J’aurai mieux fait de rester sur mon expérience sur le premier Watch Dogs, un jeu que j’avais à l’époque, trouvé vraiment sympathique, j’aimais beaucoup le personnage d’Aiden Pearce, ce gameplay TPS basique et efficace, avec le coté piratage et quelques choix moraux avec la jauge de moralité.


Et puis débarqua Watch Dogs 2, qui, s’il se révéla amusant au début, m’a complètement perdu, avec les aventures d’un nouveau personnage que je trouvais tellement moins intéressant que Aiden Pearce. Je ne l’ai jamais fini, et je me suis juré de ne plus toucher à watch dogs, à part le premier épisode.


J’ai enfreint ma promesse en 2021, profitant d’une baisse de prix du soft, et j’aurai mieux fait de m’abstenir. Voyons ensemble en quoi Watch Dogs Légion est une vraie... Lésion pour vos neurones.


1. Un scénario d’une médiocrité abyssale


Faisons court, faisons bien. Ubisoft tente avec ce nouvel épisode d’ancrer sa saga dans un futur proche qui ressemble étrangement à notre présent actuel, dans un Londres mi réaliste mi futuriste, qui va être verrouillé par une société de sécurité privée, Albion, suite à un grave incident qui survient dans les premières minutes du jeu.


Et c’est parti pour un déferlement de clichés plus gros les uns que les autres. Le Brexit et Donald Trump semblent avoir été les sources d’inspiration principales pour Ubisoft, pour nous présenter Nigel Cass, le méchant très méchant mercenaire privé qui veut diriger Londres d’une main de fer, travaillant main dans la main avec la reine des truands de la ville, une scientifique un brin tarée, et bien d’autres personnages dont l’écriture est relativement piteuse, fade, désuète et ouvertement trop grosse pour qu’on y croit une seule seconde.


Ce n’est pas faire prononcer à Nigel Cass, je cite, « I will make Londres great again » que je vais me dire que c’est le plus grand méchant jamais inventé par les scénaristes de Ubisoft. Ce n’est pas en me montrant des trucs les plus dégueulasses les uns que les autres, que je vais m’interroger sur le fascisme, ce qui semble être le thème principal du jeu, à priori.


A aucun moment, le jeu ne pose réellement de questions sur la tyrannie d’Albion. On me montre simplement des mecs en me disant: « Oh, tu as vu comme il est méchant ? Va lui péter la gueule ». C’est tout. Il n’y a aucune réflexion philosophique, intellectuelle et même émotionnelle dans le jeu.


Allez à quelques moments, le jeu tente bien un petit quelque chose, mais cela ne débouche nulle part, ou sur un pathos tellement pathétique, à la toute dernière minute du jeu: « Lutter contre le mal, c’est faire ce qui est juste. ». Ubisoft, quand vous voulez faire des leçons de morale, évitez de le faire via la grande méchante du jeu, une sorte de triple agent, dont le but est de détruire la technologie, parce que c’est LE MAL !


Il n’y aucune verve, aucun moment d’émotion dans le jeu, sauf à la fin où le jeu semble vouloir bouleverser le joueur en lui faisant effacer l’insupportable IA Bagley qui l’accompagne pendant tout le jeu. Sauf que évidemment, Deus ex machina il revient à la fin, et léger spoiler, j’ai l’impression que rien n’a changé à Londres.


On a beau faire tomber les « vilains » de Londres, Albion est toujours présente à la fin. Les londoniens n’ont eux-mêmes pas l’air de comprendre ce qu’il se passe, lorsque Nigel Cass grille sa couverture et se retranche dans un bunker lourdement armé en disant « je suis le berger de Londres, je préfère massacrer mes agneaux que de les perdre », il se passe pas grand chose.


La première lésion est donc narrative, suivre toutes ces pérégrinations ne vous apportera rien sur le plan intellectuel. L’écriture est mauvaise, clichée, honteuse . Vous voulez un jeu qui traite de la tyrannie ? Prenez Bioshock 1 et 2. Même FF 7 remake est plus crédible avec la corporation SHINRA que ce jeu.


