Cocteau Twins : top 20 (commenté)

Annotation :

On commence seulement à mesurer combien cet album atypique des Cocteau Twins est grand... Réduit à un duo (Liz et Robin seuls maîtres à bord, avec le concours du saxo de Dif Juz), les Cocteau Twins atteignent ici à une épure totale qu'ils ne retrouveront jamais par la suite. En 9 titres, tous parfaitement ciselés, voilà un album qui accomplit l'exploit de convaincre l'auditeur le plus réticent que la beauté est bel et bien de ce monde. Elle existe. Elle s'appelle "Victorialand". Il suffit d'écouter le majestueux "Lazy Calm", qui ouvre l'album, pour s'en convaincre. On pense soudain à Baudelaire : "Là, tout n'est qu'ordre et beauté, Luxe, calme et volupté"... Intemporel.

Annotation :

Sans doute l'album le plus aimé des Cocteau Twins, en tout cas le plus "culte". Quel chemin parcouru en si peu de temps Seulement deux ans après "Garlands", qui aurait pu croire que les Cocteau Twins feraient évoluer si vite leur musique vers des sphères aussi impériales ? Avec "Treasure" (et notamment des titres aussi forts que 'Ivo', 'Persephone', 'Amelia', 'Cicely', 'Aloysius' ou 'Otterley'), les Cocteau Twins se mettront à tutoyer des sommets qu'ils seront bien les seuls à fréquenter. Grandiose.

Annotation :

On ne le répètera jamais assez : si les Cocteau Twins ont signé quelques albums fabuleux, ils étaient aussi un groupe à EP (ils en sortiront une bonne quinzaine au cours de leur carrière). Ce format court sied à merveille à cette musique à la beauté si fragile qu'on craint à chaque instant de la voir s'évanouir dans les airs.
C'est dans la deuxième moitié des années 80 que les Cocteaus sortent leurs plus beaux maxis : "Echoes in A Shallow Bay" (sorti simultanément avec son pendant direct : "Tiny Dynamine") en est l'exemple le plus éclatant. Il suffit, pour s'en convaincre, d'écouter le fulgurant 'The Great Spangled Fritillary', qui ouvre magistralement ce EP. Chair de poule garantie.

Annotation :

Le premier grand EP des Cocteau Twins, qui aligne impeccablement trois joyaux de la pop indé : 30 ans après, 'The Spangle Maker', 'Pepper-Tree' et 'Pearly-Dewdrop's Drops' figurent toujours parmi les plus belles chansons du groupe, haut la main.

Annotation :

Album de collaboration avec le génial pianiste ambient californien Harold Budd (le nom "Cocteau Twins" n'apparaît nulle part ici), "The Moon and the Melodies" prolonge un peu de la magie qui irriguait entièrement le miraculeux "Victorialand", sorti la même année (quelques mois pus tôt).
La rencontre entre les Cocteau Twins et Harold Budd n'a pas vraiment eu lieu : on a plus affaire, ici, à 4 titres signés Cocteau Twins (les chansons) et 4 autres signés Harold Budd (les instrumentaux). Mais il n'empêche : c'est beau ('Memory Gongs', 'The Ghost Has No Home'), et même très beau par moments ('Sea, Swallow Me', 'Why Do You Love Me ?', 'Eyes Are Mosaics', 'She Will Destroy You', 'Ooze Out And Away, Onehow', 'Bloody And Blunt'). Très bel album atmosphérique, à la fois complément idéal à l'indépassable "Victorialand" et porte d'accès possible sur l'univers soyeux, feutré et flottant de Harold Budd.

Annotation :

Deuxième album et, déjà, c'est l'envol ! Il n'y a quasiment plus, ici, aucun rapport avec la musique que les Cocteau faisaient il y a seulement quelques mois encore ! Dès l'ouverture ('When Mama Was Moth', qui semble comme surgi du fond des mers), on comprend qu'on a affaire à une musique à nulle autre pareille. Et le reste le confirme avec brio : 'Five Ten Fifty Fold', 'Sugar Hiccup', 'My Love Paramour', 'Musette And Drums'... Autant de pièces finement ciselées, comme de la dentelle... Et dire qu'on est alors qu'en 1983 et que le meilleur reste encore à venir !

Annotation :

Parfait complément à l'album "Head Over Heels" (dont il est le contemporain direct et dont il reprend d'ailleurs le morceau le plus lumineux : 'Sugar Hiccup'), ce EP offre 3 autres titres qui n'auraient certes pas dépareillé sur l'album précité : 'Hitherto', 'Because Of Whirl-Jack' et (surtout) 'From The Flagstones' sont du Cocteau Twins de la meilleure veine.

Annotation :

Encore un grand EP à l'actif des Cocteau Twins ! La chanson 'Aikea-Guinea' est un incontournable du groupe. Le reste est à l'avenant (mention spéciale à 'Quisquose', qui annonce les deux EP majeurs à venir : "Tiny Dynamine" et, surtout, "Echoes In A Shallow Bay"), avec même un surprenant instrumental en guise de conclusion ('Rococo'), qui laisse sourdre une violence qu'on ne soupçonnait pas forcément chez les Cocteau Twins !

