Comment j’ai vécu la suite de ce nouveau monde d’après ?
Le monde n'est plus ce qu'il était suite à la propagation d'un virus. Non pas le Covid19, celui ci est bien pire! Tu évolues dans un monde dévasté, en ruines, envahit par la végétation et parfois englouti par l'eau, infesté par des cinglés et des infectés qu'on pourrait retrouver parmi l’équipage de Davy Jones. De multitudes de questions sans réponses après le premier opus, The Last Of Us Part 2, malgré toute son horreur est à placé sous les signes de l’humanisme, la tendresse, l’émerveillement, la violence, l’horreur, la compassion et la souffrance.
Tu n'es pas prêt. Tu n'es pas prêt à voir d'une autre façon un duo cher à ton cœur, tu n'es pas prêt à voir d'une autre façon l'ennemi. The Last Of Us Part 2 va t'emmener plus loin que tu ne le penses. En début de jeu tu te sentiras trahis par l'équipe artistique responsable du jeu et te l'ayant vendu d'une manière totalement différente du rendu final, mais à mesure où tu avanceras dans l'histoire, tu comprendras que c'était la meilleure chose à faire. Car qu'on se le dise, jamais un jeu, narrativement parlant, n'avait emmené un joueur à se questionner autant.
Tu vas être pris aux tripes, tu vas te sentir dans les premières minutes comme les héros que tu manieras. Plus tu avanceras, plus les choses vont s’éclaircir au point où non seulement la culpabilité frappera de plein fouet ta poitrine, mais en plus les larmes commenceront à couler. The Last Of Us 1 faisait déjà fort questionnement émotion en particulier. Sa deuxième partie est pire. Tu enchaine entre dialogues poignants, moments contemplatifs, exploration, scènes dignes de grands films catastrophes stressant, horreur à coup de bestiaire tout droit sorti de tes pires cauchemars et sauvageries humaine. Tous ses éléments condensés dans plus de 30heures de jeu.
Quand Naughty Dog se la jouait petit filou
Je confirme que certains changements sont une excellente idée. On n’allait pas garder la même chose et te la resservir, il fallait du renouvellement et en plein milieu de jeu, tu verras ce changement. Je n’en dis pas plus, juste que tu vas te retrouver à détester des persos que tu aimais et aimer des persos que tu détestais. Imagines un peu détester Mario et aimer Bowser ? Détester SanGoku et aimer Freezer ? Ou plus récemment Rick Grimes et Negan ? The Last Of Us Part 2 parle de l’utilisation de la violence quelque soit la cause.
Naughty Dog va nous mener en bateau, vous faisant adopter le point de vue de différents personnages « je ne vous dit pas comment ce serait trop facile ! », ce qui fait que tout comme la série Walking Dead, on se pose des questions sur l’utilisation de la violence. Est-ce que la cause de ce personnage est juste ? Est-ce que l’adversaire en face n’en a pas une aussi ? Lui qui a des amis, une famille, des amours, bref la même vie, les mêmes espoirs, les mêmes forces et faiblesses que l’autre camp.
Autre point intéressant qui pour ma part, me fait chaud au cœur, c’est de mettre des personnages féminins loin des Lara Croft et compagnie. En sommes, des femmes à coller des complexes aux adolescentes mal dans leur peau. Oui, The Last Of Us Part 2 comporte un lot de femmes fortes plus proches du monde réel. Et de ce coté, bien qu’il y est un grand nombre de femmes alliées/ennemis, pas de forcing féministe maladroit et peu crédible à la Terminator : Dark Fate que je prends très souvent en exemple, du vrai féminisme montrant que chaque femme peuplant la Terre est égal à l’homme voir plus pour certaines. J’ai été inspiré par une en particulier. Je te laisse découvrir de qui je veux parler et ce n’est pas celle que tu imagines.
Bon c’est pas tout toutes ses bonnes nouvelles, mais et Joel Miller dans toute cette histoire? On ne souillera pas ce personnage, il est beaucoup trop important à nos yeux et l'équipe en charge de ce second opus le sait. Disons que tu le verras autrement, que même si tu ne joueras pas avec lui pendant toute la durée de l'histoire, plein de flashbacks te replongeront au cœur du duo Joel/Ellie « dans le but de chialer encore plus ? ». Plein plein plein de flashbacks, de longs flashbacks voguant entre moments de contemplation "oui tu auras ta scène poétique et mignonne rappelant celle de la "girafe", des autres orientées exploration/discussions père/fille de substitution et d'autres plus action. Et quand il est question d'action, tu sais que tu prendras ton pied, tu sais que tu vas pouvoir te défouler pour faire justice toi même, tu sais que tu ne peux pas foncer dans le tas malgré ton arsenal. Il faut la jouer fine, furtif, l'intelligence artificielle a été revue à la hausse, tout ennemi, que ce soit claqueurs, coureurs, factions adverse accompagnée parfois de chiens reniflant ta piste ou nouveaux venus te fera passer un sale quart d’heure.
Immersion totale mais était-ce une surprise ?
Les décors sont somptueux, grandioses, si tu es du genre ami de la nature, tu passeras souvent ton temps à scruter tous ses petits détails et ce même si tout est dévasté et bouffé par la végétation. Des courses poursuites, des confrontations, le tout sous une mise en scène à la Naughty Dog toujours aussi fort. Tout ça fonctionne. C’est viscéral, presque éprouvant parce qu’on a l’impression d’y être. Tu participes véritablement à l’action nerveuse et fluide, tu y prends part à coup de gun fight, combat au corps à corps, tu te sers des éléments du décor pour tenter de vaincre l’assaut de tes ennemis nombreux ou imposants, très vicieux, et tu essayes de ne pas trop laisser l’émotion te submerger auquel cas, c’est la maladresse et donc la mort ! Comme dans la vraie vie !
C’est donc très physique, très très violent avec des coups, des tirs dans les membres qui font très très mal, te font voir l’adversaire souffrir avant de trépasser, des explosions, des destructions d’éléments de décors (sans disparition de ses derniers), des blessures, bref, Naughty Dog pousse son jeu au réalisme. Un vrai film où tu es le héros, rencontrant au passage des personnages attachants en devenir.
Au final, l’attente a été longue pour moi, grand fan du premier Last Of Us. Les premiers retours m’avaient refroidi, puis le jeu en main, à mesure où j’ai avancé, mes aprioris ont évolué, j’ai saisi la portée émotionnelle, j’ai saisi la leçon donnée par les scénaristes. Je ne regrette pas mon achat. Ses musiques, son gameplay, ses personnages, ses dialogues, ce jeu est monstrueux dans tous les sens du terme. Il te fait de ses retournements de situation à te faire toi même changer ta façon de voir le genre humain. Plus qu’un jeu, plus qu’une nouvelle expérience jeu vidéoludique qui a largement dépassée les portes du monde du cinéma.