Cover Christophe Honoré - Commentaires

Christophe Honoré - Commentaires

Un cinéaste aussi agaçant, aussi pénible dans son idéologie auteuriste raréfiée, qu’il est capable de séduire, d’émouvoir parfois, par ses élans charmeurs, romantiques et mélancoliques. Son attention aux personnages, sa sensibilité personnelle sont indéniables, mais on peut aussi avoir du mal avec ...

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7 films

créee il y a presque 12 ans · modifiée il y a plus de 4 ans

Dans Paris
6

Dans Paris (2006)

1 h 32 min. Sortie : 4 octobre 2006 (France). Drame, Romance

Film de Christophe Honoré

Thaddeus a mis 7/10.

Annotation :

On peut détester ce type de cinéma qui traduit une cosmologie sûre d’elle-même, cultive une nostalgie prétendument distanciée pour le ringard en général et multiplie les clins d’œil à la Nouvelle Vague, avec pour unique horizon une vie sentimentale confondante de banalité. La première demi-heure est à cet égard insupportable, caricature de film de chambre français tourmenté où le héros et sa nana se bouffent le nez avec un dolorisme toc extrêmement crispant. Une fois passé ce supplice, Honoré parvient à imposer ses propres codes, réinvestit les terrains du burlesque, de la chanson, des dialogues et des jeux de mots et pose un regard chaleureux sur les relations fraternelles, le dépit amoureux, la bulle familiale. Alors le mouvement de balancier entre dépression et euphorie convainc davantage.

Les Chansons d'amour
6.6

Les Chansons d'amour (2007)

1 h 40 min. Sortie : 23 mai 2007 (France). Drame, Musique, Romance

Film de Christophe Honoré

Thaddeus a mis 7/10.

Annotation :

Titre idéal pour un film qui entreprend d’exalter en le chantant l’amour d’aujourd’hui, sous toutes ses formes (hétéro, homo, filial) et dans tous ses pouvoirs (enchanter la vie, favoriser le deuil). Croisant "La Maman et La Putain" avec "Les Parapluies de Cherbourg", Honoré digère ses nombreuses influences en un ballet léger qui évoque un sujet lourd et fonctionne au présent du Paris 2007. Synthèse sur fond gris bleu, où clignotent les néons Godard, Truffaut et Garrel, gyrophares référentiels à travers lesquels le cinéaste mène sa petite musique, ses refrains et ses variations, resserrant son ambition, passant de l’écomusée à la ritournelle, du diaporama à la variété, distillant derrière le dilettantisme surjoué une douce mélancolie, un charme authentique. La spontanéité des acteurs finit d’emporter le morceau.

La Belle Personne
6.1

La Belle Personne (2008)

1 h 37 min. Sortie : 17 septembre 2008 (France). Drame

Film de Christophe Honoré

Thaddeus a mis 6/10.

Annotation :

"La Princesse de Clèves" de Mme de La Fayette transposée dans un lycée du XVIème arrondissement, avec ses intrigues de cour et ses manipulations sentimentales entre étudiants. L’occasion pour le cinéaste de mettre en veilleuse certains atours qui jusqu’alors pouvaient agacer, et de trouver l’équilibre entre une certaine concrétude (à quoi l’encourage le côté ultra prosaïque des flirts adolescents), une manière de ramener les enjeux romanesques à des enjeux plus terre-à-terre, et l’ajustement à l’impétuosité des circonstances, à l’allure altière des personnages et des situations. Mais s’il gagne en simplicité ce qu’il perd en afféteries, il ne fait pas pour autant la preuve de sa capacité à aborder les rivages et la profondeur morale d’un sujet classique, et ne parvient pas toujours à dépasser la rigidité de ses intentions.

Non ma fille, tu n'iras pas danser
5.7

Non ma fille, tu n'iras pas danser (2009)

1 h 35 min. Sortie : 2 septembre 2009 (France). Comédie dramatique

Film de Christophe Honoré

Thaddeus a mis 8/10.

