Legend Of Zelda, quand il sort en 1986, est une révolution. Jusqu'ici, je n'apprends rien à personne, tant cette franchise iconique est rapidement devenu l'un des grands portes étendard de Nintendo aux côtés de Mario, pour ne citer que lui.
Toujours est-il qu'on occulte souvent certains aspects de ce jeu qui ont pourtant repensé la façon même de jouer et de faire un jeu, et même si s'y replonger en 2021 fait osciller mes heures de jeu entre travail historique et pur plaisir videoludique, il reste important de garder en tête certains d'entre eux quand on désire jouer au premier Zelda.
Déjà, le jeu est l'un des tout premiers à intégrer un monde aussi vaste à explorer, et avec autant de liberté. Un élément qui symbolise assez bien cette avancée, c'est que lors de ma première partie, je ne savais même pas que l'épée nous était donné dans une grotte, et j'ai donc passé plusieurs tableaux sans arme, à essayer d'esquiver les ennemis. Bien sûr, Internet est désormais notre ami à tous, mais j'ai plaisir à imaginer tant de jeunes enfants se retrouvant dans mon cas, tentant de glaner des informations grâce au manuel de jeu. Cette liberté donc, offre un sentiment grisant pour l'époque, et si l'on pourrait penser que cela rend le jeu plus dur... vous n'êtes alors pas prêt pour la suite.
Car qui dit monde vaste, dit nécessité de bien connaître ses repères. Le manuel offrant une carte d'Hyrule, il fallait régulièrement garder un œil dessus si l'on ne voulait pas se perdre dans cette myriade de grottes, de lac, de désert et de buissons. Bien sûr, dans mon cas, faute de manuel, Internet aura une nouvelle fois été mon ami. D'aucun dirait que je perd ici l'occasion de vivre le jeu à fond, mais la grande flemme de dessiner les 128 carrés de la carte aura été un argument convaincant.
Ensuite, il y a la possibilité de sauvegarder. Cela paraît bien anodin aujourd'hui, pourtant on était face à un concept révolutionnaire qui faisait repenser une expérience de jeu dans son entièreté. En effet, plus besoin de se forcer à tout finir d'une traite, le joueur pouvait délaisser sa cartouche sans risque, et prendre tout son temps pour terminer le jeu, ce qui induit une nouvelle manière de percevoir un jeu dans sa structure de gameplay. Dans Legend Of Zelda, on pouvait donc enfin se permettre d'étirer considérablement la durée de vie, et offrir une expérience vidéoludique plus conséquente, sans craindre que rare serait les joueurs à en voir le bout. On étale de manière plus diffuse une courbe de difficulté, sans avoir besoin de lui faire atteindre des piques ridicules dans l'espoir d'augmenter la durée de vie, on repense le dialogue entre un pauvre enfant qui vient de se faire latter sur le stage 11 de Castlevania et un jeu vidéo qui va lui offrir, pour changer, une expérience faite sur la durée et avec une liberté totale.
Ces deux éléments clés ont offert au jeu Legend Of Zelda, combinés à son univers unique, ses musiques iconiques, et sa cultissime quête de la Triforce, une façon complètement révolutionnaire de jouer. Un jeu peut alors nous marquer sur des jours, des semaines, le temps de dénicher le moindre objet, de faire les quêtes secrètes...
Legend Of Zelda offrait alors une des premières grandes expériences RPG, et ça c'est incroyable.