Disques de 2020

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Elverum chante plusieurs fois qu'il ne sait pas trop où il va avec cette chanson, qu'elle continue de s'étirer sans qu'il puisse y faire quelque chose, comme s'il ne se rendait pas compte qu'il participait à la naissance d'un nouveau chef-d'œuvre sur l'édifice immense du souvenir. En équivalent récent, je pense seulement à Boyhood. Cet album me fait en tout cas l'effet des dernières minutes du film de Linklater (les plus belles de tout son cinéma), et de quelques pages de la Recherche.

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J'écoute et aime Charli XCX depuis Pop 2, mais il y a toujours eu un truc qui m'empêchait de l'adorer sans que je sache précisément l'identifier, peut-être quelque chose de trop cérébral dans l'expérimentation qui me la rendait moins directement attachante que certain.e.s de ses camarades (de PC Music notamment). Mais ce disque et sa spontanéité ont eu raison de moi, dès le single (claws, chef-d'œuvre) j'ai su qu'elle avait gagné. Ici, rien à jeter (allez, disons quand même i finally understand, un poil en dessous du niveau général), la tracklist enchaine banger jouissif sur banger jouissif, festival de textures incongrues et de génie mélodique qui surgit sans crier gare.
fav tracks : claws, c2.0

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7 à la sortie, +1 un mois plus tard.
Je m'attendais vraiment pas à ce que les Strokes sortent un aussi bon album en 2020. La durée est parfaite, c'est hyper cohérent, la production surléchée est jouissive, et surtout, même s'il y a des chansons que j'aime moins, elles contiennent toutes au moins un moment sublime. Par exemple, BBTC, toute agaçante qu'elle peut être avec son orgue grandiloquent, me bute à chaque début de couplet (Casablancas qui se lamente "and the '80s bands, where did they go?"), et Bad Decisons, la chanson new-orderienne qui s'épuise plus rapidement que les autres, aura toujours pour elle sa très belle dernière minute ("I'm not gonna give a lot of credit/I don't know how to use, how" — Casablancas a comme l'air d'improviser ce petit pont, dans lequel on entend toute sa désinvolture mélancolique). Très heureux de finalement adorer Eternal Summer qui m'ennuyait un peu les premières écoutes, Casablancas me fait penser à Bowie quand il crie "I can't believe it/This is the eleventh hour/Psychedelic/Life is such a funny journey".
Et puis les meilleurs morceaux ne sont pas les singles, ce qui fait toujours plaisir.
fav tracks: The Adults are Talking, Eternal Summer, Why Are Sunday's So Depressing?

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Après une rétrospective de son œuvre à raison d'un album à la fois et de plusieurs semaines de pause entre chacun, j'arrive enfin à Fetch the Bolt Cutters, qui est bien l'épiphanie promise. Le mélange entre la liberté instrumentale des débuts et la folk âpre de Idler Wheel, des couplets drôles, des hooks à pleurer et une parfaite cohérence de bout en bout. Fetch the bolt cutters, I've been in here too long.

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fav tracks: Mequetrefe, No Queda Nada

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Deux albums de Lenker par an pour toujours svp (c'est moins fort qu'en groupe quand même, mais ce sont les disques de mon reconfinement).

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Deux albums de Lenker par an pour toujours svp (c'est moins fort qu'en groupe quand même, mais ce sont les disques de mon reconfinement).

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Les chansons courtes lui vont très bien. Délice de la prod, tout s'enchaine apparemment sans efforts dans une ivresse globale alors que chaque musicien se démène.

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Le meilleur disque de rock indé américain de l'année est donc français.

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L'album indie pop idéal, chiadé comme pas possible, évident et direct. Arrivé à la fin on se dit peut-être que c'est un peu sage, et puis I Know the End surgit.
fav tracks : Garden Song, ICU, I Know the End

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"lourdeur bitumineuse" comme dit l'ami khamsou
fav track: Lendemains tranquilles

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Chaos technique. Encore plus sombre que le précédent, je ne sais pas s'il peut aller plus loin dans ce son de noise synthétique démoniaque après ça.

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Peut-être un huit en devenir. Juste un coup de mou vers le milieu avec des pistes moins intéressantes.

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New Energy était un chef-d'œuvre et Sixteen Oceans souffre un peu de la comparaison, surtout dans les pistes ambient pas toujours inspirées, mais Hebden reste l'un des plus grands artisans électroniques qui soient, il va toujours chercher la texture xylophonique parfaite.

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Tout ce qui était déjà bien dans Clean est mieux ici. Si tous les deuxièmes albums étaient comme ça... La mélancolie comme force tranquille ; sommet indie qui sera difficile à dépasser cette année.

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Je me demande si c'est pas ma sortie préférée du groupe depuis Centipede Hz... En tout cas ça marche plutôt bien ces longues impros transformées en chansons. Prêt pour l'album.

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Petit côté classique instantané, mais c'est quand même un peu bourratif à la longue.
fac track: L'étoile sur le maillot

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Je ne comprends pas certaines directions, qui me semblent venir d'une envie de geek de décevoir (ce qui n'était jamais arrivé à Toledo) plus que de simples risques. Des trucs comme le riff gogol de Hollywood ou l'interlude guitare chanté par Andrew me dépriment. Derrière les nouveautés, parfois une disparition de la saveur mélodique qui me fait habituellement chavirer. Quand même plein de moments très chouettes, et l'on peut dire que c'est un grower (sur un morceau comme Thoughtful par ex). Mes chansons préférées de l'album étaient des singles, ce qui est toujours triste (cf annotation des Strokes).
fav tracks: Can't Cool Me Down, There Must be More than Blood