Annotation :

Après la carte du tendre adolescente, le réalisateur s’attaque à la chronique familiale, genre dans lequel le Desplechin d’"Un Conte de Noël" est passé maître. Loin de distiller le venin de la méchanceté, il déploie un riche tissu romanesque, alterne larmes et fous rires, témoigne d’une sensibilité qui ne bascule jamais dans l’hystérie et a l’intelligence de ne pas la diviser entre des personnages qu’il faudrait plaindre, craindre ou aimer. En se focalisant sur la détresse d’une femme aux abois, minée par une dépression qu’elle ne comprend pas, incapable de gérer sa vie et d’assumer ses responsabilités, il exprime avec une profonde justesse un désarroi affectif dont l’émotion atteint directement. Quant à Chiara Mastroianni, elle confère à son personnage de mère et d’ex-épouse dépassée une intensité poignante.

Les Bien-Aimés
6.5

Les Bien-Aimés (2011)

2 h 25 min. Sortie : 24 août 2011 (France). Drame, Musique, Romance

Film de Christophe Honoré

Thaddeus a mis 6/10.

Annotation :

Toujours la même musique, la même inspiration référentielle et fétichiste, le même méli-mélo sentimental ponctué à l’occasion d’humour et de légèreté, traversé par le même charme à la fois moderne et suranné qui n’est jamais bien loin de la pose artificielle. Avec ambition, l’auteur ballote ses héros sur une demi-siècle d’histoire contemporaine, tout en les faisant vivre à l’aune de leurs aspirations. La première partie est laborieuse, plombée par une reconstitution en toc de l’insouciance des sixties et s’égarant au printemps de Prague lors d’une parenthèse dispensable. Dès que le personnage de Mastroianni s’impose, Honoré trouve une respiration sincère et émouvante, et ses chansons tristes sur le temps qui passe, sur l’amour qui file et saute d’une génération à l’autre, acquièrent une certaine force tragique.

Plaire, aimer et courir vite
6.7

Plaire, aimer et courir vite (2018)

2 h 12 min. Sortie : 10 mai 2018. Drame, Romance

Film de Christophe Honoré

Thaddeus a mis 7/10.

Annotation :

L’équilibre entre une forme toute classique de plénitude romanesque et un goût personnel du décalage, du marqueur culturel, de la coquetterie assumée, entre la largeur du tableau prétendant à la peinture psycho-sociale d’une époque et l’humilité de la pièce de chambre visant à l’échantillon intimiste, a souvent été convoité par l’auteur. Peut-être ne l’avait-il jamais atteint de manière aussi satisfaisante qu’avec cette romance vécue à l’ombre fatale du sida, dont le ton papillonnant n’est que le murmure poli d’une gravité jamais éludée. Sans révolutionner son cinéma ni dépasser celui auquel il se réfère, Honoré cueille les fruits d’une beauté puisée dans le croisement éphémère de deux lignes de vie, l’une en déclin tentée par la mélancolie du renoncement, l’autre en devenir par la soif bravache de bonheur.

Chambre 212
6.3

Chambre 212 (2019)

1 h 26 min. Sortie : 9 octobre 2019 (France). Comédie dramatique, Romance

Film de Christophe Honoré

Thaddeus a mis 8/10.

Annotation :

S’il fallait définir la tonalité de ce chassé-croisé amoureux tendre et ludique, grave mais enjoué, on pourrait en parler comme d’une comédie caustique de Bertrand Blier revisitée par les dispositifs scéniques et les jeux de lumière colorée des derniers films de Resnais. Honoré y cultive sans ambages une fantaisie des plus charmeuses, ne cherche jamais à en esquiver la nature artificielle pour mieux fonder sur elle la matière vive d’un examen de conscience qui fuit tout naturalisme pour céder en permanence à la théâtralité du fantasme. Auscultant avec une allègre légèreté la pérennité du mariage, l’usure des sentiments, les tours parfois trompeurs du souvenir et les appétits renouvelés de la maturité, il cisèle ainsi un "divertimento" pétillant de malice et de fraîcheur, servi par un quatuor d’acteurs à son image.

Thaddeus

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