Morrowind s’inscrit dans la lignée des Elder Scrolls et situe cette fois ci son action en Morrowind, patrie des Elfes Sombres, et plus précisément sur l’île de Vvarfendell. Humble prisonnier, notre personnage est, de façon surprenante, libéré sur ordre de l’Empereur. De petits boulots en mission, nous allons découvrir un monde étonnant. Car ce qui frappe, par rapport à Daggerfall, c’est l’impression réelle d’être dans un monde cohérent, viable et immense. Tout ici est prétexte à excursions, et l’on peut s’amuser à suivre les routes ou bien couper à travers champ. Terminé les donjons « posés » au milieu de nulle part, l’environnement immensément vide, on peut réellement se repérer à notre environnement. Le deuxième point intéressant, c’est l’environnement interactif : on peut ramasser des champignons, fouiller dans les poches des passants ou dieu sait quoi, bref, on est libre de faire ce que l’on veut, on ne s’ennuie pas. Les graphismes ont gagnés en qualité et même sans être beau (surtout vu aujourd’hui), le jeu n’est pas déplaisant à regarder. On notera une rigidité certaine des personnages et une propension à avoir des articulations angulaires mais bon… Les paysages sont souvent assez sympas, nous offrant même des différences d’architectures assez notables en fonction de notre situation géographique, entre des maisons dans des champignons géants et une ville dans le désert. L’univers en lui-même est bien plus détaillé, la faute ( ?) aux centaines d’heures qu’on doit pouvoir passer si, en accro, on décidait de lire tous les livres qu’on croise, sur un peu tous les sujets possibles. Cela dit, et malgré une certaine complexité, on peut parfaitement voguer dans le jeu sans avoir tout lu, et sans être pour autant (trop) perdu. Si l’on retrouve les factions des guildes de guerriers, voleurs et mages, force est de constater que l’évolution au sein de celles-ci suit enfin un scénario et n’est pas tributaire du hasard. Cerise sur le gâteau, on a également des missions intéressantes, qui ne se résument pas qu’à trouver un objet X dans le donjon Y immense et mal cartographié. En plus de ces factions, on pourra s’amuser à incorporer l’une des « maisons » de Morrowind, sortes de baronnies locales, dont on pourra grimper les échelons, tout comme la Légion Impériale. L’histoire en elle-même fait intervenir un Grand Méchant Dagoth Ur susceptible de revenir anéantir tout le monde (ou quelque chose comme ça), mais sincèrement, ça n’est pas ça qui fait le sel du jeu. On préfèrera se concentrer sur l’ambiance du jeu, et voir que Vivec, le dieu des Dunmers, et l’Empereur ne valent peut-être pas mieux… Sans doute lié à la géographie de l’île volcanique de Vvarfendell, à son climat un rien sombre et sa végétation parfois rase, le jeu amène une certaine mélancolie, renforcée par la pauvreté de certains, par le racisme et la corruption. Tout n’est pas rose, ici, mais plutôt d’un camaïeu de gris.
Au chapitre des défauts, on pourrait parler de l’évolution de niveau, qui au prix d’un petit-casse tête et d’une planification méticuleuse, peut grosbiliser notre héros à outrance. Mais on a beau se dire qu’on va jouer comme ça vient, on ne peut s’empêcher de faire un minimum attention à optimiser (tellement plus classe que grosbiliser) notre personnage. De plus, défaut de cette qualité, le jeu laisse trop de liberté, et l’on peut assez facilement perdre de vu la trame principale du jeu, ce qui tend à affaiblir sa dimension dramatique.


Deux add-on existe pour Morrowind : le premier, Tribunal, nous conduit dans la ville de Longsanglot (tout un programme !) afin de comprendre pourquoi la Confrérie Noire en veut à notre vie. Le second, Bloodmoon, nous conduit au Nord, où l’on fera la connaissance des loups-garou. Si ces add-on ajoutent quelques fonctionnalités au jeu (comme la fonction de tri de quêtes), ils ne rajoutent que quelques dizaines d’heures ( !) de jeu chacun, soit une goutte d’eau par rapport au temps que l’on peut consacrer au jeu de base (qui devient virtuellement infini si l’on se penche sur les mods conçus par la communauté de fans).


En résumé, Morrowind est une grosse claque lorsque l’on sort de Daggerfall, et pose les base des Elder Scrolls à venir. Bien entendu, les graphismes du jeu ont vieillit, et l’on pourra parfois tiquer sur certaines textures ou personnages. Mais cela reste un très très bon jeu, sur lequel j’ai passé bien des heures.

Chat-alors
8
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le 24 août 2017

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Chat-alors

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