2. La boucle de gameplay répétitive


Vous faites toujours la même chose dans le jeu. Littéralement. Hacker des ordinateurs, résoudre des puzzles, piloter des drones vont devenir vos nouvelles lubies.


De temps en temps, vous allez pouvoir vous battre au corps à corps, ou avec des armes létales ou non létales, avec l’aide de gadgets comme un arachnoïde robotique, plutôt intelligent, j’ai bien aimé les phases lorsque on doit infiltrer l’horloge de Londres.


Les temps de chargements sur PS4 sont longs, et viennent couper le flow de l’expérience de jeu, autant que quand on va à la planque de Deadsec que dans une mission où on va descendre dans un sous-sol.


Dès fois on va se faire exploser ultra rapidement, et on va pas comprendre pourquoi, tant les drones et les ennemis vont se jeter sur vous par dizaines. Néanmoins les possibilités de gameplay, et de création de possibilités est quand même élevé. Tout est hackable, peut-être trop, car pour sélectionner la cible ça devient quand même parfois gênant.


La conduite a été un peu améliorée, je trouve, elle est plaisante sans plus. La plupart des voitures sont autonomes, donc c’est rigolo de les voir se conduire toute seule ( même si on peut se demander à quoi ça sert, si aucun passager n’est à l’intérieur).


Bon on va rapidement passer sur la partie « Légion » du soft, à savoir la capacité de recruter n’importe quel citoyen du jeu.


3. Une idée de jeu desservie par son exécution


L’idée de recrutement est bonne, elle fait mouche pendant les premières heures de jeu... Pour finir par s’effondrer. Oui on peut techniquement recruter n’importe qui. Cependant certains recrutement peuvent s’avérer ultra longs, et répétitifs.


Vous ciblez un personnage, il a sa classe ( médecin, ouvrier...), ses compétences particulières. A quelques moments vous allez pouvoir exploiter leurs particularités... Et puis c’est tout. Le jeu se fait littéralement avec n’importe quel personnage croisé.


Pire, certains profils sont parfois hallucinants. J’avais recruté dans mon équipe un militant écologiste, qui avait l’allure de Dupont et Dupond dans Tintin, et qui se trimballait avec un MP5 et un fusil semi-automatique, alors que même un garde d’Albion n’avait qu’une matraque. C’est juste pas crédible.


J’ai activé le mode définitif, où chaque personnage qui meurt est irrécupérable ( j’ai eu un bug qui m’à permis de récupérer un agent décédé néanmoins). Vous pouvez évidemment faire le contraire.


La ville de Londres est vivante, j’ai bien aimé son design futuriste, j’ai bien aimé qu’on exploite certaines technologies existantes depuis peu en 2020 ( comme les vitrines holographiques pour faire du shopping ) démocratisées pleinement dans le soft. Parfois vous aller sauver quelqu’un, ça aura des répercussions sur un autre PNJ. Si vous frappez un garde d’Albion, son cousin par alliance sera peut-être réticent à vous prêter main forte.


Watch Dogs semble avoir trouvé ( enfin !) son identité propre à travers cet épisode, mais malheureusement le concept « Légion » trouve vite ses limites. C’est sympa, sans plus.


Conclusion


Watch Dogs Légion a été une véritable plaie à jouer. Fun au début, et très vite désespérant au fur et à mesure de mes sessions de jeu. Écriture lamentable, qui ne s’interroge jamais sur son propre propos, boucle de gameplay répétitive et concept de recrutement sympathique sans être transcendant.


On est sur un loupé malheureusement. Même quand le jeu essaie d’instaurer un choix, au final, ce choix n’a aucun impact sur le reste de l’aventure, à se demander pourquoi ils l’ont mis !


J’ai tracé l’aventure principale le plus vite possible, parce que je n’en pouvais plus du jeu, il m’a vraiment frustré et ennuyé. Cependant, je le trouve légèrement mieux que le deuxième, c’est déjà ça, mais plus jamais je pense retourner sur cette série, exception faite du premier.

SpiderVelvet
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le 11 avr. 2021

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SpiderVelvet

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