La clairière, nimbée de soleil, sentait le chèvre-feuille et la bruyère. Une biche et son faon demeuraient à la lisière des arbres, aux aguets, ne sachant comment réagir à l’arrivée du guerrier lourdement armé sur leur territoire. Il était épuisé et blessé. Les animaux s’égaillèrent dans l’ombre des fourrés aux cris des gobelins approchant, reniflant le sang suintant des plaies de leur proie. L’homme agonisait et n’allait pouvoir résister à l’assaut des créatures qui pénétrèrent en nombre, effrayants dans le calme et précaire refuge. Cruels, ils s’approchaient en ricanant quand une lueur coula des mains vides de l’homme affaibli. La foudre s’abattit sur le groupe, carbonisant les petits corps contrefaits. Le calme revint aussitôt. Les cadavres disparurent dans les herbes hautes