"TLOU 2: le retour de la vengeance"

/!\ GROS SPOILS INSIDE /!\
- Terminé en 32h (mode normal)

Développé dans la souffrance et joué dans la douleur, on peut dire que TLOU 2 aime faire mal à tous ceux qui l'approchent. C'est dingue comme ce jeu souffle le chaud et le froid: doté de moyens colossaux, il montre sa réussite dans sa réalisation dantesque, sa DA ambiance post-apo mais ne cesse de se déboulonner dans des choix de scénario qui finalement m'ont laissé perplexe. Une fois la fin visionnée et avec ce petit recul, je dirais même que sur l'histoire, on est pas loin d'une catastrophe industrielle. A trop vouloir jouer avec la réaction des joueurs, Druckmann saborde finalement son récit avec toute la seconde partie où on revit les 3 jours de Seattle mais en incarnant Abby, la meurtrière de Joël. Pas emballé du tout au début d'incarner cette meuf aussi féminine qu'un camionneur qu'on préfère appeler Monsieur que Mademoiselle, il est presque choquant de la voir devenir l'héroïne du jeu et que ses jours 2 et 3 à Seattle soient presque meilleurs que ceux d'Ellie. Cette dernière passe même quasiment pour la méchante, histoire de bien remettre en cause notre notion de bien ou mal. "Wouah!" Mais où est l'intérêt du message finalement? Faut quand même pas nous prendre pour des cons: on a bien compris que tous ces personnages vivent dans un enfer et qu'il est normal que chaque survivant ait les mains sales à un moment ou un autre, y compris Joël et Ellie. Druckmann nous a vendu ces 2 personnages au 1er épisode, donc moi joueur j'ai vécu leurs choix en les acceptant (même controversés) et ce qui m'intéressait dans cette suite, c'était de les incarner à nouveau ou au pire l'un d'entre eux. Mais incarner cette Abby, connaitre ses amis et amour pendant une bonne moitié du jeu, c'était trop long et j'avoue que j'en avais rien à foutre malgré des passages assez forts. En gros, le TLOU 2 que j'attendais se trouve dans tous les flasbacks: vivre le quotidien d'Ellie et Joël à Jackson ville où ce dernier doit inévitablement avouer à sa jeune partenaire ce qu'il a fait à Salt Lake City. Et le cordyceps dans tout ça? Son origine? Hmmmm? Passer à la trappe, tout simplement. Mr Druckmann, sur ce coup-là, vous avez bien chié dans la colle.
Le pire vient du chapitre final: c'est bien simple, Il ne sert à rien. Arrêter l'histoire après le retour des personnages du séjour cauchemardesque de Seattle était bien suffisant. Ellie vit avec Dina et son bébé, Abby part avec Lev, afin de s'acheter une rédemption. C'était parfait. Mais non, au risque de perdre son bonheur parfait, Ellie décide de repartir dans une ultime quête de violence extrême à Santa Barbara, histoire d'en finir définitivement avec Abby. Surenchère de violence en couches et surcouches inutiles, nouvelle confrontation barbare entre les 2 femmes mais finalement Ellie épargne Abby. What?! Tout ce carnage de 30h pour ça: voir Ellie retrouver son humanité diront certain, sauf qu'elle ne l'avait jamais perdu. C'est si compliqué à comprendre qu'elle n'a fait que s'adapter au monde qu'on lui a mit en face? Ce qu'elle a perdu par contre, c'est Joël qu'elle ne venge plus, mais aussi Dina non résolue à l'attendre avec le bébé et surtout Tommy qui lui en voudra de ne pas être aller au bout de sa vengeance. A la fin elle n'a plus rien et se retrouve définitivement seule. Pourquoi terminer l'histoire sur autant d'amertume alors que tout était réglé après Seattle, malgré le lourd bilan? Je ne sais pas ce qu'il s'est passé de grave dans la vie de Druckmann mais il a doute besoin d'aller voir un psy. Sa pseudo-tentative d'introspection du joueur en diluant le bien et mal juste pour cacher la misère du scénario, désolé c'est juste une proposition malhonnête de sa part.
Oui parce que dans cette suite, il y avait bien autre chose de plus intéressant à raconter qu'une banale histoire de vengeance hyper-violente qui n'aboutit même pas.