Assassin's Creed: Hack

Ubisoft n'a même plus besoin de surveiller les ventes de sa dernière licence next-gen qu'il envisage de créer une nouvelle licence. Encore du open world, encore une histoire de complot, encore avec un héros gymnaste et combattant à mains nues, mais cette fois-ci, enfin, dans le vrai monde réel de la réalité véritable du début de ce XXIe siècle. Joie.

Dans un Chicago d'un proche futur où tout est archi-connecté et où l'identité 2.0 est plus représentative du moi que son visage humain, Aiden Pierce va venger sa nièce, morte dans un accident de voiture provoqué alors qu'il était la cible, et démasquer un à un les responsables qui contrôlent la ville. Il va devenir le Justicier, un hacker qui fait ce qu'il veut du système d'exploitation de la ville et cherche la faille partout où il le peut. Ambitieux.

Mais rapidement, à mesure qu'on en apprend plus sur Aiden Pierce, son passé, ses choix, ses méthodes, un constat s'impose : l'univers de Watch Dogs ne fonctionne pas. On a affaire à un jeu qui se prend au sérieux et se veut complexe alors que tout dans le gameplay est simpliste et que l'écriture du scnéario est basique. Le gentil est pas très gentil, mais comme les méchants sont très très méchants, ben c'est un "mal nécessaire". Comme on sait pas trop comment le motiver, on tue sa nièce et on kidnappe sa soeur. Comme on fait un monde ouvert, on va lui foutre plein de missions à la con qui rapportent que dalle mais ça fait passer le temps. Mais le piratage ? oh ben des mini-jeux de réflexion, ça suffira largement.

Il n'y a aucune réflexion sur le piratage en lui-même, si Aiden peut être vu comme un white hat ou black hat à travers ses faits d'armes numériques. La réputation ne passe que par les missions où on va empêcher une agression (Minority Report ?) en capturant l'agresseur vivant ou mort. D'un autre côté, le jeu nous laisse pirater les comptes en banque de criminels comme de boy scouts, de richards comme de nécéssiteux, sans que ça fasse ni chaud ni froid à qui que ce soit. Aucun début de piste de réflexion en mode : "hé, vous réalisez à quel point c'est facile de savoir ce que vous faites chez vous quand vous vous pensez à l'abri des indiscrets ? à qui vous confiez vos données personnelles ? vous connaissez le nom de la personne avec qui vous signez quand vous cliquez sur [J'accepte] sans lire les modalités d'utilisation ?" Rien. Alors que le jeu se veut sérieux et intelligent à la base.

Watch Dogs est une déception. Un produit bien fait, bien vendu, mais fade et sans saveur ni originalité. Du genre du meuble Ikéa que tout le monde a chez soi parce que ça semblait pas mal mais qu'au final on ne fera que passer devant après avoir posé un pot de fleurs dessus.