À l'ouest, rien de nouveau
Wild ARMs est un RPG assez sympathique, mais qui accumule trop de petits défauts pour que je puisse réellement l'apprécier.
Le jeu nous accueille avec une superbe cinématique en dessin animé, accompagné d'un thème sifflé qui nous promet une ambiance western très originale. Malheureusement, une fois en jeu, ce côté western se fait trop discret. Un village indien, quelques chapeaux de cowboy par ci par là, un personnage secondaire nommé Calamity Jane... et ce sera à peu près tout. Finalement, l'univers de Wild ARMs n'est qu'un monde d'heroic-fantasy teinté de SF fait comme il y en a beaucoup dans les RPGs japonais.
La partie débute par trois prologues que l'on peut faire dans l'ordre de notre choix et qui nous présente les trois personnages principaux du jeu. Rudy est un orphelin rejeté par son village car il est capable d'utiliser des armes considérés comme démoniaques (les fameuses ARMs du titre) ; Jack est un chasseur de trésor qui parcourt les donjons en compagnie d'une sorte de hamster parlant ; Cécilia, enfin, est une princesse capable de communiquer avec les esprits de la planète. Si Cécilia est un personnage attachant, mais franchement cliché, les deux autres sont beaucoup plus intéressants. Il faudra attendre le dernier tiers du jeu pour connaître les motivations de Jack. Quant à Rudy, la découverte de ses origines sera l'occasion d'un très bon twist scénaristique.
Avec le scénario, on touche là le principal problème du jeu. D'abord, il est d'un classicisme absolu (des démons veulent détruire le monde, les héros vont les en empêcher), ce qui ne serait pas forcément un problème si il était bien écrit. Malheureusement, l'histoire souffre d'un faux rythme permanent. Les méchants sont trop nombreux, sept ou huit, on les affronte tous deux ou trois fois dans l'histoire et finalement, aucun n'est vraiment marquant. À la fin, j'ai vraiment eu l'impression que les scénaristes en ont choisi un au hasard pour en faire le boss de fin, car je n'ai pas vraiment compris pourquoi lui plutôt qu'un autre...
Malgré ce portrait négatif que je suis en train de brosser, j'ai quand même apprécié le jeu car il a quand même quelques atouts. La réalisation est plutôt sympathique. La 2D est belle, les décors sont détaillés et les sprites sont mignons. La 3D des combats est plutôt moyenne, par contre, sans être horrible non plus. Les musiques sont excellentes.
Le système de combat est du tour par tour assez classique, mais avec assez de subtilités pour le rendre intéressant. Chaque personnage possède des commandes différentes (magie, attaques spéciales, ARMs, invocations...) et les combats contre les boss peuvent prendre une tournure assez tactique.
Autre bonne idée, les outils. Ce sont des objets spéciaux qui permettent d'interagir avec l'environnement : bombe, grappin, torche, médaillon magique... Chaque personnage en possède 4 différents, et ils servent a progresser dans les donjons, ce qui leur donne un petit côté Zelda-like pas désagréable.
Wild ARMs n'est donc pas un mauvais jeu, loin de là, mais son scénario faiblard et ses méchants dénués de charisme l'handicapé grandement face aux cadors de la catégorie, qui ne manquent pas sur Playstation.