Annotation :

Le pendant direct de "Echoes In A Shallow Bay" (les 2 EP, sortis simultanément, seront d'ailleurs réunis sur un seul CD qu'on peut, du coup, légitimement considérer comme l'un des meilleurs albums des Cocteau Twins). Un poil moins grandiose que son frère jumeau (il faut dire aussi qu'on ne trouve pas deux fois dans une même vie un titre aussi puissant que 'The Great Spangled Fritillary'), "Tiny Dynamine" n'en est pas moins un grand millésime. Indispensable.

Annotation :

EP sorti en éclaireur, quelques jours avant l'album "Heaven Or Las Vegas". Aux côtés de 'Iceblink Luck' (pop song parfaite), 'Watchlar' et 'Mizake The Mizan' sont plus en retrait mais volent tout de même très haut.

Annotation :

EP mythique signé This Mortal Coil, ce "Sixteen Days / Gathering Dust" (agrémenté du célèbre 'Song To The Siren') est un joyau new wave. 'Gathering Dust', surtout (reprise de Modern English), est particulièrement efficace.

Annotation :

Le dernier album chez 4AD... C'est la fin de toute une époque. C'est d'autant plus triste que "Heaven Or Las Vegas" est un album très réussi, très beau.
Annoncé par le fabuleux single 'Iceblink Luck' (peut-être la chanson la plus solaire du groupe), cet album atteint une forme de perfection dans l'évolution du groupe vers une luminosité chaleureuse (déjà amorcée avec "Blue Bell Knoll"). Un album impeccable de bout en bout, qu'on conseillera en priorité à quiconque voudrait découvrir les Cocteau Twins.

Annotation :

Premier véritable album des Cocteau Twins au complet depuis "Treasure", "Blue Bell Knoll" marque une nouvelle évolution dans la musique du groupe, qui apparaît ici plus lumineuse que jamais. Le titre éponyme qui ouvre l'album figure parmi les plus belles réussites du groupe. Mais il y a aussi 'Carolyn's Fingers', 'The Itchy Glowbo-blow', 'Cico Buff', 'Ella Megalast Burls Forever'... Les Cocteaus continuent d'enfiler les perles avec une aisance déconcertante et l'auditeur, ébloui comme au premier jour, continue de se poser cette question (en espérant bien sûr ne jamais trouver la réponse) : "Mais d'où peut donc bien venir une telle musique ???"

Annotation :

Premier EP des Cocteau Twins (un format qu'ils affectionneront particulièrement tout au long de leur carrière), sorti quelques mois après le premier album "Garlands" et, déjà, il s'en démarque : les compositions sont plus ambitieuses, le groupe imprime davantage sa marque personnelle (l'influence de Siouxsie s'éloigne). Il y a déjà, ici, un univers Cocteau Twins qui est à l'oeuvre.

Annotation :

C'est là que tout commença. Premier album. On n'imagine pas encore, alors, de quoi seront capables, très bientôt, les Cocteau Twins. Musicalement, on n'est pas loin du son de Siouxsie and the Banshees période "Kaleidoscope", sorti deux ans avant. Vocalement aussi. La voix de Liz Fraser n'exprime pas encore la totalité de ses extraordinaires capacités. Mais elle est déjà singulière. L'album est un joyau de musique dark, avec plusieurs titres qui se démarquent nettement : 'Garlands', 'Blood Bitch', 'Wax and Wane', 'Blind Dumb Deaf', 'The Hollow Men'... La légende est en marche !

Annotation :

Il n'y a pas de justice : c'est sous un autre nom (et qui plus est, avec une reprise !) que les Cocteau Twins connaîtront leur plus gros succès ! Mais ne nous y trompons pas : même sous le nom de This Mortal Coil, et même avec une reprise de Tim Buckley, le moment de grâce que représente ce magnifique 'Song To The Siren', lui, est bel et bien signé Cocteau Twins !

Annotation :

Saturées par les couches de guitares, les mélodies de 'Love's Easy Tears' et 'Those Eyes, That Mouth' parviennent tout de même à émouvoir. Les deux autres morceaux sont plus anecdotiques... Un EP en demi-teintes, donc.

Annotation :

Moins inspiré que "Lullabies", ce deuxième EP peine à convaincre totalement, malgré la présence de 'Hazel' ou 'Laugh Lines'... Mais ce n'est pas bien grave car, dès le disque suivant (le fabuleux album "Head Over Heels"), les Cocteau Twins prendront leur envol définitif.

Annotation :

Premier album des Cocteau Twins en dehors de 4AD. C'est la fin d'une époque. L'inspiration fait cruellement défaut, ici, malgré 3 ou 4 bons morceaux... Qu'il est loin le temps de "Treasure" ou "Victorialand" !

Annotation :

C'est triste à dire mais le dernier album des Cocteau Twins est aussi leur moins bon. Inutile de s'étaler davantage sur ce chant du cygne qui semble totalement déserté par l'inspiration (à de rares exceptions près : 'Violaine', 'Calfskin Smack', 'Eperdu', ou 'Treasure Hiding' qui sauve l'honneur in extremis). En une quinzaine d'années, les Cocteau Twins tirent leur révérence avec cet album médiocre, indigne de la grandeur de ce groupe exceptionnel. On ne peut que le regretter. Rideau.