The Evil Within est un jeu d'horreur développé par Tango Gameworks, société connue notamment pour avoir réalisée la célèbre série videoludique des Resident Evil, et qui s'est faite bouffer par Zenimax (la grosse boite qui possède Bethesda et Arkane Studios entre autres).
Force est de constater que le jeu est assez banal, ce qui d'autant moins excusable qu'il y avait du budget derrière (bon quand même moins de 30 millions de dollars apparemment, faut relativiser par rapport aux autres jeux).
En quoi pêche-t-il ? Principalement en sa longueur compte tenu du manque de contenu narratif et en matière de gameplay. En effet ce jeu est long (10-15h de jeu), et si les décors sont corrects et variés, le jeu consistera à ramasser du liquide (expérience), des seringues (ca soigne il paraît), et des munitions dans des caisses pour tirer sur tout ce qui bouge. Etant donné le faible nombre d'armes (à noter d'ailleurs qu'elles sont loin d'être réalistes, tout comme la santé de votre bonhomme qui va réaliser pas mal de chutes mortelles sans mal, et se prendre un paquet de balles dans le torse), le gameplay devient rapidement très ennuyeux, et preuve s'il en est au bout de quelques heures de jeu j'ai préféré m'informer de la suite par playthrough, en accélérant les passages répétitifs.
Par ailleurs autre gros reproche que je fais à ce jeu : sur les trois intrigues principales qu'il emmêle, aucune n'apporte de réponse satisfaisante (futur dlc ? loul). Spoil.


D'une part nous avons l'histoire réelle de notre protagoniste Sebastian Castemachin, qui a perdu son enfant dans un incendie, ainsi que sa femme, qui est portée disparue. Ayant commencé à boire depuis la mort de son gosse, les flics voient la disparition de sa femme d'un mauvais œil, pensant tout d’abord qu'elle l'a quitté, puis soupçonnant même le détective d'être à l'origine de sa disparition. De son côté Mme Castebidule enverra une lettre d'explication à son mari...qui n'explique pas grand chose si ce n'est qu'elle suspecte que la mort de leur enfant n'est pas un hasard et qu'elle le laisse à contrecœur pour enquêter amour bla bla bla, lettre que notre cher détective ne sera pas fichu de donner à ses collègues pour se disculper. Il commence alors une enquête pour savoir ce qu'il est advenu de sa femme. Cette histoire est narrée par les documents que nous trouvons tout au long des donjons (journaux intimes, journaux pas intimes, confessions intimes, confessions pas vraiment intimes).
D'autre part nous avons les délires qui nous suivent tout au long de l'histoire, qui nous laissent tout d'abord croire à la folie du protagoniste (des portes disparaissent, on se téléporte, les personnages sont étranges) et qui commencent à son entrée dans un asile avec deux de ses collègues (à partir de ce moment la ville entière subit des secousses sismiques, il y a des morts vivants partout, enfin bref). Délires tout du moins sanglants (ça en devient même parfois comique quand on glisse dans un toboggan de liquide sanguin par exemple), et voulus psychologiques. J'entends par là ce que vous pouvez lire au verso de la boîte du jeu : vous êtes dans la tête d'un psychopathe (à différents moments de sa vie mais avec des hallucinations sanglantes qui tentent de vous étriper). On apprendra plus tard qu'il s'agit a priori de l'esprit de l'antagoniste Ruvik.
Et enfin troisième (et sans doute la plus intéressante) des narrations, celles des flash backs de Ruvik, qui vous apprendra son passé lamentable. Ruvik était un sale gosse qui aimait torturer les mouches et les animaux. Alors ses parents l'ont enfermé, et racheté pour une raison qui m'est obscure les terrains alentour. Alors d'une part les paysans des terrains d'à côté n'étant pas contents (on se demande pourquoi d'ailleurs, ils ont bien été payés non ?!) mettent le feu à une grange dans laquelle se trouve Ruvik et sa charmante sœur (Ruvik s'en sort avec des brûlures, ce qui n'est pas le cas de mademoiselle), et d'autre part Ruvik qui en a marre d'être enfermé (de ce que j'ai compris) décide tout bonnement d'assassiner ses parents pour avoir la paix. Tout cela accompli, Ruvik continuera ses expériences sur des humains cette fois-ci, avec l'aide du docteur Jimenez, un scientifique qui publiera les découvertes du garçon en son nom pour se faire du pognon. Des malades de l'asile dans lequels ils travailleront disparaîtront alors "mystérieusement". Ruvik, furieux que son collaborateur lui pique ses droits d'auteur, cherchera des noises à Jimenez qui décidera d'expérimenter ses découvertes sur la télépathie et les émotions humaines directement sur son collaborateur (pour le faire taire à l'occasion).
Vous voyez où je veux en venir ? ON N'A AUCUNE RÉPONSE AUX DIFFÉRENTES QUESTIONS POSÉES PAR LES INTRIGUES !
Parmi les trois présentes, aucune n'est expliquée. Qu'est-ce qui a permis au méchant de balancer des bus par la pensée ? Qui a tué la fille du protagoniste, qu'avait exactement découvert sa femme (si ce n'est que c'était un vague complot) ? Qu'a donné l'enquête du détective protagoniste ? AUCUNE INFO. Et les 3/4 des personnages ne servent à rien. Ton coéquipier ? Il meurt, mais ne t'apprends rien. Ta "coéquipière" ? elle voulait tuer un patient télépathe (c'était sa mission secrète pour d'obscures raisons), elle s'est lamentablement loupée, elle est partie, on n'en saura pas plus. L'infirmière qui n'est pas fichue de donner la moindre info bien que présente à chaque fois qu'on "rentre à la base", elle disparaît, et on en reste là. Ruvik, l'antagoniste principal ? ON N'EST MÊME PAS SÛR DE COMMENT IL EST MORT.
L'histoire reprend exactement au début comme si tout n'avait été qu'un rêve, et on n'a (presque) rien compris/accompli.


Du coup on accumule frustration liée à l'absence de réponses, à l'angoisse du jeu et à la répétitivité du gameplay, sans aucun dénouement satisfaisant. Quel potentiel gâché !
En conclusion, du fait des lacunes en gameplay et et en narration, je ne vous conseille même pas de regarder un playthrough du jeu, encore moins de l'acheter, malgré le soin apporté aux donjons visuellement.

LeRoiChaton
5
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le 16 sept. 2016

Critique lue 228 fois

LeRoiChaton

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