Cover Alfonso Cuarón - Commentaires

Alfonso Cuarón - Commentaires

Couvert d’éloges et de récompenses, nimbé d’une respectabilité qu’accentue encore sa parcimonieuse productivité, le réalisateur mexicain est pour beaucoup de commentateurs l’un des plus grands cinéastes actuels. Je reste partagé sur son cas tant il me semble alterner l’excellent et ...

Afficher plus

Liste de

6 films

créee il y a plus de 10 ans · modifiée il y a environ 1 an

De grandes espérances
6.2

De grandes espérances (1998)

Great Expectations

1 h 51 min. Sortie : 6 mai 1998 (France). Drame, Romance

Film de Alfonso Cuarón

Thaddeus a mis 5/10.

Annotation :

Emballée comme un paquet cadeau, Gywneth Paltrow secoue négligemment sa toison d’or auprès d’un lac scintillant. Sapé comme un dieu, Ethan Hawke lui prend la main, pénétrés tous deux des rayons du soleil couchant. Ils s’aiment… C’est l’effet Impulse. Et Cuarón de foncer dans le kitsch tête baissée, d’oser un roman-photo pour midinettes comme on n’en fait plus, une de ces sagas américano-violoniques guimauves dont le rose bonbon menace à chaque instant de décoller la rétine. À grands coups de fondus au blanc pour suggérer l’éblouissement de la passion, de saccades dans le montage pour évoquer la fièvre créatrice, le film cultive un onirisme léché, opulent, baroque, péchant par abondance plus que par indigence, et que l’on peut même trouver – à condition de s’y abandonner – vaguement séduisant.

Y tu mamá también (Et... ta mère aussi !)
7.2

Y tu mamá también (Et... ta mère aussi !) (2001)

Y tu mamá también

1 h 46 min. Sortie : 14 novembre 2001 (France). Drame, Road movie

Film de Alfonso Cuarón

Thaddeus a mis 7/10.

Annotation :

Inutile de préciser les connotations grivoises de cette apostrophe, conformes à l’esprit insouciant de deux petits cons immatures partis faire les quatre cents coups pendant un été mexicain. Road movie baigné de soleil au cœur d’un arrière-pays coloré, initiation sexuelle crue et sans tabou mais jamais scabreuse, la comédie se désolidarise heureusement de l’infantilité de ses ados pour cultiver une gravité sous-jacente que confirme un dénouement au parfum d’illusions perdues. La chronique culottée et mordante conquiert ainsi une certaine dimension nostalgique, mise en valeur par le commentaire distancié, et révèle une santé, un humour enrichis autant par le charme épicé de Maribel Verdú que par le poids des drames enfouis, des mensonges avoués, des vérités longtemps cachées.

Harry Potter et le prisonnier d'Azkaban
7

Harry Potter et le prisonnier d'Azkaban (2004)

Harry Potter and the Prisoner of Azkaban

2 h 22 min. Sortie : 2 juin 2004 (France). Aventure, Fantastique

Film de Alfonso Cuarón

Thaddeus a mis 7/10.

Annotation :

Plus riche, plus aéré mais aussi plus sombre que les deux précédents épisodes, ce troisième volet est également le meilleur de la saga. Bien moins académique que son prédécesseur Chris Colombus, doté d’une griffe visuelle plus marquée que ne le sera Mike Newell après lui, le réalisateur mexicain trouve l’équilibre idéal entre les nécessités de la superproduction commerciale et la magie envoûtante, parfois étrangement funèbre, d’un style marqué par le gothique. Très rythmé, plein de rebondissements spectaculaires, alliant l’humour à l’angoisse de façon assez harmonieuse, le film offre un spectacle de fort belle tenue, et fait son miel d’un univers fourmillant en diable – forêt ténébreuse et sorcier maléfique, hippogriffe et loup-garou, chimères merveilleuses et dangers redoutables.

Les Fils de l'homme
7.6

Les Fils de l'homme (2006)

Children of Men

1 h 49 min. Sortie : 18 octobre 2006 (France). Drame, Science-fiction, Thriller

Film de Alfonso Cuarón

Thaddeus a mis 8/10.

Annotation :

2027. Devenue stérile, l’humanité est condamnée à courte terme, à moins qu’une jeune Noire enceinte ne renverse le cours des choses. Homme d’images, Cuarón a la bonne idée de faire fructifier par le récit et la mise en scène toutes les perspectives sociales, politiques, voire mythologiques, de son sujet. Les dérives terroristes et fanatiques, le chaos d’un monde surpeuplé et replié sur ses fantasmes sécuritaires, la spéculation plausible de lendemains qui déchantent, marqués par la pollution, la hantise de l’immigration, la tyrannie d’une démocratie muselante… : tout alimente la puissance brute et quasi documentaire d’un formidable tableau d’anticipation. Entre le reportage de guerre et la politique-fiction, le film puise dans les préoccupations contemporaines la matière d’un suspense intense et d’une émotion sans flonflon. Respect.

Gravity
6.8

Gravity (2013)

1 h 30 min. Sortie : 23 octobre 2013 (France). Drame, Thriller, Catastrophe

Film de Alfonso Cuarón

Thaddeus a mis 5/10.

Annotation :

On pourrait prendre le titre au pied de la lettre et s’amuser de la logique avec laquelle, plombée par tous les clichés du blockbuster, l’aventure décline inexorablement pour finir dans la lourdeur la plus totale, avec chœurs emphatiques et métaphore d’une kolossale finesse. Pas très finaud sur le plan de l’allégorie donc, empêtré dans une symbolique lourdingue autour de la renaissance et du dépassement de soi, lesté par le bon gros trauma et les poncifs psychologiques, le film bande les muscles et accumule les tours de force techniques ponctués de gênants passages-émotion. Quant au petit frisson de la simulation spatiale en mode Space Mountain, il est souvent flingué par une musique omniprésente, et donne moins l’impression d’être au cinéma que devant la dernière attraction foraine à la mode.

Roma
7.1

Roma (2018)

2 h 15 min. Sortie : 14 décembre 2018. Drame

Film de Alfonso Cuarón

Thaddeus a mis 8/10.

Annotation :

Si le titre évoque le film homonyme de Fellini, c’est plutôt à "Amarcord" que l’on pense devant cette chronique remémorative qui avance par grands tableaux composés en plans-séquences, par nappes mémorielles flottantes, par notations triviales de la vie domestique que transcende la beauté de la forme qui les recueille. Le réalisateur y exalte sans emphase l’héroïsme humble, l’humanité supérieure, l’innocence presque somnambulique d’une jeune femme en lutte contre toutes les résignations, et qui semble emporter avec elle tout ce qu’il lui doit. Il y cristallise à maturation une sorte d’école du regard, une qualité d’approche et de saisie dont la bienveillance est la vertu première, alors même que la fatalité sociale ne cesse de troubler la surface euphorique et irisée d’un monde dépeint comme un âge d’or.

Thaddeus

Liste de

Liste vue 625 fois

3