Comment commencer la Bédé quand on n'y connaît pas grand-chose? - Partie 4: Comiques et Tragiques

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Alors oui, il va falloir s'y faire tout de suite: Batman est pour moi le super-héros avec les meilleures histoires publiées de toute l'industrie. Et on ne peut plus parler de Batman, de nos jours, sans lire "Batman: Année Un". Véritable révolution à l'époque, c'est cependant une très bonne bédé pour commencer une lecture un peu extensive, car on y voit Bruce Wayne revenir d'exil pour exercer ses talents de justicier contre la pègre de Gotham City et sa police corrompue; en parallèle on voit l'ascension de celui qui est pour l'instant le seul flic intègre de Gotham, Jim Gordon, lui aussi fraîchement débarqué (de Chicago).
Une excellente histoire et un graphisme qui fera date, avec la collaboration Miller/ Mazzucchelli à son paroxysme: c'est efficace, c'est stylisé, il y a un petit coté quasi-expressionniste dans les aplats de couleurs et l'utilisation du noir. Un bijou.

Conseil: pour ceux qui ont vraiment la flemme, "Batman: Année Un" a été adapté il y a peu en dessin animé. L'adaptation est assez efficace, et respecte plutôt bien -chose rare- le graphisme de l’œuvre originale.

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Récit qui prend la suite de "Batman: Année Un" mais dans une toute autre ambiance, "Un long Halloween" pose les bases de la mythologie Batman à travers sa relation avec Harvey Dent et Jim Gordon d'une part, mais aussi avec les monstres de Gotham d'autre part (Catwoman, Joker, Poison Ivy, l'Épouvantail mais aussi de moins connus comme le Chapelier Fou, Solomon Grundy ou l'Homme-Calendrier). Beaucoup plus gothique dans le fond (la transformation d'un homme bon, Harvey Dent, en fou criminel) mais aussi dans la forme (les peintures de Tim Sale s'éloignent de tout réalisme) que son prédécesseur, c'est lui aussi un incontournable. Il est d'ailleurs, avec son prédécesseur toujours, une des sources d'inspirations principales des deux premiers films Batman de Nolan.

Conseil: la suite d'"Un long Halloween", intitulée "Amère Victoire" et introduisant le personnage de Dick Grayson, le premier Robin, est très bonne aussi (voire meilleure).

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"Superman" atypique dès sa genèse, "Identité Secrète" est une mini-série (rassemblée en 1 tome en France) hors de toute continuité et auto-suffisante (un one-shot, en somme). On y suit la vie d'un Clark Kent qui vit très mal son patronyme dans un monde où les super-héros comme Superman ne sont... que des personnages de comics! On a donc un adolescent dont la vie sociale est conditionnée par le premier super-héros, alors que lui est plutôt maigrichon et réservé. Sauf qu'une nuit, alors qu'il campe seul dans les montagnes pour le weekend, Clark s'aperçoit qu'il peut voler...

Conseil: "Superman: Identité Secrète" n'est pas lu dans l'urgence d'une histoire qui vous prend aux tripes (contrairement à "Un long Halloween" par exemple), c'est un comics assez lent et dont l'atmosphère contemplative est très bien servie par les dessins de Stuart Immonen, à l'apogée de son art. À lire et à relire pour le plaisir des yeux, donc.

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Pavé incontournable des comics, "Watchmen" (ou "Les Gardiens" comme il est parfois appelé en Français) a marqué toute une génération de lecteurs mais aussi de scénaristes, ce qui fait que son influence peut encore aujourd'hui être ressentie. Comme toutes les œuvres d'Alan Moore, elle mériterait qu'une thèse entière lui soit consacrer, mais je serai bref: "Watchmen" imagine un monde où l'âge d'or des justiciers en costume a été brutalement interrompu dans les années 60, quand un véritable surhomme est apparu en Amérique. L'action se passe en 1985, les anciens héros sont de jeunes retraités, cependant quelqu'un commence à s'attaquer à eux un par un.

Conseil: réputé inadaptable au cinéma, "Watchmen" a pourtant bel et bien eu une version cinéma réalisée par Zack Snyder en 2009. Le film possède beaucoup de qualités et assez peu de défauts, mais n'a pas la portée de l'original.

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Pour s'y retrouver dans les comics, il y a deux solutions: soit on est boulimique, et on vide l'intégralité de ses comptes en banques dans tous les comics qu'on peut trouver en magasin, au risque de s'y perdre complètement, soit on attend qu'un duo auteur/dessinateur soit assez gentil pour bien vouloir reprendre l'histoire à zéro. "Ultimate Fantastic Four", c'est ça: on reprend les 4 Fantastiques, et on repart à l'origine de tout, en mettant tout ça à jour (parce que l'origine de la famille la plus célèbre de Marvel date quand même de 1961). Ici, si l'on n'a pas la portée émotionnelle d'un "Batman: Un Long Halloween" ou "The Killing Joke", on a une histoire bien tournée, efficace, de bons dessins, bref, une très bonne lecture loisir qui a l'avantage de pouvoir être lue SEULE (contrairement à beaucoup de comics).

Conseil: Ne regardez pas les films. Vraiment pas.