Coups de coeur 2021

Annotation :

Allez je ne vais pas bouder mon plaisir, ni prêter attention à cette moyenne générale désastreuse : j'ai apprécié le moment. J'ajouterais même que si je l'avais vu plus jeune, ado notamment, ça aurait été un de mes films de chevet, une de mes BO de chevet.
Parce que oui, la BO y est pour beaucoup. Le film ne fait pas semblant de parler de musique, tout est écrit spécialement, l'actrice est l'interprète, enfin la boucle est bouclée quoi. En quelque sorte une belle mise en abîme. Des textes appréciables, des arrangements tantôt entraînants tantôt mélancoliques... Une BO riche, diversifiée.
Bon ça semble étrange que personne ne remarque la supercherie dans les moments où elles seules ont un micro (les autres instrumentistes non), que les deux ouvrent la bouche mais qu'on entend qu'une voix (quand il y a une voix qui accompagne, ça passe crème). D'autant plus qu'on voit Jeanne bouger comme si elle chantait -et normal elle chante. Mais bon...
Pour en revenir au film, j'ai apprécié l'ambiance, la détérioration de cette amitié, ce qui fait sa force. Et ce couperet qu'on sait imminent.
Ca pose des questions intéressantes. Finalement qui est à plaindre ? Celle dont on utilise le talent sans lui donner la reconnaissance ? Celle à qui on prête un don qu'elle n'a pas et qui doit faire comme si ?
Il y a des petites facilité de réalisation (les ralentis vers la toute fin notamment), mais j'avoue n'avoir pas envie de les garder en tête.
Les personnages secondaires sont tout aussi attachants (JP en tête, trop chou. Mais la maman de Jeanne, qu'on voit peu mais qui marque grandement dans cette scène en tête à tête, tellement touchante et tellement vraie. "Ses chaussures...").
Je pense que ça pourrait rentrer dans mes films péchés mignons. Aisément. Et quelque part, des films comme ça, j'en veux toujours plus !
Merci pour la découverte !

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Je n'en attendais pourtant pas grand chose...
Trouvé sur un présentoir à la bibliothèque, moi qui ai de plus en plus de mal à regarder tout ce qui me passe sous la main sans a priori, je m'aperçois tout de même que ne plus vouloir se laisser surprendre, c'est prendre le risque de passer à côté de belles surprises !
Sans doute que ce film n'est ni tellement original, ni révolutionnaire. Mais je le trouve plein d'esprit, dans les dialogues (croustillants !) mais aussi dans la façon de les dire.
J'ai aimé les voix, des voix comme on en fait plus. Lui, dès sa première phrase, ... Entre Jean Marais et Gérard Philippe, des mots prononcés avec tellement de classe, un timbre tellement chaleureux, une voix tellement posée... Et elle, une façon incroyablement précieuse (dans le bon sens du terme) de prononcer. Ce sont des bonbons qu'ils nous offrent, de précieux trésors.
J'ai trouvé ça drôle, à bien des moments.
Mais surtout j'ai trouvé ça beau... Ca a réveillé la midinette en puissance que je suis. Mais sans culpabilité. Parce que c'est simple, c'est pur. Ca va à l'essentiel..

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Je ne savais pas exactement ce que j'allais voir, et j'ai été conquise.
Par ce personnage féminin tout d'abord. Classe, et tellement intimidante, mordante. Avec des réparties du tonnerre de Dieu (et bien mettre les autres face à leur incohérences).
Par ce scénario. J'avoue qu'il y a des choses que je n'avais pas vues venir...
J'ai parfois eu peur, moi qui ne suis pas vraiment pour la vengeance pure et dure. Mais toujours rassurée de la "manière de", bien plus perverse quelque part car c'est dans l'esprit que la crainte naît, que le doute persiste.
Certains crieront au féminisme forcené, avec une visions assez binaire des choses. Les femmes / les hommes. Il est vrai que peu de personnages masculins relèvent le tableau (mais certaines femmes ne sont pas glorieuses... !).
Et j'ai aimé les choix de réalisation. Les couleurs tout d'abord, de ces pastels bien présents aux tons un peu plus criards. Sur les vêtements, dans le Diner... Et cette musique, électrique, à l'image de son personnage féminin.
On sent bien le point de non-retour, cette quête à poursuivre jusqu'au bout.
J'ai trouvé ça intelligent et assez jouissif à suivre. Carey est impressionnante (en plus d'avoir une allure totalement... wow), son visage se transforme en une demi-seconde : de la pseudo-ivresse à l'éveil, du regard de petit chien battu à la rage intense.
Vraiment une belle surprise.

Vu 3 fois cette année !

Annotation :

La vérité c'est que je suis émue... J'ai la musique de Rent gravée dans la peau depuis quelque chose comme quinze ans, et d'entendre deux accords de la parto, en plein milieu du film quand il cherche avant que Susan entre, ça m'a... rien que ça...
De l' "avant" je ne connaissais rien. On ne pouvait que deviner, de par la noirceur ambiante dans cette comédie musicale, d'où cela pouvait venir. Et ici on devine aussi, la suite, l'après.
Je suis émue qu'il n'ait jamais pu voir son oeuvre. Qu'il ait tant galéré. Qu'il se soit accroché. Emue de ce cahier à musique aux portées vides. De ces amitiés perdues, de la vie qui passe et qui emporte avec elle les gens sur son passage. De la maladie qui en a pris tellement, qui m'a privée de quelqu'un qui aurait eu une grande place dans ma vie.
Je suis fana de son univers musical, de ce quelque chose qui a l'air si simple, de ce quelque chose qui fait sonner ça si vrai, de ces voix qui se séparent en éventail, ces accords qui naissent de nulle part, d'un unisson qui semblait indissoluble.
Et oui, il n'y a qu'un Jonathan Larson.
Alors, oui, j'ai aimé. Aimé ce couple de tête (dire que je ne l'avais jamais vue dans autre chose que Love, Simon). Aimé l'humanité qui se dégage de ces personnages. Et puis on nous montre si bien à quel point l'art peut nous couper du monde, parfois, que c'est dur de s'en extraire, que c'est dur de revenir aux gens qui nous entourent.
Oserais-je dire que c'est un coup de coeur...

Annotation :

Cf critique