manichéen, en soit on c'est pas si grave pour un jeu du genre, mais ce qui me dérange, c'est toute l'emphase mise sur cet aspect du jeu. Y aura toujours un clampin pour vous rappeler l'importance de votre objectif à la con, des dialogues fades, des persos aussi nombreux que complètement oubliables, du patriotisme et du sacrifice qu'on croirait ressortis d'un film de Roland Emmerich,... Si ça avait été une parodie de scénar d'espionnage à la con, j'aurais même trouvé ça un peu gros. D'autant qu'une Amérique frappée par un virus le jour du Black Friday et gangrénée par les armes chimiques, les psychotiques surarmés et les fanatiques, y avait quand même un certain potentiel. Mais le jeu se garde bien de dire quoi que ce soit, et se contente d'une histoire d'une nullité absolue.


L'open world est complètement creux. Il est rempli de merdouille, et y a des gonzes à buter au passage, mais c'est vide, on ne fait rien, si ce n'est d'aller à un point A à un point B. Et traverser les environnements dans ce jeu se résume à appuyer sur la touche de sprint et maintenir une direction dans les rues hyper large de DC (d'ailleurs, recréer une ville dont la structure a été pensée pour les véhicules le plus fidèlement possible pour nous faire traverser ses routes vides à pied, c'est pas un peu con ?). Au moins, dans les autres open world du genre, on peut conduire, ici, on s'endort sur son clavier, l'open world aurait été un menu de sélection, ou un hub, que ça n'aurait pas changé grand chose. aucune atmosphère ne se dégage, la faute à l'absence totale d'ambiance sonore (la seule musique que vous entendrez viendra des combats, et elle est pas dingue), au manque d'implication du joueur et à l'irruption d'activités annexes un peu nulles qui se résume à buter des mecs et appuyer sur un bouton. Même dans les missions principales, linéaires, le jeu est incroyablement barbant quand on ne se bat pas, on court d'une arène à l'autre sans y réfléchir, en appuyant parfois sur un bouton pour amener d'autres larbins à dézinguer. On passe sans regarder les décors incroyablement détaillés, jusqu'à se demander pourquoi les gars de chez Massive ont investis tellement de temps et d'efforts pour des environnements si mal exploités.


Niveau contenu, il m'a fallu une quinzaine d'heures pour arriver au endgame, qui vous demandera de retraverser les niveaux précédents, mais face à une nouvelle faction. Si la faction en elle même est plutôt sympathique à affronter (et change pas mal de vos anciens ennemis, qui ont un peu de mal à se distinguer les uns des autres), le contenu n'est pas vraiment prévu pour un joueur solo; c'est loin d'être infaisable, mais les ennemis sont très nombreux et plus résistants, chaque combat demande pas mal de temps et des munitions par cargaisons, le tout dans des niveaux déjà visités. J'ai donc préféré m'arrêter là.


Comme souvent avec Ubisoft, l'histoire de The Division 2 est celle d'un gâchis. On voit le potentiel, mais celui-ci est enseveli par les décisions absurdes de l'éditeur. Il en ressort pour une fois un gameplay solide, mais perd bien trop de notre temps avec son open world, sa structure et son scénar pour qu'on puisse le considérer comme plus que l'ombre du chouette shooter qu'il aurait pu être.

val990
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le 31 janv. 2020

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